Brèves Un ministère des Droits des Femmes : une urgence impérative sous le mandat de François Bayrou
La nomination de François Bayrou comme Premier ministre le 13 décembre 2024 intervient dans un moment marqué par l’urgence de la lutte pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Alors que le procès des viols de Mazan rappellent à chacun·e l’urgence d’agir contre les violences sexuelles et que les associations de défense des droits des femmes se mobilisent de façon historique pour une loi cadre de protection intégrale, la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) appelle à des mesures concrètes. A cet effet, nous demandons la création immédiate d’un ministère des Droits des femmes de plein exercice, avec des moyens financiers et humains à la hauteur des enjeux.
Un constat accablant : la régression des droits des femmes sous le radar politique.
François Bayrou, bien qu’à l’origine favorable à la parité en politique dans les années 1990-2000, n’a pas montré un engagement régulier sur les droits des femmes. Nous serons par ailleurs particulièrement vigilantes aux engagements du nouveau Premier ministre sur le droit et l’accès à l’interruption volontaire de grossesse dans son entièreté et sur tout le territoire.
Un appel à action urgent pour garantir les droits des femmes, en France et dans le monde.
Les droits des femmes ne peuvent plus être relégués au second plan. Le secrétariat d’État à l’égalité, trop souvent sous tutelle masculine, n’offre ni l’autonomie ni les moyens nécessaires pour répondre à l’ampleur des inégalités. Les violations des droits des femmes, qu’il s’agisse de violences sexistes et sexuelles, de discriminations croisées ou de marchandisation, touchent tous les aspects de la vie : santé, travail, justice, éducation, et plus encore. Un ministère de plein droit est indispensable pour coordonner une réponse globale à ces problématiques systémiques.
En outre, les reculs concernant les droits des femmes se manifestent dans le monde entier. La CLEF dénonce notamment l’apartheid sexuel des femmes en Afghanistan et rappelle la nécessité absolue d’agir en solidarité avec les femmes du monde entier. Depuis l’adoption de la diplomatie féministe en 2019, la France s’est illustrée par des engagements clairs en faveur des droits des femmes à l’échelle internationale. Cependant, François Bayrou n’a pas encore exprimé sa vision sur la continuité de cette politique essentielle. Il est important de noter qu’une échéance essentielle arrive prochainement ; la soixante-neuvième édition de la Commission sur le Statut des Femmes (CSW) dont le thème prioritaire est le bilan des trente années de la Conférence sur les droits des femmes de Pékin. Son gouvernement entendra-t-il les appels à renforcer cette diplomatie au moment où les droits des femmes sont attaqués dans le monde entier ?
Les droits des femmes ne sont pas négociables.
La CLEF, coordinatrice d’un réseau de 80 organisations membres, exige que les droits des femmes soient une priorité nationale. La création d’un ministère des Droits des femmes de plein exercice serait un signal fort envoyé à toutes celles et ceux qui combattent les discriminations et les violences systémiques. Il en va de la crédibilité du nouveau gouvernement et de la capacité de la France à être à la hauteur de ses valeurs d’égalité et de justice sociale.