{"id":35213,"date":"2020-05-01T08:36:07","date_gmt":"2020-05-01T06:36:07","guid":{"rendered":"https:\/\/www.50-50magazine.fr\/?p=35213"},"modified":"2020-05-07T09:52:35","modified_gmt":"2020-05-07T07:52:35","slug":"1er-mai-feministe","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.50-50magazine.fr\/2020\/05\/01\/1er-mai-feministe\/","title":{"rendered":"1er mai f\u00e9ministe"},"content":{"rendered":"
En ce 1er mai confin\u00e9\u00b7es, les\u00a0associations\u00a0f\u00e9ministes se mobilisent pour soutenir les travailleuses et travailleurs du monde entier. Parce que les femmes sont en premi\u00e8re ligne pendant la crise sanitaire et parce que leurs droits sont\u00a0particuli\u00e8rement\u00a0invisibilis\u00e9s pendant cette p\u00e9riode, les associations appellent les femmes de France \u00e0 se faire entendre. \u00c0 18h, soyons bruyantes \u00e0 nos fen\u00eatres !<\/strong><\/p>\n La p\u00e9riode qui s\u2019est ouverte avec l\u2019\u00e9pid\u00e9mie du COVID 19 et le confinement montre que les femmes sont en premi\u00e8re ligne d\u2019abord comme salari\u00e9es : elles sont majoritaires dans la sant\u00e9, le para-m\u00e9dical, l\u2019aide \u00e0 la personne (soins, assistance), le nettoyage. Elles sont aussi caissi\u00e8res, factrices, livreuses.\u00a0En outre, \u00e0 la maison, et pour beaucoup en t\u00e9l\u00e9travail, elles doivent le plus souvent g\u00e9rer seules les enfants confin\u00e9\u00b7es, les courses, le m\u00e9nage, l\u2019\u00e9ducation, l\u2019\u00e9cole, les loisirs… car le partage des t\u00e2ches entre les femmes et les hommes est toujours aussi in\u00e9gal, y compris dans cette p\u00e9riode au cours de laquelle les couples se retrouvent confin\u00e9s.<\/p>\n Le confinement a un effet loupe quant \u00e0 la r\u00e9partition in\u00e9gale du partage des t\u00e2ches.<\/p>\n En premi\u00e8re ligne aussi pour la pr\u00e9carit\u00e9 ! <\/strong><\/p>\n Les femmes, de par leur situation dans le travail et la soci\u00e9t\u00e9, sont aussi les premi\u00e8res \u00e0 subir la mis\u00e8re qui commence \u00e0 toucher les personnes les plus pr\u00e9caris\u00e9es. Elles sont nombreuses \u00e0 se retrouver au ch\u00f4mage partiel ou total, indemnis\u00e9 pour certaines et pas pour d\u2019autres, dans la mesure o\u00f9 les aides ne concernent que les personnes b\u00e9n\u00e9ficiant d\u2019un contrat de plus d\u2019un an, dans la majorit\u00e9 des conventions collectives.\u00a0Les situations de pr\u00e9carit\u00e9 deviennent donc des situations de mis\u00e8re. Beaucoup, dont majoritairement des femmes et des enfants, ont faim ! <\/strong><\/p>\n Il n\u2019y a plus les cantines \u00e0 l\u2019\u00e9cole qui permettent d\u2019assurer un repas par jour, tout comme il n\u2019y a plus de restaurants d\u2019entreprise. Les associations caritatives font face \u00e0 des demandes croissantes quant aux besoins alimentaires de premi\u00e8re n\u00e9cessit\u00e9. Des initiatives citoyennes, avec des appels aux dons, permettent de soutenir certaines personnes, mais c\u2019est \u00e0 l\u2019\u00c9tat de prendre les mesures qui assurent \u00e0 l’ensemble de la population l’acc\u00e8s aux besoins les plus \u00e9l\u00e9mentaires, tout comme l’acc\u00e8s aux droits. Les aides exceptionnelles promises aux plus d\u00e9muni\u00b7es sont largement en de\u00e7\u00e0 des besoins et ne b\u00e9n\u00e9ficient pas \u00e0 tout le monde. Que dire en