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Quelques semaines après la fin du Forum Génération Egalité qui s’est tenu à Paris, les associations et participant·es dressent le bilan de cet événement féministe, qui aurait dû être historique. Le contexte de pandémie a malheureusement contraint les organisatrices et organisateurs à revoir leurs ambitions initiales. Les associations attendent maintenant beaucoup des annonces faites durant le FGE, comme nous l’explique Ernestine NGO MELHA, fondatrice et directrice exécutive de l’Association d’Aide à l’Education de l’Enfant Handicapé (AAEEH) et membre du Collectif Générations Féministes.
Qu’avez-vous pensé de l’organisation du FGE, dans la forme ?
La pandémie a compliqué les choses c’est certain. Le format en ligne du forum a probablement limité aussi la participation de certaines personnes. L’événement étant organisé en France, on imaginait une co-construction entre le gouvernement et les associations françaises main dans la main. Alors oui, nous avons eu des réunions avec Mme l’ambassadrice et secrétaire générale du Forum génération égalité, Delphine O, mais finalement nous avons peu participé dans l’élaboration du programme.
Pendant le Forum, il y a eu de grandes annonces : 40 milliards de dollars de promesses d’engagements seront débloqués. Que pensez-vous de ces promesses ?
Le manque de financement c’est la problématique principale des organisations de terrain comme la nôtre. Nous avons énormément de demandes, de sollicitations de la part d’associations. Alors évidemment nous nous réjouissons de ces annonces Maintenant nous nous interrogeons sur comment cet argent va parvenir jusqu’aux organisations comme la mienne, car nous n’avons eu aucun détail. Par exemple, c’était difficile d’avoir accès au fonds de 120 millions d’euros débloqués par la France pour financer les associations féministes. Cette fois-ci nous demandons que les financements soient plus accessibles et plus durables. Pour l’instant nous n’avons pas d’informations sur les critères d’éligibilité mais nous les attendons avec impatience.
Et sur le fond, qu’avez-vous pensé des nombreuses interventions pendant le FGE ?
Il y a eu beaucoup de discours et c’est une bonne chose. L’importance des organisations de terrain a été soulignée à plusieurs reprises, ainsi que les questions d’intersectionnalité, ce qui est une très bonne nouvelle si on souhaite prendre en compte tout le monde. Ce Forum a permis aux personnes concernées de s’exprimer en leur nom, comme les personnes handicapées. Sur le fond, les discours ont aussi insisté sur les jeunes générations et la transmission intergénérationnelle. Je pense que l’éducation joue un rôle fondamental dans le leadership féministe.
Alors ensuite comment tout cela va se traduire concrètement sur le terrain en lien avec les coalitions d’action ? Je ne sais pas encore. Nous avons encore beaucoup de travail sur les cinq prochaines années. Et je pense que la société civile devra avoir un rôle clé pour suivre et évaluer les engagements pris lors de ce FGE.
Pensez-vous que la participation ait été à la hauteur de cet événement et de vos attentes ?
Il y a eu une forte participation, l’événement en ligne a permis de le rendre accessible à un grand nombre de personnes. Cela prouve qu’il y avait des attentes importantes par rapport à cet événement et aux enjeux féministes. Mais est-ce que les gens ont eu le temps de digérer, de comprendre toutes les interventions ? Je ne sais pas !
Sur le plan médiatique, les retombées n’ont probablement pas été suffisantes. Il aurait fallu davantage communiquer sur les enjeux en amont. Je suis un peu mitigée, car nous nous sommes beaucoup dépensées en tant qu’associations féministes, mais peut-être pas pour grand chose. Maintenant il faut continuer d’avancer, et continuer les combats et les plaidoyers . Nous attendons de voir la suite, de voir comment les financements seront distribués et comment les engagements seront respectés. En tout cas, nous espérons être impliquées !
Propos recueillis par Chloé Cohen 50-50 Magazine