Articles récents \ France \ Politique Eline Quédé, lycéenne porte-drapeau au défilé des Champs-Elysées du 14 juillet
Assister au défilé des Champs-Elysées le 14 juillet dans les loges officielles devant la France entière n’est pas donné à tout le monde. Surtout quand on n’a que 17 ans. C’est la chance qu’a eu Eline Quédé, une jeune Cagnoise au prénom peu commun, ce jeudi 14 juillet 2022. Eline n’est pas militaire, mais porte-drapeau… Une tâche qui n’est pas l’apanage des anciens combattants, ni des hommes, contrairement aux idées reçues. Parmi eux, il y a aussi des jeunes, et de plus en plus de femmes
« Waouh ! Ils étaient juste devant mes yeux, à 5 mètres de moi. J’avais déjà vu le défilé à la télé, mais là, en vrai, c’est incroyable . J’ai été très impressionnée par les avions, les chevaux, la Légion, le passage du président de la République, les commandos de marine, la foule, les applaudissements… » témoigne Eline Quédé .
Elle a été choisie parmi les plus jeunes porte-drapeaux de France pour être présente au défilé du 14 juillet 2022 ainsi qu’au ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe (lire l’encadré). La jeune Cagnoise n’en est pas à ses débuts comme porte-drapeau puisqu’elle a commencé il y a quatre ans, alors qu’elle n’avait que 13 ans.
Aujourd’hui lycéenne, Eline Quédé vient de passer son bac de français et elle vient d’obtenir son brevet à l’issue d’une préparation militaire marine, ce qui lui a permis d’assister au défilé en tenue militaire.
La tête sur les épaules, elle sait ce qu’elle veut. « J’avais envie de porter les couleurs de la France, mais je n’avais pas pu le faire à Paris, où je vivais auparavant », confie-t-elle.
Si Eline Quédé a pu assister ce 14 juillet au défilé militaire sur les Champs-Elysées dans les loges officielles avec 12 autres jeunes porte-drapeaux, c’est à sa motivation qu’elle le doit. Quelle mouche a donc piqué cette lycéenne de la Côte d’Azur pour vouloir porter les couleurs tricolores dès 13 ans à un âge où on pense généralement à bien autre chose ? Depuis quand vouliez-vous porter le drapeau ? J’en ai envie depuis que j’ai vu mon premier défilé à la télévision. Je devais avoir 5 ans Vous êtes tombée dans la marmite quand vous étiez petite ? Pas vraiment. La seule personne qui ait porté l’uniforme dans mon entourage, c’est mon grand-père. Il a fait la guerre d’Algérie, son treillis était dans la cave. J’adhère aux valeurs militaires : le service, le courage, la fidélité, l’honneur… On ne se rend pas compte de la chance qu’on a de vivre en France, qui est le pays des droits de l’homme. Je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai reçu. Et j’ai envie de le rendre. Vous portez déjà l’uniforme ? Oui, cette année j’ai fait une préparation militaire marine, dans les Alpes-Maritimes, là où j’habite. C’était une occasion de connaître l’armée. Il n’y a plus de service militaire. J’ai eu l’impression de trouver une deuxième famille. Peut-être que j’idéalise, mais c’est ce que je ressens. Vous voulez devenir militaire ? Je viens de passer mon bac de français. Je vais faire ma terminale et passer mon bac littéraire anglais philo. Après, j’entrerai peut- être dans l’armée. Avant, je vais peut-être faire des études de droit. Je vais bientôt rencontrer un commissaire de l’armée pour qu’il me parle de son métier.Depuis l’âge de 5 ans
« Eline Quédé est venue de me demander d’être porte-drapeau le 8 mai 2018 au square des Dardanelles à Cagnes, le jour de la commémoration de la victoire de 1945 », s’exclame Marcel Cornaille, patron de l’association des porte-drapeaux de Cagnes-sur-Mer, qui l’a accompagnée ce 14 juillet à Paris. Cent ans jour pour jour après la mort au combat, drapeau à la main, du plus jeune des Poilus de la Première guerre mondiale, Désiré Bianco, 13 ans, lors de la bataille… des Dardanelles en Turquie . Incroyable, non ? » Le hasard, Marcel Cornaille n’y croit pas ! Ce 14 juillet a été pour lui aussi riche en émotions. En fait, Désiré Bianco est mort en se lançant au combat en brandissant le sabre que son lieutenant lui avait confié. Il lui avait retiré son fusil, en lui ordonnant de rester dans la tranchée. Volontaire porte-drapeau à 13 ans
En 2022, les membres de la commission nationale du diplôme d’honneur de porte-drapeau ont souhaité, de nouveau, inviter de jeunes porte-drapeaux de France le 14 juillet à Paris, afin d’encourager et de valoriser leur engagement. Chaque département devait proposer à la commission nationale une candidature parmi celles reçues. Marcel Cornaille avait présenté la candidature d’Eline Quédé. Au printemps, la commission nationale a choisi les candidat.es sur le principe d’un.e porte-drapeau par région administrative, en s’efforçant de respecter une diversité des territoires représentés, et en fonction des départements ayant envoyés des jeunes les années précédentes. Arrivée la veille du 14 juillet à Paris, Eline Quédé a eu, en prime, le privilège de visiter l’Assemblée nationale grâce à un député azuréen. Le 14 juillet, le matin a été consacré au défilé militaire sur les Champs-Elysées, l’après-midi à la visite du musée de l’armée aux Invalides, et le soir au ravivage de la Flamme de la nation et du souvenir sous l’Arc de Triomphe.Avec 12 autres jeunes porte-drapeaux des régions de France
Alex Clairel 50-50 Magazine
Photo de Une © M.C.