Brèves Le 8 mars, nous appelons à défendre les droits des femmes face au backlash masculiniste
Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous appelons à la grève et à la mobilisation pour défendre les droits des femmes, menacés par la montée de l’extrême droite et le backlash masculiniste, en France comme à l’international.
Dans de nombreux pays, les offensives réactionnaires remettent en cause les acquis des luttes féministes. La remise en question du droit à l’IVG, illustrée par la limitation de son accès en Italie sous le gouvernement Meloni, le durcissement des conditions de régularisation des femmes migrantes avec la circulaire Retailleau en France ou encore les coupes budgétaires de 111 millions d’euros sur l’AME, réclamées par le Rassemblement National, restreignant l’accès aux soins des plus précaires, sont autant d’attaques contre nos droits fondamentaux.
Cette menace se manifeste également par le soutien explicite d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et désormais membre du gouvernement Trump, aux mouvements d’extrême droite en Europe et à l’international. Il multiplie les saluts nazis, les déclarations racistes et soutient des partis comme l’AfD en Allemagne. Il appuie aussi des figures masculinistes notoires telles qu’Andrew Tate, poursuivi pour viols et traite des êtres humains. Il incarne la radicalisation croissante d’une partie des élites économiques au service d’une idéologie réactionnaire. Aux États-Unis, les politiques menées par Trump ont déjà gravement restreint les droits des femmes et des personnes migrantes, annonçant le danger d’une extension mondiale de ces offensives qui nous ramènent en arrière.
Nous nous mobilisons fermement contre ces offensives conservatrices visant à restreindre les libertés des femmes, particulièrement celles qui sont migrantes, racisées ou lesbiennes.
Face à cette menace croissante, nous réclamons des mesures concrètes et ambitieuses pour protéger et renforcer les droits des femmes :
L’adoption d’une loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles, portée par les associations spécialisées et dotée de moyens financiers à la hauteur des enjeux : 2,6 milliards d’euros pour la prévention, la protection des victimes et la formation des professionnel·les. Cette loi est indispensable pour garantir un cadre cohérent et efficace de lutte contre ces violences systémiques. Nous réclamons en particulier une véritable volonté politique pour agir contre l’exploitation sexuelle, avec la pleine reconnaissance que la prostitution et la pornographie sont des violences sexuelles, contre lesquelles il est urgent d’agir.
La fin de la précarisation économique des femmes, qui constitue une violence structurelle : revalorisation des métiers féminisés, souvent essentiels mais sous-payés, comme ceux des secteurs de la santé, de l’éducation ou de l’aide à la personne ; création de services publics comme celui de la petite enfance, facilitant l’activité professionnelle des mères et améliorant les conditions de travail des professionnelles ; réforme ambitieuse du système d’allocations familiales dès le premier enfant, financée par l’individualisation de l’impôt sur le revenu pour une politique familiale réellement féministe.
La protection et le renforcement des droits sexuels et reproductifs : accès garanti à l’IVG et à la contraception sur tout le territoire, lutte contre la désinformation des mouvements anti-avortement, et mise en place d’une éducation à la vie affective et sexuelle réellement féministe, permettant une lecture critique des modèles violents véhiculés par l’industrie pornographique et déconstruisant les stéréotypes sexistes.
Le 8 mars, nous sommes solidaires des femmes du monde entier, celles qui se battent pour leur liberté et leurs droits face aux violences masculines, aux guerres, aux régimes oppressifs, aux extrémismes religieux, aux actes terroristes et aux crises économiques. Faisons entendre nos voix partout en France pour exiger une société féministe, juste et égalitaire. Marchez avec nous ce 8 mars !