Brèves Une femme = une voix !

L’abstention massive au premier tour des élections régionales est très inquiétante pour le fonctionnement de la démocratie française et la bonne gestion du commun dont elle devrait être garante. Les femmes ont donc été trop nombreuses à bouder le chemin des urnes et à mésuser d’un droit si chèrement conquis par d’autres femmes qui en étaient privées et soumises aux choix politiques des hommes !

D’autant que le premier tour des régionales permet à de nombreuse listes de faire valoir leurs point de vues sur cette gestion, et que toutes les listes atteignant au moins 5% des voix seront représentées au Conseil régional.

Les régions sont des collectivités locales dont les Français·es ne connaissent pas toujours très bien les nombreuses missions, l’importance des budgets qu’elles ont à gérer et leurs zones d’influence. Tout cela impacte la vie de leurs habitant·es de manière très significative.

Avec un peu plus de 10.000 agents (dont près de 90% travaillant dans les lycées), 209 élus et un budget de 5 milliards d’euros, la Région Île-de-France agit dans la plupart des domaines qui touchent le quotidien des 12 millions de Franciliens : les transports, les lycées, l’apprentissage, le développement économique, l’environnement… 

En matière de transport, si important pour l’autonomie et l’accès à l’emploi de nombreuses femmes, les régions sont des actrices-clés de l’évolution des schémas de mobilité mis en place : transports en commun, et intermodalité possiblement renforcée par le schéma régional pour le vélo, qui reste le mode de déplacement le moins subventionné par les acteurs publics alors qu’il est le moins polluant, ou par la facilitation du covoiturage.

En matière d’éducation, les régions sont en charge des lycées, de leur construction, de leur entretien et de la restauration scolaire.

Les régions peuvent également soutenir significativement les entreprises et la formation professionnelle dont le développement d’un apprentissage qui conduit à l’emploi des jeunes filles et garçons.

Les régions élaborent aussi le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires qui concerne aussi bien l’énergie, que les transports, la biodiversité ou la gestion des déchets. Ce schéma s’impose ensuite aux collectivités locales de la région.

Les régions gèrent également de nombreuses aides européennes, que ce soit celles de la Politique agricole commune ou celles du plan de relance. Elles peuvent donc encourager les transformations nécessaires pour préserver à la fois l’environnement, notre santé et la qualité de notre alimentation qui passent par un renforcement de l’agriculture biologique et le développement des circuits courts d’approvisionnement alimentaire.

La politique culturelle et l’accès à la culture impulsés par les régions sont également décisifs dès le plus jeunes âge (lecture, arts plastiques et arts de la scène…) De nombreux lieux de cultures (centres d’art, théâtres et salles de spectacles..,) sont financés, ou pas, en région, et permettent d’irriguer le territoire en permettant au plus grand nombre un accès de proximité ou par le biais d’actions artistiques en milieu scolaires.

Enfin les régions s’engagent plus ou moins fortement sur les politiques d’égalité femmes/hommes et sur l’aide aux victimes de violences masculines, très souvent par le biais de soutiens aux associations agissant autour de ces thèmes. En Île de France, le Centre Hubertine Auclert dépend du Conseil régional (qui a abandonné l’Institut Émilie du Châtelet créé sous une mandature précédente…).

Toutes les femmes sont donc concernées au quotidien par les choix politiques qui sont faits dans leur région de résidence. Dans de nombreuses régions le vote au second tour des abstentionnistes du premier pourraient faire mentir les pronostics issus du premier tour !

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