Brèves En Afrique du Sud, des femmes rurales âgées attaquent un roi patriarcal en justice… et gagnent !
En Afrique du Sud, en 1990, Sizani Ngubane a cofondé le Rural Women’s Movement, une coalition de plus de 500 organisations communautaires rassemblant plus de 50 000 femmes et filles autochtones. Jusqu’à son décès prématuré à la fin de l’année dernière, Sizani Ngubane, en tant que directrice du Rural Women’s Movement, a remis en question le patriarcat ainsi que la misogynie, le sexisme et l’autoritarisme des chefs traditionnels. Au cours des dernières décennies, elle a concentré une grande partie de son travail sur le KwaZulu-Natal, et notamment sur l’Ingonyama Trust, un trust qui ne compte qu’un seul administrateur. Au moment de la mort de Sizani Ngubane, cet administrateur était le roi Goodwill Zwelithini. À lui seul, il contrôlait près de 30 % des terres du KwaZulu-Natal.
Environ cinq millions de personnes, soit près de 50 % du KwaZulu-Natal, vivent sur des terres contrôlées par l’Ingonyama Trust. Pendant des années, l’Ingonyama Trust a fait peu de cas des propriétaires terriens locaux qui possédaient en fait des titres de propriété, en vertu du droit coutumier, sur ces terres. Le Trust a été particulièrement vicieux et méprisant envers les femmes détenant ces titres de propriété issu du droit coutumier. L’année dernière, certaines de ces femmes, ainsi que le Rural Women’s Movement, ont poursuivi l’Ingonyama Trust en justice.
Vendredi dernier, le tribunal a tranché en faveur des femmes. Le tribunal a décidé que le Trust devait rembourser l’argent et les terres volées. Il s’agit d’une victoire monumentale pour les femmes, la démocratie et la justice, et la démonstration qu’une personne peut mourir mais que son esprit continue de vivre. Longue vie à Sizani Ngubane !
Women In and Beyond the Global
Crédit Photo : New Frame