effet des femmes exil\u00e9es sans papiers, oblig\u00e9es de travailler sans \u00eatre d\u00e9clar\u00e9es et qui ne touchent plus rien aujourd\u2019hui et ne peuvent se pr\u00e9valoir d’aucun droit ! \u2028Comment faire face aux d\u00e9penses quotidiennes quand les salaires et les revenus sont r\u00e9duits ou supprim\u00e9s, quand les contrats pr\u00e9caires arrivent \u00e0 terme et que d’aucunes ne b\u00e9n\u00e9ficient pas toujours des allocations ch\u00f4mage. Cette situation touche particuli\u00e8rement les femmes, qu\u2019elles soient en situation de famille monoparentale, sans domicile fixe ou habitant des logements pr\u00e9caires et\/ou insalubres.<\/p>\n Concernant les personnes en situation de handicap, le gouvernement s\u2019est born\u00e9 \u00e0 cr\u00e9er une plate-forme avec des ressources pour faciliter leur vie et celle de leurs aidant\u00b7es. Cette plateforme de solidarit\u00e9 qui s\u2019appuie sur les associations ne prend pas en compte les difficult\u00e9s \u00e9conomiques.<\/p>\n Parce que nous vivons une p\u00e9riode sans pr\u00e9c\u00e9dent, nous exigeons de l\u2019\u00c9tat, qui s\u2019appr\u00eate \u00e0 d\u00e9penser des milliards pour aider les entreprises, sans aucune contrepartie notamment pour des entreprises tr\u00e8s polluantes, qu\u2019il mette en place un nouveau plan d’urgence sociale et \u00e9conomique avec des mesures imm\u00e9diates telles que : <\/strong><\/p>\n Logement <\/strong><\/p>\n Exil\u00e9\u00b7es <\/strong><\/p>\n Travail <\/strong><\/p>\n Handicap <\/strong><\/p>\n Nous exigeons une aide exceptionnelle afin de revaloriser l\u2019Allocation Adulte Handicap\u00e9s et l\u2019Allocation d\u2019\u00c9ducation destin\u00e9s aux aidant\u00b7es. Soutien aux personnes en situation de handicap.<\/p>\n Prostitution <\/strong><\/p>\n Les personnes en situation de prostitution doivent pouvoir b\u00e9n\u00e9ficier d’un abri d\u00e9cent, d’une r\u00e9gularisation pour les sans papiers, victimes de la traite, et d’une aide exceptionnelle leur permettant de vivre dignement et en \u00e9tant autonomes.<\/p>\n Revalorisation des salaires et \u00e9galit\u00e9 r\u00e9elle<\/strong><\/p>\n Ces mesures d\u2019urgence sociale doivent s\u2019accompagner d\u2019une revalorisation salariale cons\u00e9quente pour l\u2019ensemble des m\u00e9tiers f\u00e9minis\u00e9s, de la fin des bas salaires pour des m\u00e9tiers dont l’utilit\u00e9 sociale a \u00e9t\u00e9 d\u00e9montr\u00e9e, de l’arr\u00eat effectif des in\u00e9galit\u00e9s salariales entre les femmes et les hommes.<\/p>\n Violences conjugales <\/strong><\/p>\n Par ailleurs le confinement a accru les violences conjugales et a mis en lumi\u00e8re dans le monde entier cette situation que les f\u00e9ministes d\u00e9noncent depuis bien longtemps.\u2028 La situation des enfants violent\u00e9\u00b7es physiquement et psychologiquement est apparue de fa\u00e7on \u00e9clatante. Certains commissariats continuent \u00e0 refuser les plaintes. Par exemple, il aura fallu 72 heures et plus pour mettre \u00e0 l\u2019abri une femme en danger de mort ! Aucune loi n\u2019oblige automatiquement l\u2019agresseur \u00e0 quitter le logement puisqu’il faut que le juge l’ordonne dans le cadre d’une ordonnance de protection. Ce sont les femmes victimes de violences qui sont incit\u00e9es \u00e0 partir et, de ce fait, c\u2019est l\u2019agresseur qui continue \u00e0 jouir du domicile. C\u2019est une v\u00e9ritable double peine.