Brèves #Pasunevoix féministe pour l’extrême droite
Pas une voix féministe pour Marine Le Pen! Pour le second tour des présidentielles avec en lice la candidate du Rassemblement National, le Collectif #NousToutes appelle à ce qu’aucune voix féministe ne se porte sur l’extrême droite. Ce choix, les membres de la coordination du collectif l’ont fait en toute conscience et malgré le bilan dérisoire d’Emmanuel Macron sur ce qui devait être la “Grande cause du quinquennat” et que nous ne cesserons de dénoncer. Mais aujourd’hui, la présence de cette candidate raciste et anti-féministe au second tour représente un danger réel et concret pour les droits et la sécurité des femmes, des enfants et des personnes LGBTQIA+, précaires et/ou racisé•e•s.
Le risque est beaucoup trop grand de la voir accéder à la plus haute fonction de l’État alors que tout dans le programme de Marine Le Pen est l’héritage viriliste et raciste du FN. Elle s’oppose encore au prolongement de l’IVG et se rapproche de partisans et lobbies anti-IVG. Elle refuse encore de reconnaître la filiation des enfants né•e•s à l’étranger par GPA. Elle reste muette sur le sujet des féminicides. Limitant la lutte contre les violences de genre à des mesures répressives, et au harcèlement de rue, infime partie de celles-ci, en le détournant à des fins racistes selon lesquelles les hommes racisés en sont les seuls responsables. Rien dans son programme n’évoque l’éducation à la sexualité, clé essentielle pour mettre un terme aux violences. Rien de ce programme ne permettra d’en finir avec ces violences. Mais tout broiera les vies des femmes, enfants, personnes LGBTQIA+ et/ou racisé•e•s.
En tant que féministes, nous ne pouvons faire un autre choix malgré le positionnement apartisan du collectif #NousToutes. Car nos adelphes racisé•e•s et/ou musulman•e•s, déjà plus durement discriminées et violentées, risquent de subir encore plus que toutes autres les attaques et la politique de Marine Le Pen qui, malgré son entreprise de dédiabolisation, reste une femme politique raciste et fasciste.
En tant que féministes, nous ne pouvons faire un autre choix alors que nos luttes sont récupérées et dévoyées à des fins racistes. Alors que la candidate du RN affirme sans la moindre preuve que les hommes racisés seraient les seuls responsables des violences sexuelles. Ce mythe du violeur étranger, nous féministes devons plus que jamais le dénoncer, sans quoi on ne mettra pas un terme aux viols. Les violences sexistes et sexuelles ne sont pas affaire de race, mais de genre et de domination.
En tant que féministes, nous ne pouvons faire un autre choix. En dépit qu’Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont pas été à la hauteur des enjeux sur les questions des droits des enfants, des femmes, des personnes LBTQIA+. Nous n’avons eu de cesse de dénoncer leur manque d’actions et de volonté politique, et nous continuerons de le faire : ce n’est donc pas un blanc-seing que le collectif #NousToutes donne au candidat E.Macron. Quelque soit le résultat du second tour, nous, militantes et activistes féministes, continueront à nous mobiliser et à manifester. Mais sous un gouvernement dirigé par Marine Le Pen et l’extrême droite, le risque est trop grand de voir les féministes être encore plus vilipendées, attaquées, agressées par des masculinistes et fascistes décomplexés par la victoire de leur candidate.
Depuis les résultats du premier tour, le futur nous semble plus sombre que jamais ! Mais nous n’abandonnerons pas, nous continuerons de nous battre pour les femmes, enfants et personnes LGBTQIA+. Comme pour les personnes racisées, précaires et/ou handicapé•e•s. Les législatives auront lieu les 12 et 19 juin : les électeurs•rices peuvent encore voter pour l’égalité, l’anti-racisme, les justices sociale et climatique.
Mais il nous apparaît aussi évident que le vote ne suffira pas ; les cinq prochaines années qui se profilent seront des années de lutte : nous devrons nous mobiliser comme jamais auparavant si nous voulons faire avancer notre lutte. Nous, féministes, ne devons donner aucune voix à Marine Le Pen. Aucune voix à l’extrême droite.