{"id":8184,"date":"2011-09-07T10:55:35","date_gmt":"2011-09-07T08:55:35","guid":{"rendered":"http:\/\/www.50-50magazine.fr\/_?p=8184"},"modified":"2011-09-07T10:55:35","modified_gmt":"2011-09-07T08:55:35","slug":"accouchements-a-meme-le-sol-viols-et-sexe-contre-nourriture-dans-les-camps-dhaiti","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.50-50magazine.fr\/2011\/09\/07\/accouchements-a-meme-le-sol-viols-et-sexe-contre-nourriture-dans-les-camps-dhaiti\/","title":{"rendered":"Accouchements \u00e0 m\u00eame le sol, viols et sexe contre nourriture dans les camps d’Ha\u00efti"},"content":{"rendered":"
Le tremblement de terre de janvier 2010 a fait environ 222 000 morts, 300 000 bless\u00e9s et contraint entre 1,3 et 1,6 million de personnes \u00e0 abandonner leur habitation. Environ 300 000 logements et la majeure partie de l’infrastructure du pays, dont les \u00e9tablissements hospitaliers, ont \u00e9t\u00e9 endommag\u00e9s ou d\u00e9truits.<\/p>\n 300 000 femmes et jeunes filles vivent dans des camps pour personnes d\u00e9plac\u00e9es. Human Rights Watch en a interrog\u00e9 128, \u00e2g\u00e9es de 14 \u00e0 42 ans, r\u00e9sidant dans 15 camps diff\u00e9rents, qui \u00e9taient enceintes ou avaient eu un b\u00e9b\u00e9 depuis le tremblement de terre.<\/p>\n Le constat est cruel : accouchements \u00e0 m\u00eame le sol dans une tente, parfois dans la rue, agressions sexuelles, viols, sexe en \u00e9change de s\u00e9curit\u00e9 et de nourriture sont monnaie courante pour ces Ha\u00eftiennes.<\/p>\n Pour elles, les conditions \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 difficiles avant le s\u00e9isme. Ha\u00efti connaissait le taux de mortalit\u00e9 maternelle le plus \u00e9lev\u00e9 de l’h\u00e9misph\u00e8re occidental (continent am\u00e9ricain) 630 pour 100 000 naissances viables. Il n’y a pas de chiffres depuis le s\u00e9isme. Le rapport r\u00e9v\u00e8le que \u00ab\u00a0les habitants des camps ont confi\u00e9 \u00e0 Human Rights Watch que les d\u00e9c\u00e8s dans les camps, quelle qu\u2019en soit la cause, ne sont g\u00e9n\u00e9ralement pas enregistr\u00e9s. D\u00e8s lors, si des femmes et des filles meurent dans des camps pour des raisons li\u00e9es \u00e0 une maternit\u00e9, leurs d\u00e9c\u00e8s ne seront pas enregistr\u00e9s\u00a0\u00bb<\/em>.<\/p>\n \u00ab\u00a0Les probl\u00e8mes que rencontrent les Ha\u00eftiennes dans les camps ne sont pas des probl\u00e8mes nouveaux. Mais, il y a plus d’aides disponibles. Et, malgr\u00e9 l’aide internationale, elles continuent \u00e0 lutter pour avoir acc\u00e8s \u00e0 des soins basiques\u00a0\u00bb,<\/em> nous explique Amanda Klasing, chercheuse \u00e0 la division droits des femmes de HRW et auteure du rapport.<\/p>\n Paradoxalement, les structures prodiguant des soins gratuits n’ont jamais \u00e9t\u00e9 aussi importantes en Ha\u00efti. Alors pourquoi les femmes n’accouchent-elles pas \u00e0 l’h\u00f4pital ?<\/p>\n D’apr\u00e8s HRW, dans les zones touch\u00e9es par le s\u00e9isme, 60% des structures hospitali\u00e8res ont \u00e9t\u00e9 endommag\u00e9es ou d\u00e9truites. Et les femmes n’identifient pas toujours les structures qui pourraient leur prodiguer des soins ou ne connaissent pas le quartier o\u00f9 elles ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9plac\u00e9es.<\/p>\n Mais la raison majeure est \u00e9conomique. Elles n’ont pas les ressources pour payer le transport ou les examens n\u00e9cessaires au suivi de leur grossesse. Certaines pensent que si elles n’ont pas fait l’\u00e9chographie payante elles ne peuvent pas retourner \u00e0 l’h\u00f4pital pour accoucher. Ce qui n’est pas le cas.