A\u00efcha Issadoun\u00e8ne, caissi\u00e8re \u00e0 l\u2019hyper Carrefour de Saint-Denis, est d\u00e9c\u00e9d\u00e9e le 27 mars, victime du Covid- 19. A\u00efcha, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e syndicale CGT, une caissi\u00e8re parmi tant d\u2019autres, en 1\u00e8re ligne depuis le d\u00e9but de l\u2019\u00e9pid\u00e9mie. Ces femmes de l\u2019ombre, travailleuses invisibles, mal pay\u00e9es, pr\u00e9caris\u00e9es, sont en train de payer, elles aussi, le prix fort : nous les avons vues, pr\u00e9cis\u00e9ment dans ce Carrefour au d\u00e9but du confinement, sans masque, sans gel pour les mains, sans d\u00e9sinfectant pour les surfaces de travail, avec des gants jamais chang\u00e9s. Nous les avons vues faire d\u00e9filer inlassablement sur le tapis des tas de marchandises de clients venus faire des stocks. Des client\u00b7es que le groupe Carrefour laissait entrer en masse et s\u2019entasser aux caisses, sans tenir compte de la distance de s\u00e9curit\u00e9, pour son plus grand profit. Ce m\u00e9pris d\u00e9lib\u00e9r\u00e9 de la vie des salari\u00e9\u00b7es a fait combien de malades dans le secteur du commerce alimentaire ? Le d\u00e9c\u00e8s d\u2019Aicha est le deuxi\u00e8me. Quelques jours auparavant, c\u2019\u00e9tait le chef de la s\u00e9curit\u00e9 du centre commercial O\u2019Parinor qui succombait \u00e0 ce virus. Nous apprenons qu\u2019une autre salari\u00e9e d\u2019un Franprix de Levallois, est partie directement du magasin \u00e0 l\u2019h\u00f4pital emmen\u00e9e par les pompiers, elle a \u00e9t\u00e9 test\u00e9e positive et est hospitalis\u00e9e. Ses coll\u00e8gues sont toujours en poste dans le magasin. Combien de situations similaires ? La f\u00e9d\u00e9ration CGT du commerce, de la distribution et des services craint une multiplication de cas.<\/p>\n
Si aujourd\u2019hui, certaines protections ont \u00e9t\u00e9 install\u00e9es dans les hyper march\u00e9s (bien que les masques continuent \u00e0 manquer !), c\u2019est loin d\u2019\u00eatre le cas dans tous les Carrefour Market, Franprix, Casino… et autres superettes. Sans m\u00eame parler des masques, nombre d\u2019entre elles ne fournissent ni gants, ni gel, ni lingettes pour nettoyer le poste de travail. Parfois ce sont les salari\u00e9\u00b7es qui ach\u00e8tent leurs gants ! Et que dire des pauses pour se laver les mains ?<\/p>\n
Dans les Hyper, supermarch\u00e9s, superettes franchis\u00e9es ou en location g\u00e9rance, tou\u00b7tes les salari\u00e9\u00b7es travaillent pour les grands groupes de la distribution. Les donneurs d\u2019ordre sont moralement responsables de la sant\u00e9 de toutes celles et tous ceux qui travaillent pour eux.\u00a0 Ce n\u2019est pas la prime de 1000\u20ac qu\u2019ils font miroiter aux travailleuses et travailleurs du commerce qui leur permettra d\u2019acheter leur sant\u00e9 ou leur vie !<\/p>\n
Les caissi\u00e8res ne sont pas prot\u00e9g\u00e9es, les client\u00b7es non plus ! Les coll\u00e8gues des salari\u00e9.es malades ne sont pas test\u00e9.es, on leur demande de venir travailler comme si de rien n\u2019\u00e9tait : \u00ab Il faut observer s\u2019ils n\u2019ont pas de sympt\u00f4mes. Pour l\u2019instant, on garde le magasins ouvert \u00bb<\/em>. Et ce sera encore aux m\u00eames de venir travailler 60h par semaine (comme la loi d\u2019urgence sanitaire d\u00e9cid\u00e9e le 24 mars l\u2019autorise) quand les cong\u00e9s de maladie seront trop nombreux pour garantir les sacro-saintes affaires ?<\/p>\n
\u00c0 quoi sert de nous confiner si la contamination se poursuit sur le lieu de travail, si les client\u00b7es risquent d\u2019\u00eatre elles et eux aussi contamin\u00e9\u00b7es ?<\/p>\n
La politique des groupes de la grande distribution pour qui le profit passe avant tout, m\u00eame en pleine crise sanitaire est une politique criminelle ! Le manque d\u2019anticipation et la mani\u00e8re dont la crise sanitaire est g\u00e9r\u00e9e par le gouvernement ont caus\u00e9 la p\u00e9nurie de masques et de tests, mettant en danger la sant\u00e9 et la vie des travailleuses\/travailleurs du commerce et de tout.es celles et ceux qui assurent l\u2019activit\u00e9 du pays.<\/p>\n
Le manque de moyens de l\u2019h\u00f4pital public, qui a du mal \u00e0 faire face \u00e0 l\u2019\u00e9pid\u00e9mie malgr\u00e9 l\u2019immense d\u00e9vouement des soignant\u00b7es et de tous ses personnels, est aussi une lourde responsabilit\u00e9 d\u2019E. Macron et de ses pr\u00e9d\u00e9cesseurs. \u2028Ils et elles devront rendre compte de leur responsabilit\u00e9.<\/p>\n
\u00c0 leurs c\u00f4t\u00e9s, nous soutenons les revendications des salari\u00e9\u00b7es du commerce qui avec leur syndicat exigent : des masques efficaces et en nombre, la fermeture des rayons hors produits de premi\u00e8re n\u00e9cessit\u00e9, la r\u00e9duction des amplitudes horaires, la fermeture du dimanche pour prot\u00e9ger leur sant\u00e9.\u2028 La vie des salari\u00e9\u00b7es est \u00e0 ce prix, le gouvernement a les moyens de l\u2019imposer.<\/p>\n
Femmes \u00c9galit\u00e9<\/a><\/strong><\/span><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"