Brèves M6 : « Opération renaissance », une émission grossophobe !
L’émission « Opération Renaissance » présentée par Karine Le Marchand sur M6 retraçait lundi 11 janvier le parcours de deux femmes obèses qui grâce à un programme privilégié et entourées de dix spécialistes, ont réussi à perdre en trois ans plus de 40 kilos, objectif proposé par le dit-programme.
En général, les cas d’obésité sont liés à de graves problèmes psychologiques, sociaux ou médicaux qui ne se résolvent ni facilement ni rapidement et trois ans semblent être une exception car d’après la plupart des spécialistes, il faut plusieurs années pour s’en sortir et les rechutes sont nombreuses.
Les deux jeunes femmes sélectionnées n’ont pas été choisies par hasard, elles avaient de grandes chances de s’en sortir au départ. En effet, l’une d’elle a une famille chaleureuse qui l’a soutenue, l’autre a un petit ami qui a aussi été un soutien majeur. Elle a également réussi contre toute attente, à se réconcilier avec sa sœur qui l’avait maltraitée dans son enfance.
Tracy et Elodie devraient donc être présentées comme des cas exceptionnels. L’émission fait croire au public que « quand on veut, on peut » et envoie ainsi un signal négatif à toutes celles et ceux qui ne parviendraient pas à un tel résultat.
De plus, la notion de féminité nécessaire d’après Karine Le Marchand pour reconquérir son estime de soi est largement liée aux tenues vestimentaires. En effet, le tiers de l’émission, est consacré à la conseillère en relooking. Celle-ci n’hésite pas à affirmer que la féminité ce sont les talons et les vêtements chics et à la mode, qu’elle fait porter aux deux jeunes femmes.
Dans ce programme cousu de fils blancs ou dorés… l’histoire développée sur mesure pour l’émission et son succès, ressemble plus à un conte pour obèses, qu’à la réalité du problème, et la féminité y est réduite à une question d’apparences et de conformité.
Catherine Grangeard, psychanalyste et spécialiste de l’obésité, a réagi. Elle est interviewée par Yahoo.
L’association Gras Politique a réagi également en lançant le #PASMARENAISSANCE sur les réseaux sociaux, avec le slogan « Je suis bien vivant·e. Pas besoin de renaissance », ainsi qu’en publiant une tribune sur Mediapart.