Sandra M\u00fcller, journaliste \u00e0 l\u2019initiative du fameux hasthag #BalanceTonPorc a \u00e9t\u00e9 condamn\u00e9e \u00e0 20 000 \u20ac de dommages et int\u00e9r\u00eats pour diffamation \u00e0 l\u2019encontre d\u2019Eric Brion, l\u2019agresseur qu\u2019elle d\u00e9non\u00e7ait en 2017. \u00abNe nous trompons pas, ce jugement est une mise en garde. Victime, tais-toi ou ta parole sera utilis\u00e9e contre toi. Si un agresseur te harc\u00e8le, s\u2019approprie ton corps ou menace ta s\u00e9curit\u00e9, c\u2019est encore avec tes propres mots qu\u2019on viendra s\u2019en prendre \u00e0 toi<\/em>\u00bb d\u00e9nonce Femmes Solidaires\u00a0<\/a><\/strong><\/span>. <\/span><\/span><\/span><\/p>\n

C’est sur la base d’un rapprochement entre deux tweets de Sandra M\u00fcller que la plaidoirie s’est tenue. Dans le premier, elle \u00e9crit : \u00ab#balancetonporc<\/i> !! toi aussi raconte en donnant le nom et les d\u00e9tails un harc\u00e8lement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends.\u00bb<\/i> Quatre heures plus tard, elle cite Eric Brion ex-patron d’\u00c9quidia :\u00a0\u00ab\u00a0Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit.\u00bb <\/i>Sandra Muller n’accuse donc pas explicitement Eric Brion de harc\u00e8lement sexuel, elle d\u00e9nonce des propos intol\u00e9rables et humiliants. Pourtant, la justice a estim\u00e9 qu\u2019il y avait bien accusation de harc\u00e8lement dans ces tweets et que, le harc\u00e8lement n’\u00e9tant pas caract\u00e9ris\u00e9, la diffamation, elle, l’\u00e9tait. <\/span><\/span><\/span><\/p>\n

Pour Les effront\u00e9.es<\/a><\/strong><\/span>, la justice aurait pu choisir de consid\u00e9rer qu\u2019il n\u2019y avait pas mati\u00e8re \u00e0 parler de diffamation, le plaignant ayant reconnu les propos que Sandra M\u00fcller lui a imput\u00e9s. Elle aurait pu se rendre compte que Sandra M\u00fcller parlait de harc\u00e8lement au sens large, se r\u00e9f\u00e9rant au ph\u00e9nom\u00e8ne de r\u00e9p\u00e9tition de paroles et d\u2019acte humiliants en raison du genre que la quasi-totalit\u00e9 des femmes conna\u00eet, dans la rue ou au travail. Cette acception du mot \u00abharc\u00e8lement\u00bb si elle est accept\u00e9e dans le langage courant n\u2019est pas celle inscrite dans le droit, qui reconna\u00eet le harc\u00e8lement \u00e0 partir de la deuxi\u00e8me r\u00e9p\u00e9tition commise par le\/la m\u00eame agresseur\/agresseuse. <\/span><\/span><\/span><\/p>\n

La question ici n\u2019\u00e9tait pas de condamner Eric Brion pour harc\u00e8lement sexuel, Sandra M\u00fcller n\u2019ayant jamais port\u00e9 plainte. Il s\u2019agissait de ne pas condamner Sandra Muller pour diffamation. <\/span><\/span><\/span><\/p>\n

Sandra M\u00fcller a interjet\u00e9 appel, l’affaire est donc \u00e0 suivre. \u00abNous souhaitons qu\u2019elle obtienne justice en appel, nous lui apportons tout notre soutien, lui t\u00e9moignons notre admiration et plus encore, nos infinis remerciements<\/em>\u00bb d\u00e9clare Les effront\u00e9.es. Une cagnotte a \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9e par le collectif Nous Toutes<\/a><\/span><\/strong> pour aider Sandra M\u00fcller a couvrir ses frais de Justice.
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