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\u00ab\u00a0C’est un cas d’esclavage moderne, les femmes de chambre du Novotel Paris-Les Halles travaillent pour \u00e0 peine 3 euros la chambre\u00a0\u00bb<\/em>, explique Hakim Khanchouche, repr\u00e9sentant Sud des salari\u00e9es en gr\u00e8ve depuis le 6 octobre dernier.<\/p>\n

Elles sont en majorit\u00e9 originaire d’Afrique noire ou du Maghreb et sont employ\u00e9es de la soci\u00e9t\u00e9 de nettoyage SIN & STES, filiale d’Elior et sous-traitante pour le Novotel parisien.<\/p>\n

Elles veulent de meilleures conditions de travail et des salaires d\u00e9cents. Sur une quinzaine de revendications, on retiendra la suppression de la clause de mobilit\u00e9 ; le paiement du travail de nuit, du dimanche et des jours f\u00e9ri\u00e9s ; un treizi\u00e8me mois ; une prise en charge d’une mutuelle \u00e0 50% par l’employeur ; des tenues de travail en nombre suffisant et r\u00e9guli\u00e8rement lav\u00e9es par l’employeur ; le rappel des heures suppl\u00e9mentaires sur les cinq derni\u00e8res ann\u00e9es ; et enfin, pas plus de 12 chambres \u00e0 nettoyer pour 6 heures de travail.<\/p>\n

Des m\u00e9thodes connues dans la sous-traitance du nettoyage<\/strong><\/p>\n

Les m\u00e9thodes de nombreuses soci\u00e9t\u00e9s de nettoyage sous-traitantes sont en effet connues. Elles embauchent des femmes immigr\u00e9es, ne sachant souvent ni lire ni \u00e9crire et donc peu \u00e0 m\u00eame de d\u00e9fendre leurs droits.<\/p>\n

Les femmes de chambres sont pay\u00e9es au nombre de chambres nettoy\u00e9es et non pas au nombre d’heures r\u00e9ellement effectu\u00e9. Des bar\u00e8mes sont impos\u00e9s par type d’h\u00f4tel et un certain nombre de chambres doit \u00eatre effectu\u00e9 dans un temps donn\u00e9 (les syndicats citent 4 chambres \u00e0 l’heure dans les h\u00f4tels Etap, 3,5 dans les Ibis et 3 dans les Sofitel). Les employ\u00e9es ne sont jamais pay\u00e9es plus si elles d\u00e9passent le temps pr\u00e9vu par les bar\u00e8mes, toujours calcul\u00e9 au plus juste.<\/p>\n

Pour les syndicats Sud et CGT, Novotel est coupable de d\u00e9lit de marchandage et complice de travail dissimul\u00e9 de la soci\u00e9t\u00e9 Sin & stes. Dans les tracts glan\u00e9s pendant la manifestation du 5 novembre contre les violences faites aux femmes \u00e0 laquelle participaient les gr\u00e9vistes, les deux syndicats d\u00e9noncent : \u00ab\u00a0Novotel pratique le d\u00e9lit de marchandage avec la complicit\u00e9 d’Elior en ne permettant pas aux femmes de chambre de b\u00e9n\u00e9ficier du statut collectif des salari\u00e9s de son entreprise.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n

Et citent l’article L8221-5 du code du travail : \u00ab\u00a0Est r\u00e9put\u00e9 travail dissimul\u00e9 par dissimulation d’emploi salari\u00e9 le fait pour tout employeur [\u2026] de mentionner <\/em>[sur un bulletin de paye] un nombre d’heures de travail inf\u00e9rieur \u00e0 celui r\u00e9ellement accompli.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n

Un pr\u00e9c\u00e9dent qui n’a pas apport\u00e9 d’avanc\u00e9es<\/strong><\/p>\n

La gr\u00e8ve des femmes de chambre de Novotel rappelle la longue gr\u00e8ve des femmes de chambre travaillant pour Arcade<\/a>, sous-traitant du nettoyage pour diff\u00e9rents h\u00f4tels du groupe Accor. Le m\u00eame groupe qui d\u00e9tient \u00e9galement les h\u00f4tels Novotel. La gr\u00e8ve a dur\u00e9 de 2002 \u00e0 2004 et les salari\u00e9es licenci\u00e9es ont fini par obtenir des indemnisations.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Il n’y a eu aucune avanc\u00e9e depuis cette histoire. Ce type d’emploi cr\u00e9e toujours de la souffrance\u00a0\u00bb<\/em>, constate Hakim Khanchouche.<\/p>\n

Depuis le 6 octobre dernier, d\u00e9but de la gr\u00e8ve, la direction de l’h\u00f4tel et celle de SIN & STES se renvoient la balle. La direction de l’h\u00f4tel r\u00e9pond \u00e0 la demande de n\u00e9gociations par des mesures r\u00e9pressives avec envoi d’huissiers, des d\u00e9p\u00f4ts de plaintes envers les syndicalistes…<\/p>\n

Les n\u00e9gociations avec la direction d’Elior, quant \u00e0 elles, sont au point mort. \u00ab\u00a0Ces patrons ne savent pas ce que sont des n\u00e9gociations. R\u00e9cemment, la direction d’Elior a propos\u00e9 aux salari\u00e9es un torchon \u00e0 signer tout de suite, mais ne veut pas leur donner de doubles de ce protocole, qui leur permettraient de demander conseil aupr\u00e8s de leurs repr\u00e9sentants syndicaux. Alors que la plupart de ces femmes ne savent ni lire ni \u00e9crire\u00a0\u00bb<\/em>, raconte le syndicaliste de Sud.<\/p>\n

La direction d’Accor s’\u00e9tait r\u00e9solue en 2003 \u00e0 faire signer une charte \u00e0 ses sous-traitants et Kathy Kopp, la directrice g\u00e9n\u00e9rale des ressources humaines d’Accor, d\u00e9clarait en 2004 dans Lib\u00e9ration<\/em><\/a> vouloir internaliser le nettoyage des h\u00f4tels du groupe. Pourquoi en est-on encore l\u00e0 ?<\/p>\n

Catherine Capdeville<\/strong> \u2013 EGALITE<\/p>\n

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Depuis le 6 octobre, 35 salari\u00e9es de la soci\u00e9t\u00e9 SIN & STES, sous-traitante pour le Novotel Paris-les Halles (groupe Accor) sont en gr\u00e8ve pour obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires d\u00e9cents. Un mouvement qui rappelle la longue gr\u00e8ve de 2002 \u00e0 2004 des salari\u00e9es d’Arcade, \u00e9galement sous-traitant des h\u00f4tels Accor…<\/p>\n","protected":false},"author":5,"featured_media":9339,"comment_status":"closed","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[4],"tags":[6,11],"yoast_head":"\n