Média Remue méninges féministe : les combats de Florence Montreynaud
Invitée pour son nouveau livre « Les femmes sont des salopes, les hommes sont des Don Juan – sexisme, double morale sexuelle et éléments de langage », sorti en mars chez Hachette, Florence Montreynaud revient sur ses combats féministes qu’elle a menés de front avec une carrière d’écrivaine prolixe. Elle s’est engagée au planning familial dès le début des années 1970, a fait une brève incursion en politique – écœurée par les comportements machistes envers les femmes politiques (ça change bien lentement!), elle a lancé Le manifeste des chiennes de garde en 1999 pour lutter contre les injures sexistes qui restent largement tolérées alors que les injures à caractère raciste tombent (heureusement) sous le coup de la loi. Elle crée la Meute en 2000 contre le sexisme de la publicité pour laquelle le corps des femmes – de préférence dénudé – reste un « argument de vente » surexploité et souvent humiliant. En 2001 elle lance le réseau Encore féministes ! qui organise les premiers rassemblements du 6 décembre en mémoire des 14 femmes assassinées à l’école Polytechnique de Montréal, parce qu’elles étaient de femmes. En 2011, avec Florence pour marraine, le réseau Zéromacho est lancé, des hommes s’engagent contre le système prostitueur et pour l’égalité femmes-hommes qui passe par le respect d’autrui dans la sexualité. Alliant son insatiable amour de la langue qu’elle analyse finement et alimentant ses revendications égalitaires, elle a écrit en 2018 « Le roi des cons – quand la langue française fait mal aux femmes », aux éditions Le Robert. Les maux des femmes passent par les mots qui les minimisent souvent quand ils ne les excusent pas. Ils contribuent à normaliser ou banaliser les comportements les plus vils et les plus violents, ils alimentent la culture du viol dans laquelle nous vivons toujours. Emparons-nous de la langue pour construire un monde qui se fonde sur notre commune humanité et le respect mutuel et non sur une différence des sexes exacerbée et fantasmée – fondement du patriarcat !