Économie Le Parlement européen se penche sur la situation des femmes proches de la retraite
A la veille de l’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité entre générations, la résolution adoptée aujourd’hui par le Parlement européen met en exergue la situation souvent délicate des femmes de plus de 55 ans.
En 2009 dans l’Union européenne, 26% des femmes de 55 ans et plus étaient concernées par le risque de pauvreté contre 20,2% des hommes de la même tranche d’âge. L’explication est simple : en plus d’un salaire en moyenne inférieur de 17% à celui des hommes, leur carrière est souvent interrompue par des congés, des temps partiels voire des arrêts de travail liés à la maternité. Elles bénéficient donc d’une retraite souvent moins importante que celle des hommes.
La situation est particulièrement délicate pour les femmes entre 55 ans et 64 ans, qui souffrent d’une double discrimination en raison de leur sexe et de leur âge : seulement 38,6% d’entre elles étaient encore sur le marché du travail en 2010, contre 54,6% des hommes.
Or, l’un des objectifs de la stratégie Europe 2020 est de lutter contre la pauvreté et de porter le taux d’emploi à 75%. Pour réaliser ces objectifs, la cible des femmes de 55 ans et plus est déterminante.
C’est pourquoi le Parlement européen a lancé ce 13 septembre un appel à la Commission et aux Etats membres. Ces derniers sont en particulier invités à « intégrer l’égalité entre les hommes et les femmes dans la préparation et la mise en œuvre des réformes concernant les pensions ».
Le Parlement européen insiste également sur l’importance pour les entreprises d’intégrer les principes et les instruments, malheureusement encore peu utilisés, de la gestion de l’âge dans leurs stratégies de développement, notamment dans leur politique de gestion du personnel : aménagement du temps de travail et des postes, modification des compétences pour valoriser le transfert de connaissances aux employés plus jeunes…
Les employés, hommes comme femmes, qui ont plus de 55 ans ne devraient plus être considérés comme à mettre au placard en attendant leur retraite. Les entreprises et la société dans son ensemble devraient au contraire reconnaître leur importance en tant que ressource économique et source d’expérience.
Marie Ramot – collaboratrice UE EGALITE