Brèves État des lieux de la santé des femmes en situation de grande précarité
À l’occasion du 8 mars, l’association Agir pour la Santé des Femmes (ADSF) a publié une étude statistique « État des lieux de la santé des femmes en situation de grande précarité », réalisée auprès de 1001 femmes accompagnées par l’association. La publication a vocation à définir les déterminants de santé, leur état de santé ainsi que les barrières d’accès aux soins qu’elles rencontrent.
Des informations cruciales et représentatives de l’état sanitaire des femmes les plus précaires
Alors que les études de genre restent largement insuffisantes, notamment pour les populations en précarité, les objectifs de cette publication sont d’alerter, sensibiliser, alimenter les études épidémiologiques et faire évoluer les pratiques pour une meilleure prise en compte et en charge des femmes en situation de grande exclusion par les professionnel·les de santé.
Par rapport aux moyennes nationales (lorsqu’elles existent), les observations publiées dans l’état des lieux attestent notamment que les femmes en situation de grande précarité sont nettement plus exposées :
- Aux violences (sexuelles, intrafamiliales, victimes de traite, mutilations génitales, mariages forcés…)
- À un éloignement du système de santé (nombreux bloquants d’accès aux soins, près de la moitié n’ont aucune couverture santé…)
- À une santé sexuelle et reproductive dégradée (nombreux troubles du cycle menstruel et fibromes, très peu ont un suivi gynécologique et de moyens de contraception, nombreux recours à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)…)
- À des pathologies respiratoires, maladies cardio-vasculaires, maladies auto-immunes, cancers…
- À des difficultés sur le plan de la santé mentale (manifestations anxieuses, états dépressifs, traumatismes…).
Une étude descriptive basée sur les données collectées sur le terrain
L’ADSF a pour missions d’aller vers et d’accueillir les femmes en situation de grande précarité pour leur permettre un accès aux soins, grâce à des équipes bénévoles et salariées composées de professionnel·les de santé (sages-femmes, infirmières, psychologues) et du social.
Les données de l’état des lieux proviennent des entretiens des femmes rencontrées en maraudes (rues et gares, hôtels sociaux, bidonvilles, Bois de Vincennes…), directement sur les lieux d’accueil ou ont été orientées par d’autres structures. Elles ont été rencontrées deux fois à minima en Île-de-France entre le 03/01/2019 et le 11/05/2020.