Brèves Etude – Observatoire des Femmes Ingénieures

femmes ingénieures

L’Association Femmes Ingénieures organise un grand forum virtuel « Ingénieur·e ? C’est pour moi » le 19 Janvier prochain pour que les jeunes filles rencontrent des ingénieures en poste et qu’elles s’identifient à leur réussite. De l’agroalimentaire à la robotique en passant par la chimie ou le BTP, la diversité des métiers de l’ingénierie convient aux femmes. Une analyse confirmée par L’Observatoire des Femmes Ingénieures, édition 2023.

A retenir :

  • Le salaire brut médian annuel des femmes ingénieures est de 50 100 €, alors que celui des hommes est de 58 900 €, soit 18% de plus.
  • Les CDD sont deux fois plus nombreux chez les femmes ingénieures que chez les hommes ingénieurs.
  • Les CPGE ne sont plus la voie royale pour entrer en école d’ingénieur. La part des ingénieurs issus de prépas intégrées augmente, notamment chez les femmes (25%).

Paris, le 13 janvier 2022 – Qui sont les femmes ingénieures? Quels métiers exercent-elles? Quelle est leur rémunération? Réponses avec la nouvelle édition de l’Observatoire des Femmes Ingénieures publié par l’association Femmes Ingénieures et basée sur l’étude annuelle d’IESF, dont Femmes Ingénieures est membre.

On compte 24% de femmes ingénieures sur une population totale d’environ un million d’ingénieurs en activité, soit 242 810 femmes ingénieures pour 757 190 hommes ingénieurs.

C’est dans les tranches d’âge en dessous de 40 ans ans que le pourcentage de femmes ingénieures est le plus élevé (34,3% pour la tranche des 30-39 ans et 29% pour les moins de 30 ans). La répartition par tranche d’âge est importante à garder en tête pour la lecture de l’étude en raison des importants écarts d’effectifs selon les générations et des contextes socio-économiques différents aux moments charnières des différentes carrières des femmes ingénieures.

Le Parcours Scolaire des Ingénieures

La proportion de jeunes filles parmi les élèves ingénieures n’augmente plus depuis une petite dizaine d’années et plafonne à 30%.

Le passage par les classes préparatoires classiques (CPGE) est toujours la voie principale (52%) pour accéder aux études d’ingénieurs même si la part des ingénieurs issus de prépas intégrées augmente, notamment chez les femmes (25%). Les classes préparatoires classiques représentaient 57% des formations d’origine des jeunes femmes ingénieures en 2017. Le nombre de femmes ingénieures venant de prépas intégrées a augmenté dans le même temps de 5 points.

La part d’ingénieures de moins de 30 ans, qui ont obtenu leur diplôme d’ingénieur, sous statut « apprenti » dépasse légèrement 10%. C’est une voie de professionnalisation très intéressante, qui permet également de financer ses études.

Un salaire médian plus élevé que la moyenne nationale

Le salaire brut médian annuel varie selon l’activité dominante, le lieu de l’activité, la taille de l’entreprise, mais aussi selon le type de contrat.
Le salaire brut médian annuel des femmes ingénieures est de 50 100 €, alors que celui des hommes est de 58 900 €, soit 18% de plus. En 2019 le salaire brut médian annuel des femmes ingénieures était de 49 700€, tandis que celui des hommes était de 60 120€, soit 21% de plus.
L’écart entre les salaires médian entre les femmes ingénieures et les hommes ingénieurs semble se réduire, mais ce constat est à nuancer en raison du ralentissement de la fluidité du marché du travail pendant les années « COVID ».
En effet, en 2021, on compte 24% d’ingénieures sur une population totale d’un million d’ingénieurs en activité femmes et hommes confondus.

Le salaire évolue en fonction de la tranche d’âge, ce qui permet de relever que le salaire des ingénieures évolue de manière moins conséquente que celui des ingénieurs.

