Articles récents \ France \ Politique Annie David : de l’usine au Sénat

Plus jeune sénatrice à la Chambre haute entre 2001 et 2004, Annie David nous dit ce que signifie pour elle être une femme en politique. Le femmes qui ont inspirées Annie David : sa mère, femme de tête, indépendante, solidaire alliant « l’affirmation de soi et le respect des autres » et Marie-Georges Buffet, ancienne ministre des Sports qui a su prendre sa place dans la sphère politique.

Annie est tombée dans le militantisme quand elle était petite. Ses parents communistes ont toujours fait de leur foyer un lieu de discussions politiques ouvertes et animées. Le décès prématuré de son père lorsqu’elle a 17 ans l’a conduite à l’usine. La découverte de la brutalité de la condition ouvrière, et celle des inégalités femmes/hommes l’ont révoltée. C’est le déclencheur de son engagement politique et syndical, à la CGT dans un premier temps, puis au PCF en 1995.

De l’usine au Sénat

2001 : sa connaissance des réalités de terrain, son engagement au sein du PCF, son mandat de conseillère municipale dans l’opposition à Villard-Bonnot en Isère en font la candidate naturelle de son parti. Annie David gagne les élections et devient à 38 ans la plus jeune sénatrice de l’Isère. Elle est désormais parlementaire, épouse et mère : « juste une femme » précise-t-elle en référence à la chanson d’Anne Sylvestre.

Pour Annie David, la place des femmes en politique est partout. Elle est là où elles ont envie d’être. Son mantra : « mener le combat, ne rien lâcher, se faire respecter. » Ses chantiers : la condition des femmes, celle des travailleuses et travailleurs.

Si elle s’agace du comportement de certains de ses collègues soudainement très bavards et pressés de s’entretenir avec les ministres lorsqu’une sénatrice prend la parole dans l’hémicycle, elle déplore que les femmes soient encore si peu nombreuses à prendre les présidences de commissions au Sénat, laissant trop souvent la place à des hommes parfois peu compétents.

A ce titre, elle a toujours milité pour faire évoluer le statut de l’élu·e afin de faciliter l’entrée des femmes dans la sphère politique. Trop de femmes se privent de ce type d’engagement pour des raisons familiales mais pas seulement. Les élu·es ont besoin de pouvoir se former, ont besoin d’une reconnaissance bien plus appuyée de la Nation et d’un véritable accompagnement dans le cadre d’une reprise d’activité professionnelle.

Un regard sur la condition des femmes ici et maintenant

Annie David défend l’égalité en tous points, notamment l’égalité salariale et milite pour que soit reconnue l’existence, dans notre société, des métiers auxquelles les femmes sont assignées selon une construction sociale qui perdure. Ces professions sont souvent sous-payées, sous-valorisées. Elle défend l’écriture inclusive qui constitue un premier seuil de l’égalité filles/garçons, un premier seuil vers le respect d’autrui, convaincue que les mots disent notre vision du monde.

Elle se déclare en faveur du droit pour les femmes musulmanes de porter le voile et le maillot de bain couvrant si elles le souhaitent. Pour elle, le combat doit être mené contre des religions d’hommes pas contre les femmes qui expriment parfois leur identité par le vêtement. En revanche, elle affirme être fermement opposée aux créneaux réservés aux femmes, par exemple à la piscine, qui rendraient impossibles les rencontres interculturelles et favoriseraient l’entre-soi.

Annie David poursuit son engagement politique au PCF en portant les couleurs de son parti au sein du comité sénatorial composé de diverses organisations de gauche à pied d’œuvre autour de Guillaume Gontard, élu sénateur de l’Isère à sa suite en 2017 et aujourd’hui président du groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires au Sénat.

Sophie Courtois 50-50 Magazine

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