Articles récents \ France \ Économie Thècle LASME : « Certaines cultures d’entreprise peuvent être hostiles aux femmes et favoriser les hommes »
Certaines cultures d’entreprise peuvent être hostiles aux femmes et favoriser les hommes. Mariée et mère de 3 enfants, Thècle Lasme est une passionnée de la chaussure et de la maroquinerie haut de gamme. Elle a créé la marque ORIA7 en 2017 et monte l’association Club Woman Connecting. Diplômée d’une grande école de commerce à Paris, elle a suivi un parcours classique avant de devenir ingénieure financière dans le secteur bancaire.
Comment est née votre association Woman Connecting Club ?
L’association Club Woman Connecting est née de la volonté de créer une communauté dans le but de favoriser les connexions entre cadres et dirigeantes. J’ai toujours accordé une grande importante à la mise en relation, à la puissance du réseau. La principale raison est aussi que, nous, les femmes, avons tendance à nous autosaboter. Nous avons besoin de croire en nous, de croire en nos capacités et d’être entourées des rôles-models, de femmes inspirantes, solidaires et bienveillantes les unes envers les autres.
Quelles sont les spécificités de vos actions par rapport aux autres associations dédiées à l’entrepreneuriat féminin ?
Nous sensibilisons et effectuons la promotion de l’entrepreneuriat féminin entre femmes, organisons des événements pour encourager les femmes à devenir des entrepreneures. L’une des missions du Club Woman Connecting est de contribuer à la visibilité des actions et des réussites des femmes qui sont une réelle source d’inspiration et d’encouragement. Nous avons lancé la série de podcast « Femmes Inspirantes » qui permet de découvrir le parcours de vie de femmes ordinaires au parcours remarquable. Elles reviennent sur leurs combats, leurs victoires et les leçons de vie pour encourager les femmes à oser avancer malgré les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Nous proposons tout au long de l’année des formations et ateliers dans le but de sensibiliser, former et outiller les femmes leaders dans leur rôle de premier plan. Et tous les trimestres nous organisons des conférences-diners avec les rôles-models, des personnalités connues ou non pour partager leurs expériences. Ces actions peuvent aider les femmes à surmonter les obstacles et à réaliser leur potentiel en tant qu’entrepreneures.
Avez-vous établi des partenariats pour booster les affaires et / ou le leadership de vos membres ?
Pour accompagner les femmes dans le développement de leur compétence, nous avons mis en place des partenariats avec des acteurs leaders de chaque domaine comme ALOREM, le créateur d’une nouvelle méthode de coaching et l’éditeur de tests psychométriques innovants à destination des entreprises et des créateurs d’entreprises. Pour nos entrepreneuses qui travaillent avec l’international, nous sommes en contact avec le CONAF de la Roumanie ce qui permet aux membres respectifs de nouer des relations d’affaires et de s’inspirer des réussites des unes et des autres.
Vos membres vivent-elles toutes à Paris et/ou en France ?
Nos adhérentes sont majoritairement parisiennes et de la région Parisienne. Au niveau national, nous avons le plaisir d’avoir au sein de l’association des membres qui sont de la Normandie et de la Côte d’Azur et pour l’international, nos membres vivent aux USA et en Afrique subsaharienne.
Une majorité de vos membres est issue de l’immigration et cette solidarité est à souligner. Est-ce que vous pouvez me parler de la discrimination de ne pas être une femme blanche en France même si vous êtes française ?
La discrimination basée sur la race, l’origine ethnique, le genre, l’âge et d’autres critères est illégale en France. Toutefois, il est vrai que certaines personnes peuvent faire face à des formes de discrimination en raison de leur race ou de leur genre, même si cela est illégal. Cependant dans le cadre de mes responsabilités, je n’ai jamais rencontré de difficultés dues à mes origines.
Pour que l’égalité professionnelle soit effectivement réelle, quels sont les principaux obstacles à surmonter en priorité selon votre expérience ?
La discrimination fondée sur le sexe. Elle peut prendre de nombreuses formes, telles que la rémunération inégale, la promotion inégale, l’accès limité à certaines professions, le harcèlement sexuel et la stigmatisation. Les stéréotypes de genre : les stéréotypes de genre peuvent avoir un impact sur la façon dont les employeurs perçoivent les femmes et les hommes. Par exemple, les femmes sont souvent considérées comme moins ambitieuses ou moins compétentes que les hommes dans certains domaines. Le manque de représentation : la sous-représentation des femmes dans certains domaines peut également entraver l’égalité professionnelle. Les femmes assument souvent une part disproportionnée de la charge de travail domestique, ce qui peut affecter leur carrière. Cela peut les empêcher de travailler autant d’heures que les hommes, de prendre des postes à responsabilité ou de suivre des formations. Certaines cultures d’entreprise peuvent être hostiles aux femmes et favoriser les hommes. Pour surmonter ces obstacles, il est important de mettre en place des politiques et des pratiques qui encouragent l’égalité professionnelle. Cela peut inclure des programmes de formation en matière de diversité et d’inclusion, des politiques de congé parental rémunéré, des quotas de genre pour les postes de direction et la promotion de la flexibilité du travail pour répondre aux besoins des travailleurs et travailleuses avec des responsabilités familiales.