Sur sa carte de visite, Magali Guirriec se pr\u00e9sente comme \u00abcr\u00e9atrice d’opportunit\u00e9s.\u00bb<\/em> Un terme qui donne envie d’en savoir plus. Depuis quelques mois, elle a elle-m\u00eame saisi sa chance pour d\u00e9velopper sa nouvelle activit\u00e9 avec enthousiasme. Apr\u00e8s plus de vingt ans d’emplois salari\u00e9s dans le domaine des ressources humaines, elle a voulu mettre ses comp\u00e9tences et son sens de l’\u00e9coute au service des jeunes en formation ou des moins jeunes en reconversion professionnelle, mais aussi des a\u00een\u00e9-e-s qui voient arriver, parfois avec angoisse, l’heure du d\u00e9part en retraite.<\/strong><\/p>\n Elle dit avoir m\u00fbri son projet pendant \u00abune petite dizaine d’ann\u00e9es\u00bb<\/em> et puis avoir enfin \u00abtrouv\u00e9 l’ADN\u00bb<\/em> de son entreprise fin 2018. Pour Magali Guirriec, forte de 22 ans en entreprises priv\u00e9es et dans la fonction publique, il s’agit \u00abd’aider chaque g\u00e9n\u00e9ration \u00e0 se d\u00e9couvrir, \u00e0 se d\u00e9velopper et \u00e0 diffuser son talent au c\u0153ur des entreprises et des organisations de demain.\u00bb<\/em> Les \u00abjunior.es\u00bb<\/em> et les \u00absenior.es\u00bb<\/em> qu’elle a c\u00f4toy\u00e9.es durant ses diff\u00e9rentes exp\u00e9riences l’ont amen\u00e9e \u00e0 un constat. \u00abPlus j’avan\u00e7ais dans le temps \u2013 dit-elle \u2013 plus je constatais que les junior.es et les senior.es subissaient des discriminations qui se ressemblaient sur le march\u00e9 de l’emploi. J’ai eu envie de travailler avec les plus de 45 ans, quand j’en avais moi-m\u00eame 35. Et le jour o\u00f9 j’ai eu 45 ans, je me suis rendu compte que rien n’avait chang\u00e9.\u00bb<\/em><\/p>\n \u00ab\u00a0Ces difficult\u00e9s que j’ai v\u00e9cues comme des ruptures sont devenues des atouts pour moi\u00a0\u00bb<\/strong><\/p>\n Initialement psychologue du travail, Magali s’est form\u00e9e aux ressources humaines, a \u00e9t\u00e9 elle-m\u00eame manager, est active dans diff\u00e9rentes associations professionnelles et assure depuis des ann\u00e9es des cours aupr\u00e8s d’\u00e9tudiant.es en licence pro ou en Master RH. Celle qui se pr\u00e9sente comme une \u00abfemme de r\u00e9seaux\u00bb<\/em> a choisi de demander une mise en disponibilit\u00e9 de la fonction publique et encourag\u00e9e par son entourage, elle s’est lanc\u00e9e.<\/p>\n Aujourd’hui, elle propose aux entreprises mais aussi aux particuliers, des accompagnements collectifs ou individualis\u00e9s, que se soit pour une recherche d’emploi, une reconversion professionnelle ou la transition emploi\/retraite. Elle s’appuie sur ses comp\u00e9tences personnelles notamment une grande empathie. Elle-m\u00eame victime \u00e0 trois reprises de licenciements \u00e9conomiques, elle utilise son v\u00e9cu pour comprendre celui des autres. \u00abCes difficult\u00e9s que j’ai rencontr\u00e9es, que j’ai v\u00e9cues comme des ruptures \u00e0 certains moments de ma vie professionnelle, sont devenues des atouts pour moi\u00bb<\/em> explique-t-elle.