<\/p>\n \u00ab Il n’y a pas de politique identifiable de genre concernant la reconstruction \u00e0 Ha\u00efti \u00bb Pour Amanda Klasing, \u00ab\u00a0il n’y a pas de politique identifiable de genre concernant la reconstruction \u00e0 Ha\u00efti. L’aide internationale n’est pas suffisante sans une application des principes des droits de l’homme \u2013 en particulier la transparence. Par exemple, l’absence de coordination et de partage de donn\u00e9es de la part des donateurs et des ONG qui fournissent des services de sant\u00e9 a rendu difficile l’\u00e9valuation les progr\u00e8s de l’aide internationale. De plus, le gouvernement a besoin de conna\u00eetre quelles<\/em> <\/em>ONG travaillent et o\u00f9. Ensuite,<\/em> <\/em>il est important d’avoir une campagne publique d’information. Nous avons d\u00e9j\u00e0 parl\u00e9 avec le gouvernement des diff\u00e9rentes possibilit\u00e9s de mener une campagne de ce type\u00a0\u00bb<\/em>.<\/p>\n Si les violences domestiques et sexuelles constituaient d\u00e9j\u00e0 un probl\u00e8me r\u00e9current dans la soci\u00e9t\u00e9 ha\u00eftienne, les risques de viols s’accentuent avec la promiscuit\u00e9 dans les camps.<\/p>\n \u00ab\u00a0Nous avons constat\u00e9 que la violence sexuelle et l\u2019absence de prise en charge des victimes de viol ont d\u00e9bouch\u00e9 sur des grossesses non d\u00e9sir\u00e9es chez des femmes et des filles qui n\u2019avaient pas plus de quatorze ans\u00a0\u00bb<\/em>, dit le rapport.<\/p>\n Des programmes ont \u00e9t\u00e9 mis en place notamment pour la contraception d’urgence et la protection contre les maladies sexuellement transmissibles, mais de nombreuses femmes et adolescentes ne le savent pas. Et celles qui le savent, pr\u00e9f\u00e8rent souvent ne pas se rendre dans ces structures d’accueil, par honte. Ou n’ont pas les moyens de payer le transport pour y aller.<\/p>\n Alors que l’aide alimentaire s’est arr\u00eat\u00e9e deux mois apr\u00e8s le s\u00e9isme, les femmes se mettent aussi en couple par souci de s\u00e9curit\u00e9 \u00e9conomique et certaines ont recours \u00e0 des rapports sexuels contre de la nourriture. Augmentant ainsi les risques de grossesses non d\u00e9sir\u00e9es et de maladies sexuellement transmissibles.<\/p>\n Dans le rapport de HRW, le t\u00e9moignage de Gheslaine, m\u00e8re de trois enfants, qui a tout perdu dans le tremblement de terre. Elle ne travaille pas, n’a pas de famille pour l’aider et ne peut pas nourrir ses enfants: \u00ab\u00a0Les femmes ont des rapports avec les hommes pour pouvoir nourrir leurs enfants. Cela arrive souvent. M\u00eame les jeunes filles sont contraintes d’avoir des relations sexuelles pour survivre. Souvent les femmes tombent enceintes sans le vouloir et elles n’ont personne pour s’occuper d’elles. 60 centimes ou 1,25 dollar \u2013 vous avez un rapport sexuel juste pour \u00e7a. Malheureusement, les femmes tombent quelquefois enceintes mais si nous avions acc\u00e8s aux contraceptifs, nous nous prot\u00e9gerions… Ce n’est p<\/em>as bon de se prostituer mais que faire? Il faut manger…\u00a0\u00bb<\/em> Catherine Capdeville<\/strong> \u2013 EGALITE<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Human Rights Watch, vient de publier le rapport \u00ab Personne ne se souvient de nous – Le droit des femmes et des filles \u00e0 la sant\u00e9 et \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9 n\u2019est pas prot\u00e9g\u00e9 dans l\u2019Ha\u00efti de l\u2019apr\u00e8s-s\u00e9isme \u00bb.<\/p>\n","protected":false},"author":5,"featured_media":8188,"comment_status":"closed","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[49],"tags":[52,34,7,11,14],"yoast_head":"\nPour Human Rights Watch, \u00ab\u00a0la reconstruction de l’apr\u00e8s-s\u00e9isme en Ha\u00efti n\u00e9glige les femmes et les jeunes filles\u00a0\u00bb<\/em>. L’ONG a publi\u00e9 le 30 ao\u00fbt dernier le rapport \u00ab\u00a0Personne ne se souvient de nous\u00a0 – Le droit des femmes et des filles \u00e0 la sant\u00e9 et \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9 n\u2019est pas prot\u00e9g\u00e9 dans l\u2019Ha\u00efti de l\u2019apr\u00e8s-s\u00e9isme\u00a0\u00bb.<\/p>\n
\n<\/strong><\/em><\/p>\n
\nUne spirale infernale.<\/p>\n