Articles récents \ France \ Société Protections méconnues contre les IST

La nécessité du port du préservatif (masculin) lors des relations sexuelles pénétratives est bien connue de tou·tes. Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont abordées à l’école, lors des rares cours d’éducation à la sexualité dispensés. Mais, il est trop souvent oublié que les IST peuvent se transmettre lors des rapports oraux (cunnilingus, anulingus et fellation) et pendant les  frottements génitaux ! Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2020 a été estimé à 4 856 cas.  Pour se protéger peu de moyens existent… et ne sont pas remboursés ! 

Le port du préservatif masculin lors de la fellation est une solution contre la transmission des IST, mais ne convient pas dans toutes les situations. Par ailleurs, les protections pour les femmes sont toutes très inconfortables. De nouvelles méthodes se développent mais restent pour le moment difficiles d’accès et non remboursés.

     

La digue dentaire

Il s’agit un rectangle en latex ou en polyuréthane mince et souple, totalement imperméable et très fin. Une boîte de quinze digues peut coûter près de 40 euros, ce qui représente un coût important, surtout pour les plus jeunes. Certaines marques de préservatifs proposent des boîtes de digues plus accessibles mais restent peu commercialisées dans les supermarchés.

Pour pallier ce coût important et la difficulté de se procurer des digues dentaires, il est possible d’en fabriquer soi-même grâce à un préservatif masculin ou féminin coupé sur la longueur. La digue doit être placée sur la vulve ou l’anus du/de la partenaire avec la partie lubrifiée contre les parties génitales. L’inconvénient est que la digue doit être maintenue sur les côtés avec les doigts pendant le rapport sexuel afin qu’elle ne bouge pas, ce qui peut être inconfortable lors de certaines positions… Aussi, ce moyen de protection peut paraître compliqué et long à fabriquer et de ce fait faire diminuer le désir. Mais, tout est une question d’habitude et de responsabilité pour se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles.

La culotte anti-IST

Autre solution novatrice, aux États Unis se développe une culotte anti-IST à usage unique faite de latex très fin. La culotte sera disponible en shorty ou en bikini. Le lot de 4 coute environ 25 euros. Les inconvénients de cette méthode sont le prix élevé ainsi que le développement de culottes avec parfums qui pourraient certes être une expérience mais à long terme éloigner les femmes de l’acceptation de leur odeur corporelle propre.

L’éducation sexuelle devrait être mieux prise au sérieux et s’appuyer sur tous les différents moyens de protection sans mettre seulement en avant le préservatif masculin, relativement contraignant et totalement hétéronormé. La loi Aubry, exige 21 séances d’éducation sexuelle au cours des sept années passées en collège et lycée ; trois séances d’éducation à la sexualité doivent normalement être tenues chaque année. Cette loi est loin d’être respectée… Le collectif #NousToutes a dénoncé dans un dossier sur l’éducation à la sexualité que ces enseignements étaient largement insuffisants «d’un point de vue quantitatif et qualitatif». L’enquête montre que les répondant·es n’ont eu en moyenne que 2,7 séances d’éducation à la vie sexuelle et affective au cours de leur scolarité, soit à peine 13 % des 21 séances qu’elles/ils auraient dû avoir… Il est important que ces moyens de protection et de contraception soient accessibles à tou·tes et que celles-ci soient remboursées car pour le moment ce sont les femmes qui paient !

Camille GOASDUFF 50-50 Magazine

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