<\/a><\/p>\n <\/p>\n
Plus tard, mon oncle Gilbert Mlanao est venu vivre \u00e0 Valence et a mont\u00e9 le groupe Karthala. C\u2019est ainsi que j\u2019ai fait mes d\u00e9buts de sc\u00e8ne comme guitariste rythmique. Ce n\u2019\u00e9tait pas simple. Ma m\u00e8re me r\u00e9p\u00e9tait \u00e0 coup de ceinture et de cris que je n\u2019\u00e9tais plus en \u00e2ge de jouer de la musique, ni de jouer au handball. Il fallait que j\u2019apprenne \u00e0 devenir une femme d\u2019int\u00e9rieur.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nSur g\u00e9n\u00e9ration FM, j\u2019animais une \u00e9mission \u00e0 la Radio M\u00e9ga. Je le faisais en cachette, mais un jour ma m\u00e8re a surpris mes fr\u00e8res et s\u0153urs en train de m\u2019\u00e9couter. Je r\u00e9sistais aux ch\u00e2timents jusqu\u2019au jour o\u00f9 je me suis faite taper comme jamais, \u00e0 tort. Ce jour-l\u00e0 j\u2019ai v\u00e9cu un sentiment \u00e0 la fois d\u2019injustice et d\u2019humiliation lorsque mon beau-p\u00e8re a cass\u00e9 ma guitare parce que je refusais de pleurer. C\u2019est ainsi que j\u2019ai fait mes valises et je suis partie.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nC\u2019est chez un enseignant priv\u00e9 que je me suis r\u00e9fugi\u00e9e. J\u2019ai dormi dans une des salles de cours pendant 3 semaines, jusqu\u2019\u00e0 que je passe mon BAC. <\/span><\/span><\/span><\/p>\nA cette \u00e9poque, dans les rues de Valence, j\u2019ai rencontr\u00e9 un couple avec leur petite fille de 5ans. Ils faisaient le tour de la France en carriole. Ils avaient des \u00e9conomies et jouaient de la musique pour faire de l\u2019argent. Ils m\u2019ont invit\u00e9 \u00e0 manger dans leur carriole et m\u2019ont appris\u00a0<\/span><\/span><\/span>la simplicit\u00e9 du bonheur: \u00eatre en harmonie avec son c\u0153ur, son corps et son \u00e2me, le bonheur de partager, donner et de recevoir.<\/span><\/span><\/span>\u00a0Ils ont \u00e9t\u00e9 pour moi comme des anges, un cadeau de la Vie pour panser mes maux.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nTrois semaines apr\u00e8s, je passais mon BAC et je ne l\u2019ai pas eu. Ma m\u00e8re m\u2019a propos\u00e9 d\u2019aller en vacances aux Comores.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nQuand je suis arriv\u00e9e aux Comores j\u2019ai d\u00e9couvert que je m’\u00e9tais faite pi\u00e9g\u00e9e. J\u2019\u00e9tais inscrite au lyc\u00e9e l\u00e0-bas, j\u2019y resterai donc toute l\u2019ann\u00e9e scolaire. Je ne voulais pas mais je n\u2019avais pas de choix. Aujourd\u2019hui je remercie ma m\u00e8re car j’ai eu mon BAC j\u2019ai red\u00e9couvert mon pays de naissance en particulier sa musique. Je me suis inscrite dans la liste des\u00a0a<\/span><\/span><\/span>uteurs, compositeurs et interpr\u00e8te<\/span><\/span><\/span><\/em>s du pays. J\u2019ai pr\u00e9sent\u00e9 un titre pour le concours\u00a0<\/span><\/span><\/span>D\u00e9couverte RFI, il est<\/span><\/span><\/span><\/em>\u00a0qui arriv\u00e9 au 4<\/span><\/span><\/span>\u00e8me<\/span><\/span><\/sup><\/span>\u00a0rang aux Comores. Ma chanson a ouvert la radio national pendant des ann\u00e9es.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nC\u2019est dans cette p\u00e9riode que j\u2019ai connu mon futur mari. Il \u00e9tait musicien. J\u2019ai pens\u00e9 \u00eatre amoureuse de lui mais aujourd\u2019hui je comprends que je voulais inconsciemment me marier \u00e0 un Comorien pour satisfaire ma m\u00e8re. Ma m\u00e8re \u00e9tait contente. La famille de mon p\u00e8re par contre n\u2019\u00e9tait pas d\u2019accord avec le mariage. Ils ne l\u2019ont pas autoris\u00e9.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nApr\u00e8s le BAC je suis retourn\u00e9e en France pour commencer des \u00e9tudes en psychologie. Mon ami est venu me rejoindre, et nous nous sommes mari\u00e9s.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nDeux ans apr\u00e8s, cet homme doux, a commenc\u00e9 \u00e0 me battre. Je suis rest\u00e9e encore 2 ans avec lui puis un jour je me suis d\u00e9cid\u00e9e \u00e0 voir un th\u00e9rapeute. J\u2019ai d\u00e9couvert que je n\u2019avais pas suffisamment d\u2019estime pour moi-m\u00eame. <\/span><\/span><\/span><\/p>\n <\/p>\n