<\/p>\n La cr\u00e9ation d’opportunit\u00e9s, c’est faire en sorte que toute personne r\u00e9v\u00e8le ce qui est positif chez elle. Magali n’est pas coach\u00a0; \u00e0 partir de formations ou d’entretiens individuels, avec des outils que bien souvent elle invente elle-m\u00eame mais aussi sur le mod\u00e8le des bilans de comp\u00e9tences que tout psy du travail ma\u00eetrise, elle permet \u00e0 celles et ceux qui souffrent dans leur travail ou qui aspirent \u00e0 en changer de \u00abs’ouvrir \u00e0 autre chose\u00bb<\/em>, de \u00abremettre en lumi\u00e8re des comp\u00e9tences parfois automatis\u00e9es au fil des ann\u00e9es.\u00bb<\/em><\/p>\n \u00abJe ne suis pas quelqu’un d’exceptionnel\u00a0\u00bb <\/em>assure-t-elle\u00a0\u00ab\u00a0mais je pense que j’ai une vraie capacit\u00e9 d’\u00e9coute, une certaine bienveillance aussi qui font que les gens se sentent vraiment entendus et jamais d\u00e9valoris\u00e9s.\u00bb<\/em> Une capacit\u00e9 aussi, pense-t-elle, \u00ab\u00e0 sortir du cadre et \u00e0 avoir de nouvelles id\u00e9es.\u00bb<\/em> Si \u00e7a peut s\u00e9duire ses client.es d’aujourd’hui, c’est peut-\u00eatre aussi ce qui l’a frein\u00e9e dans ses emplois pass\u00e9s o\u00f9 elle dit s’\u00eatre \u00absouvent heurt\u00e9e au plafond de verre.\u00bb<\/em> Pour d\u00e9passer cette situation, cr\u00e9er sa propre structure lui a sembl\u00e9 \u00eatre \u00abune mani\u00e8re de pouvoir exprimer une forme de cr\u00e9ativit\u00e9\u00a0(\u2026) de casser un peu le cadre de [son] poste.\u00bb<\/em><\/p>\n \u00ab\u00a0Elles\u00a0ont v\u00e9cu par procuration avec un travail qui \u00e9tait leur seule mani\u00e8re de sortir de chez elles\u00a0\u00bb\u00a0<\/strong><\/p>\n Aujourd’hui, l’entreprise de Magali s’int\u00e9resse essentiellement aux plus de 45 ans. Celles et ceux qui sont en activit\u00e9 ou au ch\u00f4mage :\u00a0\u00abelles\/ils sont accompagn\u00e9.es de la m\u00eame fa\u00e7on que les jeunes alors que leur attentes ne sont pas les m\u00eames\u00a0\u00bb <\/em>analyse-t-elle\u00a0\u00bb et que bien s\u00fbr leurs exp\u00e9riences ne sont pas les m\u00eames non plus\u00bb<\/em>. Mais aussi celles et ceux qui abordent l’\u00e2ge de la cessation d’activit\u00e9.<\/p>\n C’est la g\u00e9n\u00e9ration des baby-boomers qui retient toute son attention, \u00abune g\u00e9n\u00e9ration qui a mis\u00e9 \u00e9norm\u00e9ment sur le travail, la famille, parfois m\u00eame sur l’\u00e9glise\u00bb<\/em> d\u00e9crit-elle et qui se retrouve d\u00e9munie quand le travail s’arr\u00eate. \u00c7Cela concerne surtout les femmes estime encore Magali qui pr\u00e9cise\u00a0: \u00abelles avaient du temps pour leur mari, pour leurs enfants, du temps pour un travail qui \u00e9tait une forme d’\u00e9mancipation mais pas de temps pour elles. Et quand l’activit\u00e9 s’arr\u00eate, la seule chose qui pouvait leur permettre un \u00e9panouissement personnel individuel s’effondre. Les hommes ont su int\u00e9grer des r\u00e9seaux, s’engager au niveau associatif\u00a0; les femmes, elles, ont \u00e9t\u00e9 beaucoup plus souvent grignot\u00e9es par leur vie de m\u00e8re.\u00bb<\/em><\/p>\n Celles que Magali rencontre lui confient souvent leur crainte de la vie qui les attend apr\u00e8s le travail. \u00abEntre mon conjoint, mes petits-enfants et mes parents, je suis quoi moi, dans tout \u00e7a\u00a0?\u00bb<\/em> s’interrogeait l’une d’elles derni\u00e8rement montrant selon Magali qu’elles \u00abont v\u00e9cu pour l’autre, par procuration, avec un travail qui \u00e9tait leur seule mani\u00e8re de sortir de chez elles\u00bb<\/em> et qui laisse \u00abun vide sid\u00e9ral\u00bb<\/em> au moment de la retraite.<\/p>\n