Brèves Violences obstétricales et gynécologiques : que fait-on de la parole des femmes ?
Le 2 novembre prochain, sort aux éditions l’Harmattan, Violences obstétricales et gynécologiques : que fait-on de la parole des femmes ?, premier livre sous la direction de Sonia Bisch, fondatrice du collectif Stop VOG France, et de deux sages-femmes et chercheuses Claudine Schalk et Raymonde Gagnon.
« La parole des victimes de violences se libère, #MeToo est partout : dans le cinéma, le théâtre, le sport, en politique, et même dans les cabinets gynécologiques et les maternités. Mais les représentants des gynécologues crient au « gynéco bashing » et n’entendent pas les victimes. En justice, les plaintes sont souvent classées sans suite. Qu’est ce qui fait que les victimes ne sont pas entendues, qu’on ne les croit toujours pas ? Ce livre propose d’y répondre grâce à plusieurs contributions de professionnel.le.s de santé, de militantes, de victimes, de chercheuses, d’avocates, d’une sexologue, d’une psychologue, d’une doula et
d’un historien » : explique Sonia Bisch.
Cet ouvrage propose une définition des VOG et un éclairage pour se saisir de questions complexes qui agitent les médias et l’opinion publique telles que la culture du viol, le #MeToo de la gynécologie, la loi Kouchner, les scandales visant un professeur exerçant à l’hôpital Tenon et une Secrétaire d’État, la polémique sur le viol dit gynécologique, les débats autour de l’intention sexuelle, le changement de paradigme de la formation médicale grâce à la participation des patientes-partenaires et la perspective d’un grand projet de loi sur la santé des femmes.
En France, les violences obstétricales et gynécologiques sont reconnues comme généralisées et systémiques par le Haut-Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes dans son rapport de juin 2018 intitulé « des actes sexistes lors du suivi gynécologique et obstétrical ». Depuis 5 ans, le gouvernement n’a pourtant pris aucune mesure.
Fondé en 2017, le collectif Stop Vog France œuvre au niveau politique et médical pour en finir avec l’impunité et l’omerta. Il soutient les victimes de VOG et partage leur parole afin de rehausser le niveau de conscience de toute la société sur ces violences. Il s’est illustré dans l’affaire Daraï, un grand ponte de l’endométriose visé par 32 plaintes au pénal d’anciennes patientes. Mis en examen depuis un an, il est toujours en poste à l’hôpital Tenon de l’APHP à Paris. En 2023, Stop VOG France a participé à l’élaboration de deux propositions de loi.
La demande de cette reconnaissance des violences obstétricales et gynécologiques dans la loi est soutenue par plus de 170 000 personnes sur Change.org.