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Des rassem<\/strong>blements ont lieu le 7 f\u00e9vrier \u00e0 14h30 \u00e0 Paris, Lyon, Metz, Marseille, Strasbourg, Avignon, Marseille, Clermont-Ferrand, La Rochelle\u2026 pour soutenir Julie et contre le sexisme de la Justice #StopJusticeSexisme #JusticePourJulie<\/strong><\/h3>\n

Appelons la Julie<\/b><\/p>\n

Julie avait entre 13 et 15 ans au moment des \u00ab faits \u00bb. Les faits, ce sont les viols commis par 20 pompiers professionnels de Paris contre elle, suite \u00e0 leurs interventions.<\/span><\/p>\n

Une plainte est d\u00e9pos\u00e9e fin ao\u00fbt 2010. Pendant 6 mois, aucun pompier ne sera auditionn\u00e9 par la police. Trois d’entre eux sont enfin mis en examen en f\u00e9vrier 2011 pour viol en r\u00e9union sur mineur vuln\u00e9rable de moins de 15 ans. Sur les 17 autres, 15 ont eu des \u00ab relations sexuelles \u00bb avec p\u00e9n\u00e9tration, ils ne seront pas poursuivis sous pr\u00e9texte qu\u2019ils ne connaissaient pas l’\u00e2ge de la victime. Dans les fiches d’intervention que remplissent les pompiers, l’\u00e2ge est pourtant \u00e9videmment stipul\u00e9.<\/span><\/p>\n

Le policier de la brigade des mineurs demande \u00e0 Julie, 15 ans lors de sa premi\u00e8re audition :<\/span><\/p>\n

\u00ab Tu te laisses imposer une fellation \u00bb<\/em>, \u00ab Pourquoi tu ne lui as-tu pas dit non ? \u00bb<\/em>, \u00ab Tu aurais pu crier, g\u00e9mir, le mordre, le pousser avec les bras avant qu\u2019il mette son sexe dans la bouche ? \u00bb<\/em> , \u00ab Selon toi, une femme qui se fait violer, repousse beaucoup son violeur ou le repousse-t-elle un peu ? Pourquoi l\u2019as-tu repouss\u00e9 un peu et pas beaucoup ? \u00bb<\/em>, \u00ab Je comprends mieux ce que tu m\u2019expliques, vois-tu une diff\u00e9rence entre ce qui s\u2019est pass\u00e9 et un viol ? \u00bb<\/em>.<\/span><\/p>\n

Le policier de la Brigade des Mineurs, au lieu de questionner la contrainte, constitutive du viol, exerc\u00e9e par des pompiers adultes sur une enfant, met en cause la victime, 14 ans au moment du premier viol en r\u00e9union, en \u00e9tat de sid\u00e9ration, pour ne pas s\u2019\u00eatre suffisamment d\u00e9battue. C\u2019est ce qu’on appelle la culture du viol.\u00a0<\/span><\/p>\n

Quant aux pompiers, ils reconnaissent avoir menti : \u00ab Il \u00e9tait convenu de se couvrir tous les deux et de ne pas dire les faits qui s\u2019\u00e9taient pass\u00e9s<\/em> \u00bb. Les pompiers mentent, mais c\u2019est Julie qu\u2019on refuse de croire.<\/span><\/p>\n

Police patriarcale !<\/b><\/p>\n

L\u2019expert psychiatre, Paul Bensussan, d\u00e9clare lui : \u00ab le concept d\u2019\u00e9tat de stress post-traumatique est n\u00e9 de la psychiatrie de guerre et des victimes de catastrophes : il semble donc assez mal adapt\u00e9 \u00e0 la notion exacte d\u2019acte sexuel impos\u00e9 par un individu jusqu\u2019ici familier, alors qu\u2019on pourrait l\u2019observer dans le cas d\u2019un viol par un inconnu \u00bb<\/em>. Il nie les cons\u00e9quences psychotraumatiques d\u2019un viol si celui-ci est perp\u00e9tr\u00e9 par un homme qu\u2019on conna\u00eet. Les victimes d\u2019inceste et de viols p\u00e9docriminels, commis dans une immense majorit\u00e9 par des hommes de l\u2019entourage, appr\u00e9cieront ! C\u2019est totalement faux selon la d\u00e9finition de l\u2019\u00e9tat de stress post-traumatique du DSM 5.\u00a0<\/span><\/p>\n

L\u2019expert psychiatre Paul Bensussan fait par contre r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 l\u2019\u201chyst\u00e9rie\u201d \u00e0 la \u201cCharcot\u201d, \u00e9voque m\u00eame des \u00e9tats \u201cde transe et de possession\u201d. L\u2019hyst\u00e9rie a \u00e9t\u00e9 retir\u00e9e du DSM4 en 1952. Cette expertise est une honte !<\/span><\/p>\n

