La crise que nous traversons actuellement nous rappelle à quel point les femmes sont encore trop souvent maintenues dans la précarité. Selon une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT), en 2021 le nombre de femmes occupant un emploi restera inférieur de 13 millions à son niveau de 2019, tandis que le niveau d’emploi des hommes aura rattrapé celui de 2019. En France, les femmes ont deux fois plus souvent renoncé
à travailler durant la pandémie, pour garder leurs enfants, que les hommes, selon l’Insee.Depuis le début de la crise, les 104 Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) s’attachent à garantir un accès aux droits effectif pour toutes les femmes, quelle que soit leur situation (salariées, demandeuses d’emploi, femmes en situation de monoparentalité, femmes étrangères primo-arrivantes, etc.). Depuis janvier 2020, les CIDFF ont reçu plus de 325 000 femmes. Acteurs de terrain, les CIDFF sont en première ligne pour constater que la situation des femmes a empiré durant la crise sanitaire. Pour beaucoup d’entre elles, leur autonomie économique est menacée sur le long terme. La crise a aussi contraint beaucoup de femmes à requestionner leur trajectoire professionnelle ou à la remettre en question. Aujourd’hui, nous constatons que de nombreuses femmes sont en grande souffrance.Un rapport pour alerter sur la situation des femmesPour toutes ces raisons, la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a décidé de réaliser un rapport sur l’autonomie  économique  des femmes qu’elle vient de dévoiler ce 14 décembre à l’occasion d’une conférence en ligne. Une synthèse est également disponible. La Conférence sera visionnable d’ici quelques jours sur la chaîne Youtube de la FNCIDFF.À l’issue de cette matinée d’échanges avec des chercheuses et des représentantes d’associations, la FNCIDFF a présenté ses recommandations pour la mise en place d’un accompagnement féministe des femmes dans leur parcours d’insertion professionnelle.
Les recommandations  de la FNCIDFF visent à :
–          Renforcer les dispositifs  d’insertion professionnelle et la mixité des métiers
–          Assurer une réforme de la coparentalité et lever les difficultés liées à la garde d’enfant.
–          Combattre les freins périphériques à l’autonomie économique des femmes (confiance en soi, état de santé, mobilité, etc.)
–          Lutter contre les inégalités femmes-hommes face aux outils numériques
–          Favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi des victimes de violences sexistes et sexuelles
–          Favoriser l’emploi des femmes migrantes
–          Assurer la sortie de la prostitution  pour les victimes.Pour accompagner les femmes vers l’emploi, les CIDFF innoventPour l’élaboration de ces recommandations, la FNCIDFF s’est appuyée sur des expériences innovantes mises en œuvre par les CIDFF dans le cadre d’une approche féministe de l’insertion socioprofessionnelle des femmes. Cette démarche spécifique prend en compte l’ensemble des problématiques rencontrées par les femmes dans leur recherche d’autonomie : la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle, l’impact des violences au sein du couple, la précarité numérique, etc. Il est nécessaire d’intervenir  sur l’ensemble de ces problématiques pour que les femmes puissent retrouver leur capacité d’agir.En cette période de campagne présidentielle, la FNCIDFF souhaite que les candidat·e·s fassent de l’insertion professionnelle des femmes une priorité.