Brèves L’amazone Verte
Autrice de L’Amazone Verte, le roman de Françoise d’Eaubonne, Élise Thiébaut parlera de cette femme extraordinaire à tout point de vue, le 19 décembre
Une personnalité hors du commun que Françoise d’Eaubonne ! « Penseuse de génie, écrivaine prolifique et militante radicale », elle a inventé trois mots essentiels : « phallocrate », « écoféminisme » et « sexocide » finalement devenu « féminicide ». L’Amazone verte, qui retrace sa vie tumultueuse et parfois même invraisemblable, se lit comme un roman. Son autrice, journaliste féministe, y transparaît dans un habile récit croisé. Élise Thiébaut a notamment écrit Ceci est mon sang : petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font.
Il fallait bien un roman pour donner accès à la pensée complexe et aride de Françoise d’Eaubonne, un personnage haut en couleur, avec des zones d’ombres qui apparaissent au fil de l’ouvrage. Née en 1920, la philosophe a écrit des dizaines d’ouvrages, dans des genres très différents, romans, livres pour la jeunesse, science-fiction, essais, poésie. Sans oublier de nombreuses biographies, lorsqu’il s’agissait de sortir, juste un peu, de la précarité financière dans laquelle elle a vécu jusqu’à sa mort, en 2005. En cas de besoin, elle écrivait jusqu’à cent pages par jour !
Liberté chérie… coûte que coûte !
Menant une vie amoureuse et sexuelle trépidante, se livrant corps et âme au militantisme tous azimuts, libertaire et féministe, qui ne font pas toujours bon ménage, et écologiste, la femme de lettres a aussi donné naissance à des enfants… laissant à d’autres la responsabilité de les élever. Mais se réservant les prérogatives habituelles des pères du 20e siècle : les assumer financièrement, les emmener pour quelques jours en vacances, leur faire partager ses valeurs.
Au travers de cette biographie, Élise Thiébaut fait traverser un siècle de militantisme et donne des clés de compréhension du féminisme actuel. « Vivre dans l’intimité de cette femme pendant plusieurs mois a changé ma vie », indique l’autrice, qui admire la radicalité de Françoise d’Eaubonne, sa constance à ne pas déroger sur ses convictions, son courage d’y consacrer toute sa vie, la façon dont elle s’est, finalement, libérée de l’hétéronormalité.
Françoise d’Eaubonne ne prônait pas la masculinisation des femmes pour en faire « des petits soldats de la phallocratie ». Sans être essentialiste, elle aurait voulu que l’humanité se féminise et adopte une approche sensible, égalitaire, créatrice du monde. Plus nécessaire que jamais, non ?
Sylvie Debras 50-50 Magazine
Conférence le 19 décembre à 12 h 30 à la Recyclerie, 83 boulevard Ornano, 75018 Paris, avec la participation de la romancière Pauline Gonthier, autrice des Oiselles sauvages. Dans le cadre GreenWitch, le village de Noël écoféministe avec 25 stands de marques aux valeurs engagées, des ateliers zéro déchet, des tables rondes, des rencontres, des animations, des cercles de parole…