Brèves 60 organisations appellent à manifester samedi 20 novembre

A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous manifesterons partout en France, pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles à descendre dans la rue samedi 20 novembre, à Paris et partout en France.

Les mouvements féministes et leurs allié.es le rappellent depuis des décennies. Les violences sexistes et sexuelles sont massives. Elles concernent l’ensemble de la société. À quelques mois de la présidentielle, nous dirons notre détermination à faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une vraie priorité gouvernementale.

Depuis près de cinq ans, nous assistons de la part du gouvernement à des campagnes de communication et à des grands discours. Du côté des politiques publiques et des moyens financiers alloués à la lutte contre les violences, le compte n’y est pas. Du tout. Nous avons besoin d’hébergements, d’agent.es public.ques et de subventions pour les associations de terrain plus que de casques en réalité virtuelle. Nous avons besoin de lois contraignantes pour forcer les employeurs à agir contre les violences sexistes et sexuelles.

Le prochain gouvernement doit passer à la vitesse supérieure et débloquer un milliard d’euros pour financer des politiques publiques qui touchent l’ensemble de la population. La société est prête à se mettre en mouvement contre les violences. Il manque la volonté politique et les moyens.

Chaque jour, dans notre pays, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, administratives, médicales, obstétricales et gynécologiques, physiques ou sexuelles. 30 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail. Une femme meurt tous les 2 à 3 jours assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon.

Qu’elles aient lieu à la maison, au travail ou dans la rue, les violences ne sont pas une fatalité. Jamais.

Avec cette manifestation, nous dirons notre exigence d’un monde dans lequel les violences n’ont pas leur place. Les femmes et les enfants, aujourd’hui victimes de violences, peuvent être protégé·e·s. Les femmes et les enfants en danger doivent être mis·es en sécurité. Les criminels doivent être condamnés, l’impunité doit cesser. L’éducation à l’égalité doit devenir une priorité.

Avec cette manifestation, nous rappellerons que c’est notre droit fondamental de vivre à l’abri des violences. Ce droit est chaque jour bafoué dans une indifférence qui nous sidère.

Avec cette manifestation, nous ferons entendre nos voix dans chaque famille, entreprise, administration, quartier, établissement scolaire et d’enseignement supérieur, établissement de santé et association. Dans tous les espaces de vie, la question des violences sexistes et sexuelles doit être posée. Et traitée.

Avec cette manifestation, nous porterons la voix de toutes celles qui, parmi nous, cumulent les violences en raison de leur situation de handicap, de vulnérabilité, de leur âge, de leur origine sociale, de leur statut de migrantes, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou parce qu’elles sont racisées.

Le 20 novembre est la journée mondiale de l’enfance.

Avec cette manifestation, nous porterons la voix des milliers d’enfants victimes ou co-victimes de violences. Nous ferons également entendre la voix des centaines de milliers de jeunes filles qui, dès le collège, subissent des violences en ligne. Nous parlerons des jeunes personnes trans qui sont victimes de violences verbales, physiques ou sexuelles dans le cadre scolaire ou familial. Nous dirons notre soutien à toutes celles et ceux qui brisent le mur du silence qu’a construit la société autour de l’inceste. Nous dénoncerons les décisions de justice qui bafouent les droits les plus élémentaires des enfants. La justice doit sanctionner les pédocriminels, reconnaître et protéger les enfants victimes ainsi que leurs parents, en grande majorité leurs mères, lorsque celles-ci tentent d’alerter.

Le 20  novembre est la journée internationale du souvenir trans.

Avec cette manifestation, nous porterons la voix des personnes trans assassinées en raison de leur identité de genre. Ces meurtres sont invisibilisés. La prise en compte des violences transphobes par les forces de l’ordre, la justice, les administrations, ou les professionel·les de santé reste immensément insuffisante. Nous manifesterons aux côtés des collectifs mobilisés sur le terrain, avec des moyens dérisoires, pour assurer des missions qui relèvent du service public.

Enfin, nous porterons la voix de celles qui ne peuvent plus parler. Celles qui ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Nous n’arrivons plus à compter les cas où les féminicides auraient pu être évités. Nous dirons notre colère de voir que les pouvoirs publics leur ont tourné le dos, classant leurs plaintes, refusant d’entendre leurs appels à l’aide.

Nous, militant·es féministes de toutes organisations, collectifs, syndicats et associations, appelons à participer activement aux mobilisations. 

A Paris, la manifestation partira samedi 20 novembre à 14h de République.

ACORT – Groupe Femmes de Turquie, ActionAid France (AAF), Amnesty International France, ANESF (Association Nationales des Étudiant.e.s Sages-Femmes), Association Carl, Association CHEDA, Association Citoy’Elles, Association Femmes Sourdes Citoyennes et Solidaires (FSCS), Association Innocence en Danger, Association nationale des sages-femmes libérales, Association ViP : aide aux Victimes d’Inceste et de Pédocriminalité, CARE France, Chiennes de garde, Ciane – Collectif interassociatif autour de la naissance, Collectif Abandon de Famille – Tolérance Zéro!, Collectif Georgette Sand, Collectif National Droits des femmes, Confédération Générale du Travail (CGT), Dans le Genre Égales, EELV, Ensemble!, Equipop, Excision, parlons-en !, Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), Femmes Egalité, Fonds pour les Femmes en Méditerranée, Force Jaune, FSU, Génération.s, HandsAway, La France insoumise, Le Parti Communiste des Ouvriers de France, Le Planning Familial, Les Ateliers du Travail, Les effronté-es, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie- LFID, Marche Mondiale des Femmes Paris/IdF, Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Organisation Nationale Syndicale des Sages-femmes, Parents & Féministes, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti communiste français, Parti de gauche, Parti Socialiste, Pépite Sexiste, Plan International France, Protéger l’enfant, SOS homophobie, Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques @StopVOGfr, Stop Harcèlement De Rue, The ONE Campaign, TJK-F(mouvement des femmes kurdes, Union citoyenne pour la Liberté, Union Nationale des Étudiants de France (UNEF), Union Nationale des Familles de Féminicide (UNFF), Union Syndicale Solidaires, Wetoo Stop Child Abuse, Women Safe & Children

Photo de la manifestation du 24 novembre 2018 © Marie-Hélène Le Ny 50-50 Magazine

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