Brèves L’éducation est le meilleur moyen de prévenir les violences faites aux femmes

Enquête Opinion Way pour La Maison des femmes de Saint-Denis :  L’éducation est le meilleur moyen de prévenir les violences faites aux femmes  

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre), une étude exclusive sur « Les Français et l’éducation à la vie sexuelle et affective pour lutter contre les violences » a été réalisée du 12 au 20 octobre 2022 par OpinionWay pour La Maison des femmes, auprès d’un échantillon de 2025 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus*.

Objectif : sonder les Français sur leur perception de l’impact de l’éducation dans les milieux scolaire et familial sur la prévention des violences faites aux femmes.

Les Français sont convaincus : prévenir les violences passe par l’éducation à la vie sexuelle et affective. Les parents ne se sentent pas toujours aptes à mener cette mission, ils aimeraient que l’école consacre davantage de temps à ce sujet.

Violences faites aux femmes : un enjeu prioritaire pour 83% des personnes interrogées

Mais seuls 40% des interviewés estiment que le gouvernement alloue suffisamment de moyens à cette cause.

Or, le bilan en matière de violences faites aux femmes est inquiétant. 37% des femmes déclarent avoir déjà vécu une forme de violences physiques, psychologiques ou sexuelles, dans la famille ou dans le couple et 59% connaissent une femme dans leur entourage dans la même situation. Autres chiffres éloquents : 44% des femmes craignent de ne pas être crues si elles dénoncent des violences dans leur couple et 35% des femmes âgées de moins de 35 ans se demandent si elles ne subissent pas des violences dans leur couple.

L’éducation à la vie sexuelle et affective : un rempart contre ces violences

90% des répondants pensent que l’éducation est le meilleur moyen de prévenir les violences faites aux femmes. Toutefois 56% estiment que l’école ne remplit pas pleinement son rôle sur l’éducation au vivre ensemble.

Elle demeure en effet pour les Français un lieu où les stéréotypes de genre se diffusent (on véhicule l’idée que les filles sont plus fragiles que les garçons – 64% ; on favorise le comportement de ‘dominants’ des garçons – 52% ; on impose davantage de normes de comportements et vestimentaires aux filles – 56% et 63%…), mais elle s’avère un lieu indispensable pour favoriser l’éducation à la vie sexuelle et affective afin d’éviter les violences faites aux femmes.

Les parents ne se sentent pas toujours compétents pour remplir cette mission

Quatre parents sur dix d’enfants de moins de 18 ans ont peur de les choquer s’ils leur parlent de sexualité (41%), Un parent sur deux ne se sent/sentirait pas en mesure, ou difficilement, de sensibiliser ses filles aux violences sexistes et sexuelles.

Et de fait, les dangers des violences sexuelles (physiques ou psychologiques) sont relativement peu abordés dans le foyer : 28% des parents de jeunes garçons leur en parlent ; 33% des parents de jeunes filles leur en parlent.

73% des français pensent que les sessions d’éducation à la vie sexuelle et affective peuvent prévenir les violences

Les dangers des violences sexuelles sont pourtant perçus par les Français comme un des thèmes prioritaires à aborder dans les cours d’éducation à la vie sexuelle et affective dispensés à l’école : 44% des Français le citent, #3, après la contraception #2 (45%) et le consentement #1 (50%).

Ces séances permettraient selon une majorité de Français de prévenir les violences faites aux femmes de manière générale (73%), notamment en faisant prendre conscience aux jeunes qui ne se sentent pas forcément concernés que certains comportements s’apparentent à des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, dans la famille ou dans le couple (81%) et d’inciter les jeunes filles à en parler qu’elles soient victimes (76%) ou témoins (78%).

Un parent sur trois (33%) rapporte que des jeunes filles de l’établissement scolaire de leur enfant subissent des violences.

Les séances d’éducation à la vie sexuelle et affective sont ainsi jugées indispensables (87%) et complémentaires de l’éducation sexuelle fournie par les parents (85%).

Mais les séances sont encore trop rares

Six parents sur dix ne sont pas au courant de sessions dispensées à leurs enfants au collège ou au lycée (57% et 59%), 85% en élémentaire, alors même que ces séances sont obligatoires… Une loi méconnue par 6 Français sur 10. 25% des parents d’enfants scolarisés rapportent même que leurs enfants se sont déjà vu refuser des séances d’éducation à la vie sexuelle et affective dans leur école (23% des parents de jeunes au lycée, 26% des parents d’enfants au collège)

Cette étude a été présentée dans le cadre d’un événement organisé le 21 novembre à Chaillot -Théâtre national de la Danse, par La Maison des femmes, en partenariat avec L’AgenceRP et le magazine Causette :  « Good Girl… ! », une soirée de sensibilisation sur l’éducation comme vecteur de prévention des violences.

Les résultats de l’étude dans leur intégralité

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