Brèves Un nombre d’appel record au 3919 : les signalements des violences faites aux femmes augmentent, les moyens alloués aux associations locales baissent

La Fédération nationale Solidarité Femmes révèle les chiffres clés du 3919 pour l’année 2024 et appelle à s’engager pour le financement des associations locales.

L’année 2024 a été une année record pour la ligne d’écoute d’information et d’orientation le 3919 avec la prise en charge de plus de 100 000 appels.

Cela a été rendu possible par une amélioration de l’accessibilité (24h/24, accessible en 200 langues et aux personnes sourdes et malentendantes) et de la notoriété de la ligne. Cependant, nous sommes particulièrement inquiètes pour l’avenir du fait des désengagements de l’Etat et des collectivités locales. En effet, le 3919 repose sur le triptyque : écoute, informations, orientation. Pour une efficacité pleine du dispositif et de l’accompagnement des femmes victimes de violences, l’orientation vers les
associations locales de notre réseau et partenaires est primordiale. Sans financements pérennes, nos associations locales ne pourront plus assurer un accompagnement spécialisé de qualité pourtant nécessaire pour la sortie des violences et la reconstruction des femmes et des enfants. Au 3919 en 2024, 14% des appelantes victimes de violences conjugales ont témoigné de menaces de mort proférées au moment des faits rappelant la vitalité de dispositifs permettant de fuir les violences.

Pour rappel, chaque année la Fédération nationale Solidarité Femmes et les associations qui la composent, touchent des milliers de femmes victimes et leurs enfants :
– Près 8 000 femmes et enfants hébergé.es
– 80 000 femmes victimes de violences accompagnées en entretien
– Plus de 100 000 appels pris en charge au 3919

La ligne d’écoute 3919 : un dispositif de libération de la parole en prise avec les évolutions de la société

Le 3919 est un des piliers de la sortie des violences pour les femmes, une première étape dans le long parcours de celles qui fuient les violences conjugales. Depuis 30 ans, la ligne d’écoute accompagne la libération de la parole des femmes victimes de violences et est le témoin direct des prises de conscience sociétale. Ainsi en 2024, les écoutantes du 3919 ont pu observer l’impact du procès de Dominique Pélicot et de ses 50 co-accusés. En décidant de refuser le huis clos, Gisèle Pélicot a permis un mouvement de libération de la parole autour de la soumission chimique. Sur la période septembre-décembre, le 3919 a reçu 6 fois plus d’appels par mois portant sur la soumission chimique par rapport à la période janvier-avril

Les enfants victimes

En 2024, 75% des appelantes pour violences conjugales avaient des enfants. Parmi elles, 98% déclarent que leurs enfants subissent des violences indirectes et 49% déclarent des violences directes. En tout, 21 880 enfants seraient victimes des violences conjugales rapportées au 3919.

Ces violences ont des conséquences sur la santé globale des enfants :
– 95% des appelantes ont cité la peur, l’anxiété, l’angoisse et le stress comme principales conséquences des violences sur leurs enfants;
– 42% ont décelé une perte d’estime de soi et un sentiment de culpabilité chez leur(s) enfant(s) ;
– 33% des victimes ont indiqué que leur(s) enfant(s) manifeste(nt) également des signes de dépression, de lassitude et de fatigue.

Dans le cadre de notre campagne de mobilisation #victimepastemoin, lancée en novembre 2024 pour alerter sur la situation des enfants victimes dans le cadre des violences conjugales, nous présente son exposition “Demain s’écrit aujourd’hui” avec la photographe Camille Gharbi. Le vernissage aura lieu le samedi 15 mars à 16h à la mairie du XIXe arrondissement de Paris. En parallèle, nous avons lancé une pétition pour défendre les enfants victimes des violences conjugales.

Fédération nationale Solidarité Femmes

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