Je me sens chez moi partout\u00a0<\/span><\/span><\/span><\/strong><\/p>\nIl n\u2019y a pas d\u2019ombre sans lumi\u00e8re et tout ce que j\u2019ai v\u00e9cu de n\u00e9gatif m\u2019a aid\u00e9 \u00e0 me construire comme je suis. Aujourd\u2019hui je suis forte. Je suis bien.<\/span><\/span><\/span>\u00a0<\/span><\/span><\/span>Je me sens chez moi partout.\u00a0<\/span><\/span><\/span>On s\u2019accroche \u00e0 des histoires de nationalisme, de croyance, de cultures \u2026 mais l\u2019humain, tous les humains, appartiennent \u00e0 la terre. Nous sommes tous-tes comme des arbres enracin\u00e9s dans la terre, nous sommes tous\/tes pareil-le-s, nous sommes tous-tes \u00ab\u00a0UN\u00bb.\u00a0<\/span><\/span><\/span>Comme je sais que tous les humains sont mes fr\u00e8res et s\u0153urs, je suis bien partout et j\u2019essaye de transmettre le beau partout.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nQuand j\u2019ai demand\u00e9 le divorce, mon mari est devenu fou. J\u2019ai d\u00fb arr\u00eater la fac et je suis venue \u00e0 Paris. Je me suis inscrite \u00e0 une formation d’<\/span><\/span><\/span>\u00e9ducatrice musicale qui<\/span><\/span><\/span> regroupait mes deux passions\u00a0: la psychologie et la musique.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nA Paris, j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 chanter toute seule dans la rue, dehors les restaurants, dans le m\u00e9tro \u2026 pour gagner un peu d\u2019argent, certes, mais aussi pour me faire entendre, pour montrer aux gens ce que je pouvais faire.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nUn jour, je suis all\u00e9e au Trois Maillet avec ma guitare et un sandwich. Les patrons m\u2019ont laiss\u00e9 chanter devant tout le monde et ils ont bien aim\u00e9 ce que je faisais. J\u2019ai donc obtenu une place, pendant 2 ou 3 ans. Ils me payaient juste une partie de ce qu\u2019ils m\u2019avaient promis parce que je refusais qu\u2019on me touche. <\/span><\/span><\/span><\/p>\nJ\u2019ai continu\u00e9 \u00e0 chanter dans les rues jusqu\u2019\u00e0 finir ma formation. J\u2019ai obtenu donc mon dipl\u00f4me d\u2019\u00e9ducatrice musicale. Apr\u00e8s avoir li\u00e9 mon travail d\u2019\u00e9ducatrice musicale et mes concerts pendant quelques ann\u00e9es, j\u2019ai fini par choisir la sc\u00e8ne. Mais je n\u2019ai pas quitt\u00e9 le bien-\u00eatre et l\u2019\u00e9ducation car le public me le renvoie.<\/span><\/span><\/span>\u00a0Certains parlent de mes concerts comme une sorte de th\u00e9rapie de groupe, d\u2019autres disent que c\u2019est plus qu\u2019un concert\u2026 Tout le public chante avec moi. Depuis peu je les invite \u00e0 rire au lieu d\u2019applaudir. C\u2019est tr\u00e8s appr\u00e9ci\u00e9.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nAujourd\u2019hui je donne aussi des stages de d\u00e9veloppement personnel pour lib\u00e9rer les \u00e9motions n\u00e9gatives et les remplacer par du positif. J\u2019utilise la voix et le corps comme principal outil.<\/span><\/span><\/span><\/p>\nLa paix<\/span><\/span><\/span>\u00a0<\/span><\/span><\/span>\u2026 s\u2019il me faut choisir un mot pour r\u00e9sumer mon parcours, je choisis la paix. Dans mon deuxi\u00e8me album, AMAN je pr\u00f4ne la r\u00e9volution individuelle, la paix int\u00e9rieure comme meilleur rem\u00e8de. La transformation individuelle comme l\u2019essentiel de la transformation du groupe.<\/span><\/span><\/span>\u00a0<\/span><\/span><\/span><\/p>\nCe que l\u2019on vit ce n\u2019est pas une punition, la vie ce n\u2019est qu\u2019un chemin d\u2019exp\u00e9rience, \u00e0 chacun sa cadence.<\/span><\/span><\/span>\u00a0<\/span><\/span><\/span>Alors, \u00ab\u00a0swing ta vie\u00a0\u00bb, dit une de mes chansons. Il faut que les femmes se l\u00e8vent, qu\u2019elles osent dire \u00ab\u00a0non\u00a0\u00bb quand elles ne veulent pas. Personne ne va se battre \u00e0 leur place et nous sommes tous\/tes concern\u00e9-e-s par la cr\u00e9ation d\u2019un monde meilleur et comme dirait Marry Ane Williamson \u00ab\u00a0<\/span><\/span><\/span>vivre petit ne rends pas service aux monde.<\/i><\/span><\/span><\/span>\u00a0\u00bb<\/span><\/span><\/span><\/p>\n