Brèves Tuerie de Syaru deuil et colère

Nous sommes en deuil, notre émotion est forte et notre indignation est grande.

Nous sommes en deuil, car nous avons perdu des femmes engagées, des femmes merveilleuses, ciblées et assassinées par les drones tueurs du Président djiboutien à Syaru le 30 janvier 2025 lors des obsèques d’une femme et d’un enfant du village !

Nous sommes en colère, contre l’État djiboutien qui emprisonne, torture et assassine les lanceuses d’alerte, les mères des familles et les militantes soupçonnées de sympathie avec l’opposition.

Nous sommes en colère contre les nombreux États militairement présents en République de Djibouti, qui ne peuvent ignorer les crimes commis à quelques dizaines de kilomètres de leurs bases. Ils ferment les yeux, ne réagissent pas, de dénoncent ! Leur silence est complice !

Nous condamnons cette odieuse tuerie d’une lâcheté sans nom du pouvoir de Djibouti qui a pourtant adhéré en 2002 au Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l’article 6 précise « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie » et l’article 7 « Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. », qui a pourtant ratifié la CEDAW en 1998, et en février 2005, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que le Protocole facultatif relatif aux droits des femmes en Afrique !

Mais Djibouti continue d’arrêter, de massacrer, de torturer les opposants, et notamment les femmes afars !

Nous demandons justice.

Nous demandons une enquête internationale.

Nous demandons que les responsables soient enfin traduits devant la justice.

Les femmes afars du nord et du sud-ouest de la République de Djibouti peuvent compter sur notre soutien sans faille.

Nous avons une pensée toute particulière pour les femmes du triangle Dawdawya, Syaru et Margoïta qui sont les cibles privilégiées de l’armée djiboutienne depuis une vingtaine d’années, mais qui font preuve de résilience.

Nos pensées vont aux familles et aux proches des victimes qui resteront à jamais présentes dans nos cœurs.

Femmes Solidaires, Afar Women’s Network Association et le Comité des Femmes Djiboutiennes contre les viols et l’impunité (Cofedvi)

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