Brèves Résolution du Parlement Européen sur Mahsa Amini

Le Parlement de l’UE condamne la discrimination « systématique » des femmes en Iran et les responsabilités de la République Islamique d’Iran ; il  demande de mettre un terme à la « discrimination systémique à l’encontre des  femmes dans tous les domaines ». 

Le 6 octobre 2022, le Parlement Européen a adopté une « Résolution sur la mort de Mahsa  Jina Amini et la répression des manifestants pour les droits des femmes en Iran » qui a suivi  cet événement. (2022/2849(RSP) 

La résolution avait été déposée au nom de quatre groupes sur les six composants le parlement :  le Parti PE (LR en France), Renew, (partis de la majorité présidentielle en France), Socialisme  et Démocratie (PS et Place publique en France) The Left (LFI en France). Cette résolution a été  votée par ces mêmes groupes, sauf deux députés irlandais d’extrême gauche, inscrits au  groupe The left.

Parmi les « considérants » justifiant les termes de la résolution, le Parlement a mis en exergue  le rôle d’initiatrices des femmes dans les mouvements de révolte suite à la mort de Mahsa  Amini et la reconnaissance de la relation entre les violences extrêmes visant les femmes et  l’obligation du port du voile instaurée par la République Islamique d’Iran

  • .B (…) ces manifestations sont nées de l’initiative de femmes réclamant des  explications sur la mort de Mahsa Jina Amini et plaidant pour la fin des violences et  de la discrimination à l’égard des femmes en Iran, en particulier de l’obligation de  porter le voile; que les manifestations des femmes ont suscité la solidarité des  hommes, ce qui a déclenché dans tout le pays un mouvement de protestation en  faveur d’une réforme 
  • .G (…) le port obligatoire du hijab est devenu un instrument de répression des  femmes, qui sont privées de leur liberté et de leurs droits en Iran; que les femmes qui 

sont vues en public sans foulard sont fréquemment harcelées, emprisonnées,  torturées, flagellées et même tuées pour avoir défié ces lois répressive » 

La résolution comprend vingt-quatre points portant notamment sur la condamnation de la  mort de Mahsa Amini, la solidarité avec les « jeunes femmes iraniennes qui dirigent les  manifestions », le « soutien aux aspirations du peuple iranien » et des exigences à l’égard du  pouvoir en place pour que cesse la répression et que soient libérées les personnes arrêtées.  

Parmi les formulations importantes à signaler on retiendra que la discrimination à l’égard des  femmes est qualifiée de « systématique » et « systémique » :

  • 8. « Condamne la discrimination systématique que la République islamique exerce à  l’encontre des femmes et d’autres groupes vulnérables au moyen de lois et de règlements qui  restreignent lourdement leurs libertés et leurs droits, notamment la loi dégradante relative au  port du voile obligatoire et son application abusive, les graves restrictions des droits des  femmes en matière de santé sexuelle et génésique, et les violations des droits politiques,  sociaux, économiques, culturels et de la personne des femmes; demande aux autorités  iraniennes d’abroger rapidement les lois qui imposent le port du voile obligatoire aux femmes  et aux filles, de supprimer la «police des mœurs» ainsi que de mettre un terme à la  discrimination systémique à l’encontre des femmes dans tous les domaines; » 

Il est important de relever que le Parlement européen établit un lien implicite entre les  violences visant les femmes en Iran pour avoir mal porté le voile, et la dangerosité des actions  de lobbying d’ONG islamistes pour promouvoir le port du voile

  • 23. « (…) se déclare préoccupé par le lobbying continu exercé auprès des institutions  européennes par des associations islamistes réactionnaires, qui peut s’apparenter à une  ingérence étrangère dans nos démocraties; »

La résolution s’adresse explicitement à la fois aux instances européennes (l’Union et ses Etats  membres) et aux Nations-Unies, en particulier à leur Conseil des droits de l’Homme. 

  • 17 « (…) demande au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de mettre en  place un mécanisme international d’investigation et d’imputabilité pour les violations  des droits de l’homme commises par le gouvernement iranien ». 

Ce texte doit nous servir de référence pour les démarches à entreprendre afin d’obtenir des Nations Unies que le régime d’apartheid sexuel imposé aux femmes par la République  Islamique d’Iran à travers l’obligation du port du voile, soit qualifié de crime contre  l’humanité, comme l’a été le régime d’apartheid racial d’Afrique du Sud.

La venue des prochains Jeux olympiques à Paris, où vont venir participer de nombreuses  sportives obligées de porter le voile par leur pays d’origine, dont l’Iran, doit être l’occasion  de s’appuyer sur la résolution du Parlement européen pour faire entendre cette  revendication.

Ligue du Droit International des Femmes

Libres Mariannes

Regards de Femmes

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