Articles récents \ Monde \ Afrique Yolande Fleury : « Notre objectif est de présenter des modèles inspirants capables de motiver et d’élever d’autres femmes. »

La Béninoise, Yolande Fleury, vient de lancer un magazine trimestriel Belles et Actives qui aborde la condition des Africaines et propose des modèles de femmes inspirantes. Un magazine engagé mais pas comme les autres…

Pourquoi avoir choisi de créer un magazine qui ne parle que des femmes ?

Belles et Actives s’adresse principalement aux femmes africaines, tout en restant ouvert aux hommes. C’est le magazine de toutes les personnes qui aiment les femmes qui s’intéressent aux défis qu’elles rencontrent dans leurs relations avec la société moderne.

Belles et Actives est destiné à informer, révéler et inspirer des femmes du monde entier. Chaque numéro offre un voyage à travers diverses dimensions de la vie féminine contemporaine, des témoignages inspirants et des ressources pratiques pour aider les femmes à atteindre leur plein potentiel.

Quel est votre parcours ?

J’ai une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine de la communication. Je suis titulaire d’une maîtrise en Droit des Affaires et d’un master en Journalisme Audiovisuel de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (ISMA), d’une licence en création de contenu digital ainsi que de plusieurs autres formations satellites du domaine de la communication. J’ai débuté ma carrière comme attachée de production dans une agence où je suis devenue présentatrice météo à la télévision nationale. Quatre ans plus tard, j’ai rejoint une agence de marketing et publicité au poste de Marketing Copywriter. À la suite, je suis devenue rédactrice en chef de Modelia Mag, un magazine de mode et de divertissement, puis j’ai participé à la conception de C’Koi Mag, l’un des plus grands magazines pour jeunes du Bénin que j’ai dirigé pendant quelques années. Actuellement, je suis Directrice de la Communication chez ISOCEL Telecom.

Pourquoi est-ce important que les jeunes filles aient des modèles de réussite féminins ?

« Vous ne pouvez pas devenir ce que vous ne voyez pas« , disait Sally Ride, la première américaine à aller dans l’espace.

Avoir des modèles permet de se projeter et de se sentir légitime dans la poursuite de ses propres aspirations. Les modèles de réussite féminins offrent aux lectrices des perspectives positives, renforcent leur estime de soi et les encouragent à ne jamais abandonner leurs objectifs personnels et professionnels.

De plus, la version imprimée de Belles et Actives offre la possibilité d’annoter les pages, de découper les articles préférés pour les mettre en valeur, de les collectionner et de les consulter autant de fois que l’on veut, seule ou avec des ami·es.

Où peut-on trouver Belles et Actives ?

Belles et Actives  est disponible à la librairie SONAEC à Cotonou, au prix de 5000 francs FCA. Je vous souffle que de petites surprises vous y attendent, au détour des pages. Et pour encore plus de surprises abonnez vous pour recevoir votre numéro directement chez vous en écrivant à bellesetactives@outlook.fr. Le magazine sera bientôt disponible en ligne mais vous pouvez en retrouver des extraits sur nos pages sociales #bellesetactives.

Comment sélectionnez vous vos portraits de femmes inspirantes ?

Belles et actives se veut le magazine de la femme 3.0, c’est à dire la femme d’aujourd’hui : moderne, émancipée, en phase avec les évolutions technologiques et sociétales contemporaines. Une femme financièrement indépendante, jouissant librement de ses droits, consciente de ses devoirs et engagée dans le développement de sa communauté.

Pour inspirer nos lectrices, nous recherchons des femmes qui ont accompli des choses remarquables dans divers domaines : les sciences, les arts, la politique, les droits humains, l’entrepreneuriat et d’autres secteurs encore, sans distinction d’origine ; et dont les actions ont un impact significatif au niveau local, national ou mondial, qu’elles soient très connues ou pas. Leurs histoires et leurs réussites doivent incarner des valeurs comme la résilience, le courage, la persévérance, l’empathie et l’altruisme. Notre objectif est de présenter des modèles inspirants capables de motiver et d’élever d’autres femmes.

Y parlez vous de sujets d’actualité en lien avec les droits des femmes ?