<\/p>\n Les moyens consacr\u00e9s \u00e0 la lutte contre les violences \u00e0 l\u2019encontre des femmes n\u2019\u00e9taient pas \u00e0 la hauteur avant l\u2019\u00e9pid\u00e9mie, ils ne le sont pas plus aujourd\u2019hui. Les quelques mesures prises ne sont que du saupoudrage bien incertain. Une fois de plus, l\u2019Espagne, sur cette question, a pris des mesures en urgence bien plus fortes que la France.<\/p>\n Nous exigeons l\u2019application stricte de la loi : les plaintes doivent \u00eatre prises, la police et la gendarmerie doivent se d\u00e9placer imm\u00e9diatement au domicile des victimes quand celles-ci en font la demande.\u2028L’expulsion du conjoint violent doit \u00eatre r\u00e9alis\u00e9e sans d\u00e9lai. Si la femme le demande, les enfants et elle doivent \u00eatre imm\u00e9diatement mis \u00e0 l’abri.\u00a0Les associations doivent recevoir des aides d’urgence suppl\u00e9mentaires pour pouvoir soutenir les victimes.\u2028 Un milliard c\u2019est le budget n\u00e9cessaire pour accompagner les femmes victimes de violence, on est loin du compte !<\/p>\n Avortement <\/strong><\/p>\n La mobilisation des associations avec le succ\u00e8s de la p\u00e9tition \u00ab Covid 19 : Les avortements ne peuvent attendre ! Pour une loi d’urgence ! \u00bb a permis l\u2019allongement du d\u00e9lai pour la pilule abortive. Mais ceci ne suffira pas. Le 11 mai, lors du d\u00e9confinement, des femmes auront d\u00e9pass\u00e9 les d\u00e9lais de 12 semaines. Nous exigeons l\u2019augmentation du d\u00e9lai l\u00e9gal pour avorter de 8 semaines, correspondant \u00e0 la dur\u00e9e du confinement.<\/p>\n Nos vies, pas leurs profits ! <\/strong><\/p>\n La pand\u00e9mie devrait obliger toutes et tous \u00e0 changer de logique. Le gouvernement reste cependant sur une logique de retour au travail le plus rapide possible au m\u00e9pris de la sant\u00e9 de la population. Le projet de r\u00e9ouverture des \u00e9tablissements scolaires tel qu\u2019il est con\u00e7u, rajoute aux angoisses et \u00e0 la culpabilisation pour la sant\u00e9 des enfants, et pour celles qui font parti des personnels de l\u2019\u00e9ducation, toutes cat\u00e9gories professionnelles confondues, la charge de travail et mentale sera infernale.\u2028Ce gouvernement et ceux qui l\u2019ont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9 ont une responsabilit\u00e9 immense dans cette crise. Reconduire les in\u00e9galit\u00e9s actuelles nous m\u00e8nera dans une nouvelle impasse. Le n\u00e9o lib\u00e9ralisme, le capitalisme, le patriarcat tuent. <\/strong><\/p>\n Nous devons changer de paradigme, dire stop au capitalisme et aux logiques productivistes et destructrices de la plan\u00e8te, \u00e0 la marchandisation des biens communs comme la sant\u00e9, l\u2019\u00e9ducation, la culture…. tout comme \u00e0 la privatisation de l\u2019acc\u00e8s \u00e0 l\u2019eau, l\u2019\u00e9nergie.\u2028Il nous faut nous situer dans des logiques d’\u00e9galit\u00e9 et de reconnaissance qui doivent structurer la construction d’une soci\u00e9t\u00e9 future. Les femmes payent un lourd tribut \u00e0 cette crise, mais c\u2019est aussi gr\u00e2ce \u00e0 elles que la soci\u00e9t\u00e9 tient debout et fait face, comme ce fut le cas bien souvent dans les moments difficiles de l\u2019Histoire.<\/p>\n\n
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