Le plein emploi oui, mais pas les mêmes contrats et moins de responsabilités

Les CDD sont deux fois plus nombreux chez les femmes ingénieures que chez les hommes ingénieurs. On constate un écart de près de 8 points au niveau des CDI en défaveur des femmes ingénieures.

Et certes, les femmes ingénieures connaissent le plein emploi (moins de 5% de chômage) et 72% d’entre elles n’ont jamais connu de période de chômage depuis le début de leur carrière. Mais 42% des femmes ingénieures ne possèdent aucune responsabilité (contre 33% des ingénieurs hommes), toutes formes de responsabilités confondues (responsabilités hiérarchiques, budgétaires ou portant sur des résultats financiers). Ceci a évidemment un impact sur les salaires, puisque les responsabilités vont de pair avec un niveau de salaire plus élevé, même s’ il faut garder en tête que la part de femmes est plus faibles dans les générations en fin de carrière.

 

Les ingénieures dans des métiers divers

Les ingénieures sont les plus représentées dans de nombreux secteurs comme celui de l’Industrie (35%), des activités tertiaires (hors sociétés de services) (35%) et sociétés de services et édition de logiciels (13%). D’autre part, les femmes sont plus représentées que les hommes dans les secteurs du tertiaire, de l’agriculture, de la sylviculture et de l’eau et la dépollution, qui sont également les moins rémunérateurs.

Les études, la recherche et la conception sont les activités les plus représentées chez les ingénieurs, femmes ou hommes. .
Les postes de direction générale arrivent en deuxième position des activités les moins représentées dans la population des femmes ingénieures, alors qu’ils sont dans le top 4 des activités où l’on retrouve le plus d’hommes ingénieurs. Environ un quart des ingénieurs femmes ou hommes exercent des fonctions, dans lesquelles on n’imagine pas forcément des ingénieurs, telles que commerciales, marketing, audit & gestion.

La satisfaction des femmes ingénieures dans leurs emplois

D’après l’étude menée, la part des femmes ressentant de l’inquiétude envers leur entreprise augmente en fonction de l’âge, ce qui signifierait que les femmes sont de moins en moins confiantes envers leur entreprise au fil de leur carrière professionnelle (la part de femmes (très) inquiètes passe de 11% à 19% entre les moins de 30 ans et les 50-64 ans). Il en est de même pour le désenchantement des femmes envers leur entreprise, bien que la majorité reste enthousiaste ou neutre toutes générations confondues. On peut y voir la conséquence de l’expérience des difficultés à progresser dans leur carrière.

“La pénurie d’ingénieurs commence à se faire ressentir dans le monde de l’industrie. Chaque année, en France, il faudrait 60 000 nouveaux ingénieurs, or seulement 44 000 nouveaux ingénieurs sont formés par an. De plus, avec la réforme du bac, les jeunes et surtout les filles choisissent de moins en moins les filières scientifiques. Dans ce contexte, l’association Femmes Ingénieures, qui a fêté ses 40 ans en 2022, continue de se battre pour la mixité et la promotion des métiers scientifiques et d’ingénierie. C’est tout l’objectif du grand forum métiers que nous organisons le 19 Janvier. Ce forum s’adresse aux jeunes filles comme aux jeunes hommes car, rappelons-le, il n’y a pas de mixité sans les hommes” précise Aline Aubertin, Présidente de l’Association Femmes Ingénieures”.

Méthodologie :

L’étude s’appuie sur les données recueillies lors du sondage annuel de l’association Société d’Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) parue en 2022 et basée sur des données 2021 en année pleine. Le sondage repose sur plus de 52 000 réponses valides, dont 12 730 réponses de femmes ingénieures.
L’association Femmes Ingénieures réalise une analyse comparée des ingénieurs, femmes ou hommes, à partir des données brutes de l’enquête IESF, depuis plus de 20 ans.

Femmes Ingénieures

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