Brèves Exposition Les Matriarches
Samburu & Turkana, Kenya
Exposition de photographies de Nadia Ferroukhi à voir jusqu’au 31 décembre à la bibliothèque Elsa Triolet au 4, rue de l’Union, à Bobigny.
La reporter-photographe Nadia Ferroukhi a commencé à s’intéresser aux sociétés d’inspiration matrilinéaires en 2007. Elle témoigne de l’existence de sociétés dans lesquelles existe une autre organisation sociale que celle que nous connaissons le plus largement en Occident. Des organisations sociales dans lesquelles les femmes transmettent le nom ou le patrimoine, prennent des décisions économiques et sociales concernant la communauté, la famille ou leur propre vie.
Un premier voyage l’amène au Kenya à la rencontre des femmes du village de Tumai. Une soixantaine de femmes y a trouvé refuge contre la violence masculine. Aucun homme de plus de 16 ans ne peut entrer dans le village. Le magazine Géo lui propose ensuite de poursuivre ce travail et publie un grand reportage en 2012, pour lequel elle s’était rendue en Inde, dans des tribus de l’État du Meghalaya, chez les Navajos aux Etats-Unis, à Juchitan au Mexique, à Bukittinggi en Indonésie où la plus grande société matrilinéaire – 4 millions de personnes – observe l’adat, un code qui prévoit que la terre et les biens matériels se transmettent de mère en fille. Ensuite elle se rendra chez les Moso en Chine, où la notion de mariage n’existe pas et où les femmes choisissent librement leurs partenaires sexuels. Plus près de nous elle ira aussi à la rencontre des Ouessantines qui ont du souvent faire « sans les hommes » partis en mer pour de longs mois. « Assez rapidement, j’ai mis au point une méthode, une sorte de rythme, de fil conducteur que j’ai reproduit dans chacun de mes reportages. Je voulais montrer les similitudes et les différences d’une communauté à une autre en documentant des situations similaires : la vie de tous les jours, mais aussi le culte, le travail, la transmission, les fêtes ou les cérémonies… » nous dit-elle. Les éditions Albin-Michel viennent de publier un très bel ouvrage sur son travail, dédié à Françoise Héritier et préfacé par Laure Adler.
Une belle sélection de ses photographies est à découvrir actuellement à Bobigny.