Articles récents \ Monde Forum Génération Égalité: les filles et les adolescentes pour un monde plus égalitaire
La jeunesse est au centre du Forum Génération Egalité. L’événement a souhaité offrir une place essentielle aux jeunes filles et adolescentes à la table des discussions et des négociations, pour construire, avec cette nouvelle génération, le monde de demain.
« Je rêve d’un futur où il y aurait plus d’opportunités pour les jeunes filles », commence Giovanna Silva, jeune militante féministe brésilienne. « En tant que femme, il est difficile d’avoir accès à l’éducation, et en tant que jeune fille au Brésil c’est encore plus compliqué. Seules 10% des femmes terminent leur éducation supérieure au Brésil ».
L’éducation se retrouve rapidement au cœur des discussions de cet événement organisé le lundi 29 mars au Mexique. Car sans éducation, il sera très difficile d’offrir aux nouvelles générations de femmes les mêmes droits et les mêmes opportunités que leurs homologues masculins. Toutes les intervenantes disent espérer pouvoir faire des études supérieures, pouvoir bénéficier des mêmes salaires que les hommes, avoir des postes dans les gouvernements… Nous en sommes encore loin mais les défis sont posés sur la table.
« L’accès à l’éducation des jeunes filles doit être au cœur de l’agenda du FGE », confirme Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation. « L’éducation c’est la clé pour obtenir l’égalité de genre. Il faut connecter toutes les écoles du monde à internet », intervient Henrietta Fore, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Et pour y arriver « il faut lutter contre le mariage forcé des enfants, car c’est une barrière critique pour l’accès à l’éducation des filles âgées de 10-11 ans », estime Faith Mwangi-Powell, Directrice générale de Girls not Brides.
De son côté, Colm Brophy, ministre irlandais chargé de l’aide au développement outre-mer et de la diaspora, cite les axes importants identifiés par son gouvernement : « en février dernier, l’Irlande a lancé une action éducation pour les jeunes filles et s’engage à ce que toutes les filles et adolescentes aient accès à 12 ans d’éducation de qualité. L’Irlande estime qu’il faut soutenir l’hygiène menstruelle à l’école, assurer un environnement sans violences, une bonne alimentation et former les jeunes filles au cyberharcèlement ».
Des exemples concrets démontrent aussi pourquoi l’éducation est essentielle pour permettre une égalité de genre. « Au Zimbabwe, les jeunes filles dans les zones rurales n’ont pas pu avoir accès aux cours en ligne avec la pandémie, certaines sont même tombées enceintes », raconte Nyaradzayi Gumbonzvanda, envoyée spéciale de l’Union africaine pour lutter contre les mariages forcés des enfants.
« J’ai vu que mes camarades arrivaient en classe avec des bleus, que certaines devaient abandonner l’école, d’autres étaient mariées de force. J’ai pu m’échapper aux Etats Unis et je me suis inscrite dans une école, j’ai eu accès à internet, et j’ai commencé à en savoir plus sur les mariages forcés dans mon pays, dans mon village », raconte à son tour une jeune féministe afghane.
Le réchauffement climatique se retrouve aussi rapidement au cœur des discussions de ces jeunes féministes. « J’aimerais des transports public gratuits sûrs et accessibles, plus de matériaux recyclés, des entreprises qui rendent des comptes et qui reconnaissent le problème du plastique à usage unique », liste Olivia Wainwright, jeune féministe anglaise.
« Nous, les jeunes, sommes l’avenir de la planète. On doit nous donner l’opportunité d’être des leaders. Les chef·fes d’Etat doivent travailler davantage avec les jeunes filles et nous inclure dans les discussions », estime Alesha Douglas jeune activiste de Trinidad et Tobago.
Evidemment, comme lors de toutes les autres conférences, la question des financements est posée sur la table. « Les gouvernements doivent s’engager financièrement pour l’égalité de genre. Les entreprises et le secteur privé ne doivent pas seulement faire des déclarations, publier des communiqués de presse. Il ne faut pas que des réactions, il faut aussi de la prévention, et il faut établir des mécanismes pour combattre les injustices dans le monde professionnel », conclut Salomé Beyer, militante colombienne.
Chloé Cohen 50-50 Magazine