Articles récents \ Monde Mouvements et leadership féministes au coeur du Forum Génération Egalité
D’ici la tenue du Forum Génération Égalité (FGE) du 30 juin au 2 juillet à Paris, le gouvernement continue d’informer le grand public sur les enjeux de cet événement féministe, à travers une série d’échanges en ligne, menés par Delphine O, Ambassadrice et Secrétaire générale du FGE. Il y a quelques semaines, les discussions s’articulaient autour de la dernière et sixième Coalitions d’action « mouvements et leadership féministes ».
La première intervenante de cette table-ronde a assisté à la Conférence de Pékin en 1995. Françoise Picq est historienne du féminisme et elle dresse un tableau de l’évolution des mouvements féministes depuis 26 ans. Que peut-on dire de l’évolution de ces mouvements et de leurs besoins aujourd’hui ? « La Plateforme de Pékin et les mouvements féministes ont très vite été confrontés à des tentatives de remise en cause de la part de l’Eglise, du Vatican et d’Etats conservateurs, notamment sur les droits de santé sexuelle et reproductive », détaille Françoise Picq. Aujourd’hui, nous assistons cependant à quelques progrès, notamment en ce qui concerne les relations entre les mouvements féministes et les institutions. « Le Mexique, la France, la Suède, le Canada, l’Espagne ou encore le Luxembourg ont adopté une diplomatie féministe », complète l’historienne.
Les jeunes féministes
Mais qu’en est-il des jeunes mouvements féministes ? Le FGE compte laisser une place importante aux jeunes féministes, alors quelle place occupent-elles/ils dans les mouvements féministes ?
« Le leadership féministe doit se faire avec la jeunesse. Les jeunes féministes ne doivent pas être considéré·es comme des groupes marginaux. Le FGE est novateur, car il accorde une place importante aux jeunes, mais il faut nous laisser de la place pour soumettre des suggestions, prendre la parole… et ce pendant les 5 prochaines années. Ce n’est pas toujours facile, quand on est jeune, d’oser s’exprimer face à des personne plus visibles et plus expérimentées. Mais les jeunes féministes doivent avoir la garantie de pouvoir prendre part aux décisions », explique Kristy Romain, membre de Young Feminist Europe.
La question du financement
Evidemment, pour avoir un leadership féministe efficace, les associations et organisations doivent bénéficier de financements. « Les organisations et les associations féministes sont sous-financées. 75% des associations féministes mondiales reçoivent moins de 50 000 $ par an. Comment peut-on changer les choses et faire évoluer les mentalités sans moyens financiers ? Les associations et organisations ne peuvent pas être efficaces sur le terrain sans argent, pour payer les salaires par exemple », déclare, sans ambiguïté, Fawzia Baba-Aissa, co-fondatrice du Fonds pour les Femmes en Méditerranée.
Encore trop peu d’Etats financent suffisamment les associations féministes. « Il faudrait également sensibiliser les Fondations et les entreprises, pour avoir des financements flexibles et de façon pérenne », conclut Fawzia Baba-Aissa.
Chloé Cohen 50-50 magazine
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