Brèves Pour la déconjugalisation de l’allocation aux adultes en situation de handicap
La prise en compte des ressources de la conjointe ou du conjoint dans le calcul de l’AAH instaure une relation de dépendance financière vis-à-vis de la partenaire ou du partenaire de la personne handicapée. Ceci est particulièrement grave pour les femmes en situation de handicap vivant en couple. En corrélant le versement et le calcul de l’AAH aux revenus du conjoint, le gouvernement met les femmes en situation de handicap en état de dépendance et donc en danger de subir des violences conjugales. Nous savons que l’une des manifestations des violences conjugales est précisément la violence financière où le violent conjugal maintient sa partenaire sous sa domination, l’obligeant à lui demander de l’argent pour la moindre dépense, même personnelle.
Or, les femmes en situation de handicap sont particulièrement en danger d’être victimes de violences conjugales : l’on estime que 34 % d’entre elles subissent des violences commises par leur partenaire contre 19 % des femmes non-handicapées.
Dé-conjugaliser le versement de l’AAH permettrait aux personnes en situation de handicap qui touchent cette allocation d’en conserver le bénéfice même lorsqu’elles ont un·e conjoint·e et ainsi de diminuer le risque pour les femmes en situation de handicap victimes de violences conjugales de se retrouver contrainte de poursuivre la cohabitation avec l’agresseur.