Articles récents \ Île de France \ Société Avec Rêv’elles Solen s’est découverte des qualités qu’elle ne soupçonnait pas
Solen a 15 ans et elle est en seconde générale en Seine-Saint-Denis (93). En octobre 2021, elle a participé au programme Rêv’Elles grâce à la cousine d’une amie qui y avait déjà participé. Cet accompagnement permet d’aider des jeunes filles de milieu modeste à prendre confiance en elles : elles sont « coachées » pendant cinq jours, puis suivies pendant cinq mois.
Solen nous explique que ce programme se divise en plusieurs activités. Le premier jour est dédié aux présentations : les jeunes filles font connaissance entre elles et on leur explique en quoi consiste le programme. Beaucoup d’activités seront centrées sur l’orientation. L’un des objectifs principaux, explique Solen, est d’apprendre aux jeunes filles qu’une multitude de potentiels s’offrent à elles. Pour les aider à faire des choix, une journée sur les environnements de travail est organisée, par exemple. Le quatrième jour, les participantes réalisent un stage d’une journée au sein d’une entreprise partenaire de Rêv’Elles. Le cinquième jour est l’occasion de rencontrer plusieurs rôles modèles, des femmes ayant des parcours professionnels qui peuvent inspirer et motiver ces jeunes filles. Les participantes doivent leur présenter leur projet d’avenir en réalisant un petit » pitch ” de cinq minutes. Les rôles modèles leur font ensuite des retours très concrets : cohérence du projet, qualités de présentation, attitudes et postures… Nous avions récemment rencontré Emilie Martinand, une rôle modèle qui a participé au programme d’octobre 2021.
Après ces cinq jours de formation initiale, les jeunes filles vont être suivies pendant cinq mois au cours desquels elles pourront bénéficier de deux types de coachings : collectifs et individuels. Durant les sessions collectives, elles sont environ dix à être suivies avec plusieurs » coachs ”. Solen explique que, lors de son dernier coaching, elles ont parlé de ce qui pouvait freiner leur projet professionnel : doutes, sexisme et manque de moyens sont des sujets qui ont été largement abordés. Rêv’Elles a aussi une tradition bien particulière : avant chaque séance, un tour de table permet à chaque jeune fille d’expliquer comment elle se sent mentalement à ce moment-là. Une façon de s’assurer que toutes les problématiques qui affectent les participantes puissent être traitées.
De cette expérience, Solen retire énormément de choses. Elle a notamment retenu qu’elle s’est découverte des qualités qu’elle ne pensait pas avoir. En effet, le premier jour du programme, chaque participante a dû expliquer les qualités qu’elle trouvait chez une autre participante. En ce qui concerne Solen, beaucoup l’ont trouvée très mature, très à l’aise à l’oral et très déterminée. Elle ne soupçonnait absolument pas que c’était ainsi que les autres la percevaient. Cela lui a permis de mieux s’affirmer. Avant, elle n’osait pas prendre la parole en public, maintenant elle parle beaucoup plus facilement et cela se voit sur ses bulletins de note et dans sa vie quotidienne. Quant à son avenir professionnel, elle est moins stressée. Certes, elle ne sait toujours pas ce qu’elle veut faire, mais elle sait qu’elle a encore le temps. Elle sait qu’elle a le droit de se tromper et de réessayer. Tout le monde ne réussit pas forcément du premier coup, chacun·e doit aller à son rythme et cela ne pose aucun problème.
Nous lui avons demandé ce qu’elle dirait à des jeunes filles qui auraient peur de participer au programme Rêv’Elles : “ De toutes façons y’a rien à perdre, même s’il faut se lever tôt le matin ” répond-elle d’un ton rieur.
Les jeunes filles qui seraient intéressées par le programme peuvent aller sur la rubrique « Participer » de Rev’Elles.
Célia Rabot 50-50 Magazine