Brèves Federación Mujeres Jóvenes dénonce la vulnérabilité des jeunes face aux violences des pères
La Federación Mujeres Jóvenes souligne la nécessité d’allonger le statut de victimes de violences basées sur le genre aux filles/fils majeur·es, jusqu’à leur 25 ans, qui ont souffert, de manière directe ou non, des violences exercées par leur géniteur à l’encontre de leur mère pendant leur enfance.
La loi 4/2015 du Statut de la victime de délit définit comme victime directe « toute personne physique ayant souffert dégât ou préjudice sur sa personne ou son patrimoine, en particulier en cas de blessures ou traumatismes physiques et psychologiques, dommages émotionnels ou préjudices économiques directement causés par le délit ». C’est cette définition qui a permis d’élargir la reconnaissance de victimes directes de violences basése sur le genre aux filles/fils des femmes victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, mais la Federacion Mujeres Jovenes considère qu’il est nécessaire de continuer à travailler dans ce sens pour élargir cette définition. « Toute avancée législative permettant d’élargir les droits des victimes de violences basées sur le genre doit être célébrée, mais il serait naïf de nier que ça reste insuffisant ».
D’après la loi 26/2015 du 28 juillet de modification du système de protection de l’enfance et de l’adolescence, la dénonciation de la part de la mère est une condition sine qua non pour que les enfants soient reconnu·es comme des victimes directes. Mais que se passe-t-il pour les jeunes dont les mères ne dénoncent que lorsqu’elles/ils sont majeur·es ? « Sortir du cycle de violences basées sur le genre est un processus très lent puisque la victime doit d’abord réaliser le processus interne d’assimilation et de reconnaissance de ce qu’elle est en train de vivre, puis perdre la peur de porter plainte. Quand en plus de ça, il existe des mineur·es fruits de cette relation, la situation se complique encore plus. Beaucoup de femmes attendant que leurs enfants aient quitté la maison familiale pour porter plainte contre leurs agresseurs », souligne la Fédération. « Ces personnes ayant grandi en vivant avec un agresseur essaient de s’enfuir de la maison familiale dès qu’elles/ils atteignent la majorité. Dans beaucoup des cas elles/ils se retrouvent en situation de vulnérabilité absolue. Ce sont ces cas qui nous préoccupent ».
Cela peut même être considéré comme un paradoxe judiciaire étant donné que si la mère porte plainte alors que ses enfants sont encore mineur·es, ces dernières/derniers seront considérés comme victimes au-delà de leurs 18 ans. C’est pour cette raison que depuis l’organisation féministe nous proposons un changement législatif « élargissant le statut de victimes jusqu’à 25 ans, indépendamment du moment auquel la plainte soit faite, résoudrait cette situation ». Ada Santana, présidente de l’entité, s’est positionnée ainsi le 21 mars dernier lors de sa comparution à la Commission de Suivi et d’Evaluation des Accords du Pacte de l’Etat en matière de Violence basée sur le Genre au Congrès des Députés, où elle a qualifié ce vide juridique de « défaillance sanglante du système » étant donné qu’il laisse ces jeunes sans protection même si elles/ils portent eux-mêmes plainte.