Solidarit\u00e9 Femmes<\/a>,<\/span> f\u00e9d\u00e9ration de 73 associations pr\u00e9sentes dans toute la France, et ses partenaires signataires de ce communiqu\u00e9, demandent au gouvernement de renoncer au passage en \u00ab\u00a0march\u00e9 public\u00a0\u00bb et de renforcer son soutien \u00e0 la FNSF pour permettre le passage \u00e0 une \u00e9coute 24h\/24, 7j\/7.<\/strong><\/p>\nLes violences faites aux femmes ont \u00e9t\u00e9 inscrites comme grande cause du quinquennat. Le Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, lors du lancement du Grenelle, le\u00a03\u00a0septembre 2019, a rendu visite \u00e0 l\u2019\u00e9quipe des \u00e9coutantes du num\u00e9ro national\u00a0cr\u00e9\u00e9 et port\u00e9 par Solidarit\u00e9 Femmes depuis pr\u00e8s de 30 ans avec en appui 12 associations nationales de d\u00e9fense des droits des femmes. \u00c0 l\u2019issue de ce Grenelle, le gouvernement a r\u00e9pondu positivement \u00e0 la demande – formul\u00e9e \u00e0 plusieurs reprises par la FNSF – d\u2019ouvrir ce service 24h\/24.<\/p>\n
Mais le gouvernement, \u00e0 travers les annonces de Marl\u00e8ne Schiappa puis d\u2019Elisabeth Moreno, actuelle ministre d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e charg\u00e9e de l\u2019\u00c9galit\u00e9 femmes-hommes, a d\u00e9cid\u00e9 de mettre en concurrence le r\u00e9seau qui g\u00e8re le 3919, via la cr\u00e9ation d\u2019un march\u00e9 public.<\/p>\n
La lutte contre les violences et la protection des femmes est une cause d\u2019int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral et non une activit\u00e9 marchande \u00e0 laquelle on peut appliquer les lois du march\u00e9.<\/p>\n
Alors que les crit\u00e8res d\u2019attribution d\u2019un march\u00e9 public sont notamment quantitatifs (nombre d\u2019appels r\u00e9pondus, temps moyen pass\u00e9 par appel, etc.), la d\u00e9marche actuelle du 3919 concilie une forte capacit\u00e9 de r\u00e9ponse et une \u00e9coute extr\u00eamement qualitative et inconditionnelle\u00a0: pour les 2\u00a0000 victimes prises en charge chaque semaine (7\u00a0000 lors du premier confinement),\u00a0avec le temps d\u2019\u00e9coute n\u00e9cessaire pour chaque femme, suivies d\u2019une orientation vers une association locale capable de les soutenir dans la dur\u00e9e.<\/strong>\u00a0Ces appels n\u00e9cessitent une \u00e9coute particuli\u00e8re, une formation et une qualification. Il s\u2019y joue un travail de d\u00e9construction, avec les victimes, des m\u00e9canismes \u00e0 l\u2019\u0153uvre dans les violences sexistes. De surcro\u00eet, l\u2019\u00e9coute est le premier jalon de la relation de confiance. Quiconque s\u2019est int\u00e9ress\u00e9 \u00e0 l\u2019emprise et aux violences conjugales sait qu\u2019il faut parcourir un long chemin pour en sortir : la qualit\u00e9 de l\u2019accompagnement lors des premiers instants est cruciale. Normer ce temps et le soumettre \u00e0 une logique de rendement n\u2019aurait aucun sens.<\/p>\nAujourd\u2019hui, le 3919 fonctionne gr\u00e2ce \u00e0 une connaissance fine des dispositifs de soutien aux victimes et s\u2019appuie sur un maillage associatif dense, capable de prendre en charge les femmes pour un accompagnement \u00e0 l\u2019h\u00e9bergement ou pour un appui psychologique, juridique ou social. Passer\u00a0le 3919 en \u00ab\u00a0march\u00e9 public\u00a0\u00bb, c\u2019est prendre le risque de perdre cette richesse et de fragiliser une coordination d\u2019associations engag\u00e9es contre les violences faites aux femmes.\u00a0M\u00eame si Solidarit\u00e9 Femmes se voit attribuer ce premier march\u00e9, quid de demain\u00a0? Sera-t-il confi\u00e9 \u00e0 un op\u00e9rateur, qui pr\u00e9sentera des co\u00fbts moindres, plus de rendement, mais sans engagement pour les droits des femmes\u00a0?<\/p>\n
Enfin, le timing de ce changement est particuli\u00e8rement mal choisi en p\u00e9riode de confinement. Avec une augmentation des appels de +192 % au 1er\u00a0<\/sup>semestre 2020 par rapport \u00e0 la m\u00eame p\u00e9riode en 2019 (97\u00a0481 appels entrants\/33 430), nos \u00e9quipes doivent r\u00e9server leurs forces au terrain, d\u2019autant que la crise sanitaire est loin d\u2019\u00eatre termin\u00e9e.<\/p>\nLes signataires appellent donc le gouvernement \u00e0 renoncer au march\u00e9 public, et demandent l\u2019allocation des fonds compl\u00e9mentaires pour l’ouverture du service 24\/24 en 2021, sous forme d\u2019une convention pluriannuelle d\u2019objectifs et de moyens (CPOM) pour la FNSF comme pour les autres associations partenaires de la ligne d\u2019\u00e9coute nationale.\u00a0La FNSF rappelle que pour son action, elle est soutenue par l\u2019Etat, mais aussi par des collectivit\u00e9s locales et des fonds priv\u00e9s.<\/p>\n
Porte-voix et soutien de centaines de milliers de femmes victimes et de leurs enfants, elles comptent sur le gouvernement pour entendre cet appel et apporter les r\u00e9ponses qu\u2019elles sollicitent depuis plusieurs mois.<\/p>\n