Articles récents \ Monde Activistes, le petit guide pour faire entendre sa voix : militer pour un monde plus féministe !
Vingt-cinq ans après la Conférence de Pékin, le Forum Génération Égalité (FGE), reporté à juin 2021, aura lieu à Paris. A cette occasion, l’ONG Equipop publie Activistes, le petit guide pour faire entendre sa voix, en partenariat avec le Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest. Des jeunes activistes de huit pays y partagent leurs expertises pour mettre en œuvre des actions de mobilisation féministe à travers le monde.
Afin de poursuivre et réactualiser des actions en faveur de l’égalité des genres à échelle nationale et internationale, ONU Femmes a saisi l’opportunité de l’anniversaire de la Déclaration de Pékin et a proposé au Mexique et à la France de co-organiser le FGE. Le but étant d’entamer une discussion publique internationale afin de protéger les droits des femmes et des minorités sexuelles, souvent remis en cause dans différentes régions du monde. Pour tendre vers des sociétés les plus égalitaires et les plus justes possibles, la préservation de ces droits est essentielle. Depuis 1995, d’autres questions ont été soulevées en matière de genre et il s’agit également d’inscrire ces nouvelles causes dans l’agenda associatif, activiste mais aussi politique.
Le guide a été élaboré par Equipop à l’occasion de l’événement du FGE et le but poursuivi est d’accompagner les lectrices et lecteurs afin de les aider à mettre en place des actions et contributions en faveur de l’égalité des genres. Que ce soit au niveau national, international ou local, l’expérience des un·es et des autres, compte. Les citoyen·nes ont elles/eux aussi le pouvoir de façonner la société dans laquelle elles/ils souhaitent évoluer. Ce guide a pour objet une lecture dynamique. En effet, rendre la lectrice/le lecteur actrice/acteur est crucial si l’on veut aboutir à la mise en place d’un ensemble d’actions en faveur du droit des femmes.
A ce titre, société civile, représentant·es du secteur privé, fondations, universitaires, syndicats, artistes, créatrices/créateurs de contenus, tou·tes et tous s’engagent afin d’encourager la responsabilisation des Etats en matière d’égalité de genre.
Des actes, plus seulement des discours
A partir de « To do list » et « boîtes à idées », le guide propose des pistes d’actions concrètes en se basant sur l’expertise des membres du Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest. Depuis 2018, ces jeunes féministes agissent ensemble pour être entendu·es dans les processus de décisions. Pour promouvoir des sociétés égalitaires, leurs actions se basent sur une trame de valeurs bien définies : le droit de disposer librement de son corps, le pouvoir de savoir, le pouvoir économique et politique des femmes…
Chercher des allié·es et construire des collaborations féministes, n’est pas toujours évident, et pour cause : des lieux où sexisme et inégalités répondent présents tels que les collèges, lycées, facs, clubs de sport, etc., ne sont pas toujours sensibilisés aux questions du féminisme. Trouver des allié·es dans ces endroits est pour autant largement envisageable. De même que sensibiliser des autorités influentes au sein des collectivités territoriales et hautes autorités est une piste à ne pas négliger.
Pour que les gouvernements passent des paroles aux actes, il faut essayer de se faire entendre. Cela peut passer par les réseaux sociaux, comme on a pu le voir dernièrement. Certain·es créatrices et créateurs de contenus à haute notoriété ont su faire entendre leurs revendications et celles de milliers de personnes. On pense notamment à la créatrice de contenus et étudiante à Sciences Po, Louise Aubery alias @Mybetterself qui a touché plus d’un million de personnes en décembre dernier avec son post Instagram pour lutter contre la précarité menstruelle. A-t-elle contribué à faire avancer le débat sur la gratuité des serviettes périodiques ? Difficile de le savoir, mais sa voix n’est sûrement pas passée inaperçue au sein des instances gouvernementales puisqu’elle a pu s’entretenir avec la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Elisabeth Moreno.
On pense également à Gaspard G et sa vidéo Instagram à propos de la santé mentale et la situation précaire des étudiant·es depuis le début de la crise sanitaire. Cette vidéo lui a valu plus de deux millions de vues et a débouché sur une conversation avec le premier ministre Jean Castex. Ainsi, le plaidoyer en faveur de l’égalité des genres passe par les réseaux sociaux, mais également par des recommandations, écriture d’articles, pétitions ou encore lettres ouvertes.
Pour faire porter les revendications et préoccupations de la société, il est important de pouvoir définir les sujets les plus urgents, sans pour autant les hiérarchiser. Le guide préconise ainsi la création de sondages, la mise en place de consultations et tables rondes pour recueillir des opinions, mais aussi des recommandations de la société civile.
Avec tous ces outils de mobilisation et d’action, Activistes, le petit guide pour faire entendre sa voix donne des clés pour mener un combat encore inachevé, celui des droits des femmes et minorités de genre.
Chloé Vaysse 50-50 Magazine.
Illustration : Noémie Klein