Articles récents \ Monde Les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains fondamentaux

Le Forum Génération Égalité (FGE) continue de s’organiser en coulisses. Pour tenter d’informer au mieux le grand public, le gouvernement a lancé une série d’événements en ligne, menés par Delphine O, Ambassadrice et Secrétaire générale du FGE. Jusqu’en mars 2021, le Secrétariat général du Forum Génération Egalité organisera donc une série d’événements thématiques dédiés aux six Coalitions d’actions du Forum. Le 8 janvier dernier, les discussions s’articulaient autour de la thématique prioritaire « autonomie corporelle, les droits et santé sexuels et reproductifs ».

« Célébrons la légalisation de l’avortement en Argentine », rappelle d’emblée l’ambassadrice Delphine O. Et pour cause, Leonardo Daniel Costantino, l’ambassadeur d’Argentine en France est présent à la table des discussions. « Les droits et santé sexuels et reproductifs sont régulièrement remis en cause par de nombreux pays », rappelle Delphine O, en introduction de cet événement organisé par le gouvernement français. La troisième Coalition d’actions s’intitule  » Autonomie corporelle et droits en matière de santé reproductive et sexuelle « .

Les messages clés

Comme les précédentes éditions, l’événement du 8 janvier se découpe en trois parties distinctes. La première « quels messages clés pour la Coalition d’actions au Forum Génération Egalité » a pour objectif de révéler les enjeux de la Coalition d’actions, dont la France est championne. « Sans accès à une éducation sur la sexualité, à l’avortement, alors il n’y aura pas d’égalité », admet Véronique Séhier, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et du Planning familial. « Il faut lutter contre les stéréotypes de genre grâce à l’éducation. Les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains fondamentaux. Le droit à disposer de son corps est, en temps de crise, l’un des premiers droits à être attaqué. Les mouvements anti-choix, populistes et religieux veulent contrôler le sexualité des femmes et préfèrent les assigner à un rôle de mère », poursuit-elle. L’enjeu pour le FGE est d’autant plus grand que cette coalition était l’un des « points faibles » de la conférence de Pékin en 1995. L’accès à une éducation de qualité sur la sexualité est l’un des principaux objectifs de cette Coalition. Mais, comme le souligne Agathe Blanc-Kamissoko, chargée de programme pour l’Association des Femmes juristes de Côte d’Ivoire, il est indispensable de « sécuriser un budget en temps de crise ». « Le FGE doit aller plus loin que Pékin. Il faut garantir un accès aux méthodes contraceptives, sans discrimination, à toutes les femmes », insiste-t-elle.

Collaborations et sujets transversaux

Dans la deuxième partie de l’événement, « comment faire travailler les différents acteurs ensemble », les intervenant·es s’interrogent sur la façon dont la société civile, les gouvernements, les associations ou les entreprises privées peuvent collaborer pour définir des objectifs communs.  « Nous recommandons plusieurs actions pour permettre ce travail multi-actrices/acteurs. D’abord, nous pensons qu’il est important de mettre en place un suivi régulier pour que chaque actrice et acteur honore ses engagements. Ensuite, en ce qui concerne l’engagement politique, les chefs d’Etat et tous les ministres doivent être impliqué·es et pas seulement les ministres de la Santé responsables des questions des droits sexuels et reproductifs. Et enfin le financement est indispensable, il faut déterminer un budget dans les plans de relance post-crise, car investir dans les droits des femmes, c’est participer à la relance économique », détaille Kate Hampton, directrice générale de la Children’s Investment Fund Foundation. L’autre sujet évoqué lors de cette deuxième partie est l’implication des jeunes au FGE. Tous les participant·es estiment qu’il faut associer les jeunes, particulièrement concerné·es par ces questions des droits et santé sexuels et reproductifs, et qu’il faut leur donner les moyens de participer au Forum Génération Égalité.

Enfin, dans la troisième et dernière partie « comment créer des solidarités internationales », Leonardo Daniel Costantino, l’ambassadeur d’Argentine en France, estime que « la volonté politique est indispensable » pour faire voter des lois progressistes et atteindre enfin l’égalité de genre. De son côté, Delphine O conclut sur l’importance de créer une transversalité entre les différentes Coalitions d’actions, afin de créer ces solidarités internationales, comme les violences ou les mariages forcés qui sont des sujets transversaux.

Le prochain événement se tiendra, en ligne, le 25 janvier pour évoquer « l’action féministe pour la justice climatique ».

Chloé Cohen 50-50 Magazine

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