{"id":38240,"date":"2020-09-04T08:36:11","date_gmt":"2020-09-04T06:36:11","guid":{"rendered":"https:\/\/www.50-50magazine.fr\/?p=38240"},"modified":"2020-09-15T09:07:07","modified_gmt":"2020-09-15T07:07:07","slug":"grenelle-des-violences-conjugales-un-an-apres-un-bilan-contraste-des-avancees-et-des-decisions-contre-productives","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.50-50magazine.fr\/2020\/09\/04\/grenelle-des-violences-conjugales-un-an-apres-un-bilan-contraste-des-avancees-et-des-decisions-contre-productives\/","title":{"rendered":"Grenelle des violences conjugales, un an apr\u00e8s, un bilan contrast\u00e9 : des avanc\u00e9es et des d\u00e9cisions contre-productives"},"content":{"rendered":"
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Un an apr\u00e8s le Grenelle sur les violences conjugales, Solidarit\u00e9 Femmes dresse un bilan contrast\u00e9 : des avanc\u00e9es, et des d\u00e9cisions contre-productives.<\/strong><\/p>\n Depuis la mobilisation de 2019 contre les f\u00e9minicides et le Grenelle, la l\u00e9gislation a positivement \u00e9volu\u00e9 avec entre autres :<\/p>\n On note \u00e9galement avec satisfaction les travaux pour la mise en place de grilles d\u2019\u00e9valuation du danger pour les forces de l\u2019ordre, les professionnel\u00b7les de sant\u00e9 et les juges aux affaires familiales. D\u2019autres mesures sont en place ou en cours.<\/p>\n Ces \u00e9volutions doivent \u00eatre effectives sur tout le territoire pour \u00e9viter les disparit\u00e9s dans l\u2019application des lois. Le renforcement ou la cr\u00e9ation de p\u00f4les sp\u00e9cialis\u00e9s, \u00e0 d\u00e9faut de tribunaux sp\u00e9cifiques, avec un traitement rapide des situations, permettrait une r\u00e9ponse \u00e0 la hauteur de l\u2019enjeu et de l\u2019urgence que repr\u00e9sentent les violences faites aux femmes.<\/p>\n La F\u00e9d\u00e9ration Nationale Solidarit\u00e9 Femmes (FNSF) poursuit ses demandes d\u2019inscription dans la loi des situations de violences conjugales comme motifs graves justifiant le retrait du droit d\u2019h\u00e9bergement, l\u2019exclusion de la r\u00e9sidence altern\u00e9e et la possibilit\u00e9 pour les victimes de dissimuler l\u2019adresse des enfants ainsi que celle de leur \u00e9cole et ce, sans le prononc\u00e9 d\u2019une Ordonnance de Protection.<\/p>\n Apr\u00e8s sa visite au 3919, le Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique a demand\u00e9 l\u2019ouverture de ce service 24h\/24, souhait\u00e9e par la FNSF. Mais l\u2019annonce par les services juridiques minist\u00e9riels du lancement d\u2019un march\u00e9 public pour la mise en place d\u2019un tel service risque de transformer cette excellente d\u00e9cision en un conflit majeur. Cette proc\u00e9dure d\u2019appel d\u2019offres est totalement incompr\u00e9hensible et inacceptable pour Solidarit\u00e9 Femmes.<\/strong><\/p>\n La FNSF a cr\u00e9\u00e9 en 1992 la ligne d\u2019\u00e9coute nationale pour les femmes victimes de violences conjugales, qui est devenue le 3919 en 2007. Elle a assur\u00e9 la prise en charge de centaines de milliers d\u2019appels durant toutes ces ann\u00e9es, y compris durant le Grenelle et la crise du COVID, gr\u00e2ce au professionnalisme des \u00e9coutantes, des \u00e9quipes du si\u00e8ge, l\u2019appui indispensable des 70 associations Solidarit\u00e9 Femmes r\u00e9parties sur l\u2019ensemble du territoire et celui des autres associations de lutte contre les violences faites aux femmes. Solidarit\u00e9 Femmes souhaite une subvention pour l\u2019ouverture de son service 24\/24 en 2021, via la signature d\u2019une nouvelle Convention Pluriannuelle d\u2019Objectifs et de Moyens, comme les ann\u00e9es pr\u00e9c\u00e9dentes. Cette proc\u00e9dure de march\u00e9 public aboutira \u00e9videmment \u00e0 une large mise en concurrence, une perte de l\u2019initiative f\u00e9ministe et de l\u2019ind\u00e9pendance associative pour le 3919.<\/p>\n Autre point n\u00e9gatif : malgr\u00e9 les efforts r\u00e9alis\u00e9s pour la cr\u00e9ation de 1 000 places suppl\u00e9mentaires, les mises en s\u00e9curit\u00e9 dans des structures adapt\u00e9es manquent. La FNSF souligne que ses centres d\u2019h\u00e9bergement sp\u00e9cifiques pour les femmes victimes de violences ne disposent pas, pour la grande majorit\u00e9, d\u2019un nombre de places suffisantes (155 places obtenues\/1000), et de moyens pour accueillir 24 heures sur 24 les femmes et leurs enfants.<\/p>\n Le co\u00fbt \u00e0 la place (estim\u00e9 \u00e0 40 euros par la FNSF et non 25 euros) doit permettre un accompagnement associant mise en s\u00e9curit\u00e9, suivi psychologique, juridique et social, soutien \u00e0 la parentalit\u00e9 et aux enfants co-victimes des violences. Durant la p\u00e9riode de confinement et les semaines qui ont suivi le d\u00e9confinement, la mobilisation des institutions, de fonds priv\u00e9s et de l\u2019Etat, a permis au r\u00e9seau Solidarit\u00e9 Femmes de mettre en s\u00e9curit\u00e9 des centaines de femmes via des initiatives innovantes et des nuit\u00e9es h\u00f4teli\u00e8res. Cet effort, qui a permis de pr\u00e9venir des f\u00e9minicides est \u00e0 poursuivre.<\/p>\n La crise du COVID a aussi aggrav\u00e9 la pr\u00e9carit\u00e9 des femmes et soulign\u00e9 les besoins dans les associations Solidarit\u00e9 Femmes (en mat\u00e9riel, \u00e9quipement, personnel\u2026). La FNSF demande d\u2019allouer des financements compl\u00e9mentaires sp\u00e9cifiques pour renforcer les centres d\u2019accueil et les activit\u00e9s des associations de lutte contre les violences faites aux femmes et de toute la chaine de prise en charge sp\u00e9cialis\u00e9e : associations, police, justice…<\/p>\n Enfin, la FNSF esp\u00e8re la relance de la Commission nationale de lutte contre les violences envers les femmes avec le Service aux Droits des Femmes et \u00e0 l\u2019\u00c9galit\u00e9 entre les Femmes et les Hommes, les institutions et les r\u00e9seaux associatifs.<\/p>\n\n
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