Oh oui ! La loi est la source du droit. Et nul n’est censé ignorer la loi. Notre rôle est aussi d’informer les femmes sur les lois en général et leurs droits et devoirs. En connaissant leurs droits, elles peuvent prendre des décisions éclairées sur leur vie, leur santé, leur famille et leur carrière. La connaissance favorise l’autonomie et la capacité à s’épanouir pleinement.

À travers la rubrique l’éveilleuse, nous essayons de mettre en lumière les lois et les réformes qui ont été mises en place pour promouvoir l’égalité des genres, protéger les droits des femmes et des enfants afin de leur offrir des opportunités équitables dans tous les aspects de la vie.

Y-a-t-il eu des avancées notoires en termes d’égalité au Bénin ?

Ces 10 dernières années ont connu des avancées notoires en termes d’égalité au Bénin, bien que des défis persistent encore.

Plusieurs lois visant à promouvoir l’égalité des sexes et à protéger les droits des femmes ont été adoptées notamment la loi sur le quota de genre qui garantit une représentation équitable des femmes en politique et dans les organes de décision, la transmission du patronyme de la mère à son enfant, le droit à l’avortement, le renforcement de la peine sur le harcèlement sexuel au travail, la capacité de la femme à transmettre sa nationalité à son époux étranger, jusqu’aux mesures pour améliorer l’accès des filles à l’éducation, des lois spécifiques pour lutter contre les violences basées sur le genre. Des organisations de la société civile et des programmes gouvernementaux offrent un soutien aux femmes victimes de violences, des programmes visant à renforcer l’autonomisation économique des femmes ont été mis en place. Plusieurs réformes ont été mises en place par le gouvernement actuel et le ministère des Affaires Sociales et de la Famille ainsi que l’Institut National de la Femme travaillent ensemble dans cette même quête.

Que faudrait-il faire pour que l’égalité Femmes/Hommes soit plus rapide au Bénin ?

Je crois que le Bénin est un pays progressiste plein d’espoir et d’avenir, où les femmes jouent un rôle crucial. En 2020, j’ai pris part à la conférence TedxCotonou, abordant spécifiquement les défis professionnels rencontrés par les femmes pendant la maternité. Ce sujet a été discuté à l’Académie Africaine de l’Engagement Civique et ce faisant, j’ai constaté que les femmes font face à des difficultés qu’elles hésitent à admettre au nom de l’égalité des droits. Aujourd’hui, il incombe aux femmes de réfléchir à leurs propres conditions, dans leur propre contexte, et de proposer des solutions qui pourraient inspirer de nouvelles lois. Les droits des femmes ont été progressivement reconnus et codifiés à différentes époques et dans différents pays, il est essentiel que le processus continue et nous, femmes béninoises, devons y contribuer.

Bien que cela puisse choquer certaines féministes qui prônent une égalité absolue, je soutiens une forme d’équité qui permette à toutes et tous de s’épanouir sans que certains droits ne deviennent des injustices pour leurs bénéficiaires. D’ailleurs, pour toutes les femmes désireuses de partager leur point de vue, je recommande vivement de participer à l’enquête de Femmes actives : « Que veulent les femmes ? Grande enquête »

Yolande Fleury, vous êtes, vous aussi une femme inspirante, quels sont vos conseils auprès des jeunes générations ?

Lire, se cultiver, se former. La lecture est un moyen essentiel d’acquérir des connaissances, d’explorer de nouveaux sujets et d’élargir son horizon intellectuel, en plus de permettre de vivre plus longtemps à moindre coût !

Se cultiver inclut la participation à des discussions sur des sujets variés, se former permet de développer ses compétences professionnelles pour atteindre ses objectifs de carrière et rester compétitive/compétitif sur le marché du travail. S’engager pour le bien-être de sa communauté, participer activement à des actions ou des initiatives qui visent à améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent dans votre communauté locale. Par exemple faire du bénévolat, aider les personnes dans le besoin, sensibiliser sur des problèmes sociaux spécifiques, etc.

Et pour terminer, vivre la vie qui vous épanouit, ne pas seulement la rêver. Cela implique de faire des choix et des actions qui correspondent à vos valeurs, à vos intérêts et à vos objectifs, de sorte que votre vie soit enrichissante et gratifiante pour vous-même.

Propos recueillis par Laurence Dionigi 50-50 Magazine

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