Huit ans apr\u00e8s l\u2019ouverture de l\u2019instruction, le juge n\u2019avait toujours pas organis\u00e9 de confrontation avec la plupart des pompiers. La famille demande la tenue de ces confrontations.\u00a0 Malgr\u00e9 l\u2019\u00e9tat de fragilit\u00e9 psychologique de Julie qui avait fait une tentative de suicide par d\u00e9fenestration, le juge a organis\u00e9 sept confrontations r\u00e9parties sur une journ\u00e9e et demie. Cinq pompiers sur sept ne se pr\u00e9sentent pas durant ces journ\u00e9es d’attente extr\u00eamement \u00e9prouvantes. Le juge refuse de les r\u00e9organiser car elles \u00ab s\u2019av\u00e9raient complexes \u00e0 organiser, certains des pompiers, convoqu\u00e9s comme t\u00e9moins, ne pouvant \u00eatre localis\u00e9s, eu \u00e9gard aux d\u00e9lais \u00e9coul\u00e9s \u00bb<\/em>.\u00a0<\/span><\/p>\n

Julie n’avait jamais \u00e9t\u00e9 auditionn\u00e9e par ce Juge en charge de l’affaire depuis 3 ans. Pendant qu’elle attendait ces confrontations, elle demande \u00e0 l’\u00eatre. Le Juge refuse.\u00a0<\/span><\/p>\n

Le Juge, peu de temps avant d’\u00eatre mut\u00e9, d\u00e9qualifie ces viols en atteinte sexuelle.<\/span><\/p>\n

Le 12 novembre 2020, apr\u00e8s 10 ans de proc\u00e9dure, la Cour d’appel de Versailles confirme la d\u00e9qualification des faits de viols en atteinte sexuelle sur mineure et seuls 3 pompiers sont renvoy\u00e9s devant le Tribunal correctionnel. Les juges consid\u00e8rent ainsi que Julie \u00e9tait \u201cconsentante\u201d.\u00a0<\/span><\/p>\n

Justice patriarcale !\u00a0<\/b><\/p>\n

La Cour de cassation est convoqu\u00e9e le 10 f\u00e9vrier pour demander la requalification en viols.\u00a0<\/span><\/p>\n

Le simple \u00e9nonc\u00e9 de ces faits nous montre comment se construit un d\u00e9ni de justice. L’enlisement temporel de la proc\u00e9dure judiciaire, le policier de la brigade des mineurs p\u00e9tri de culture du viol, l’expert psychiatre masculiniste, tout concourt \u00e0 ce d\u00e9ni de justice. Les institutions ne la croient pas. Elles croient la parole des pompiers qui avouent\u00a0 pourtant avoir menti d\u00e8s le d\u00e9but de l\u2019instruction et \u00e0 plusieurs reprises.<\/span><\/p>\n

La justice se situe ici totalement \u00e0 rebours du bouleversement qui s’accomplit au sein de la soci\u00e9t\u00e9\u00a0 confront\u00e9e aux violences sexuelles perp\u00e9tr\u00e9es contre les enfants.<\/span><\/p>\n

Le fait m\u00eame qu’il soit n\u00e9cessaire d’instaurer un seuil d’\u00e2ge minimal au dessous duquel on ne puisse m\u00eame pas \u00e9voquer le \u00ab consentement \u00bb d’un enfant \u00e0 des relations sexuelles, que le l\u00e9gislateur soit oblig\u00e9 d’encadrer la marge d’appr\u00e9ciation des juges, prouve la forte culture sexiste qui impr\u00e8gne le monde judiciaire. La culture du viol.<\/span><\/p>\n

Et cette culture croit toujours qu’un enfant peut \u00ab aguicher \u00bb des adultes et qu’au nom de sa sexualit\u00e9 d’enfant, il d\u00e9sirerait avoir des relations sexuelles bien r\u00e9elles avec un adulte et m\u00eame avec plusieurs \u00e0 la fois.\u00a0<\/span><\/p>\n

Julie veut que les crimes perp\u00e9tr\u00e9s contre elle soient reconnus, que l’impunit\u00e9 dont jouissent ses agresseurs soit battue en br\u00e8che et que justice lui soit rendue.\u00a0<\/span><\/p>\n

Nous la soutenons dans ce combat.<\/span><\/p>\n

Cette tribune, parue dans M\u00e9diapart<\/em>\u00a0 est \u00e0 l’initiative d’Osez le F\u00e9minisme<\/a><\/span>, des\u00a0FEMEN<\/a><\/span>, des<\/span> \u00a0Effront\u00e9.es<\/a><\/span>, du<\/span> Collectif National Droit des Femmes<\/a><\/span>.<\/b><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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