Brèves Contre la criminalisation des colleux•se•s
Rappel des faits.
Le 14 juillet 2020, alors que les feux d’artifices célébraient la République, trois mots collés sur les murs hurlaient : « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, IMPUNITÉ ». Ce soir-là, six d’entre nous ont été violemment interpellé•e•s à proximité de ce slogan. Après une garde de vue éprouvante de 21 et 22 heures, 4 d’entre elleux ont été traduit•e•s en justice et comparaîtront très prochainement.
L’un•e d’entre nous risque la prison ferme pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT ». Elle encoure 5 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende. Toustes sont passibles de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende pour « avoir, sans arme et en réunion, opposé une résistance violente ». Pour quelques lettres de papier et sans aucun flagrant délit, nos adelphes encourent des peines démesurées.
Contexte de criminalisation des militant•e•s et inversion des culpabilités
Partout, le pouvoir patriarcal pense nous intimider. En mars 2020, à Bordeaux, quatre personnes étaient interpellé•e•s et convoqué•e•s au tribunal. Leur crime ? Un collage militant, s’opposant à l’expulsion de personnes sans-abris par la préfecture. À Aix, un collage dénonçant l’impunité de Darmanin a valu une amende à plusieurs personnes. À Nantes aussi, la criminalisation des militant•e•s devient la norme. En décembre dernier, 12 personnes ont été interpellées, gardées à vue et convoquées par la justice pour avoir défendu le droit au logement. À Nantes toujours, une vitrine brisée, un mur encollé, un lieu vide occupé, suscitent plus d’émoi que les oppressions et les inégalités qu’ils dénoncent.
Pendant ce temps, Darmanin est toujours ministre de l’Intérieur en toute impunité. Pendant ce temps, un policier assassine sa femme et prend la fuite avec son arme de service. Pendant ce temps, les victimes de violences sexistes et sexuelles tentent de survivre seul•e•s, d’obtenir reconnaissance et justice, dans l’indifférence et le mépris du système patriarcal. « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, IMPUNITÉ »
Le système patriarcal croit nous intimider par la violence, la répression et la criminalisation de nos actions. Mais ils ne nous feront pas taire. Notre détermination est entière : nous continuerons à lutter contre les discriminations que subissent toutes les personnes opprimées et minorisées.
Nous avons besoin de vous
Le procès de nos adelphes est dans quelques semaines. Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien concret. Nous avons besoin de fonds. Relayez nos messages, partagez, parlez-en autour de vous, contribuez au financement, faites un don, même minime. Nous sommes dans l’urgence et nous avons besoin d’aide.
Ce sont nos camarades, vos camarades, qui actuellement encourent des peines disproportionnées pour avoir porté nos voix, pour avoir une opinion, pour avoir repris la place qui nous est due dans la rue, pour leurs convictions, pour leurs valeurs. Iels se sont battu•e•s et se battront encore pour nous faire entendre. Nous ne pouvons pas les laisser tomber, il est de notre devoir de leur venir en aide. C’est urgent !