Média Le discours féministe puissant d’Agnès Jaoui
« Vers 5 ans je me suis faites abusée par un inconnu dans la cage d’escalier de mon immeuble », « Vers 6 ans j’ai découvert à la télévision Fifi Brindacier, une petite fille avec des tresses en l’air et une force surnaturelle », « A 11 ans je me suis faites abusée par mon oncle » , « A 12 ans j’ai commencé un régime que je n’ai toujours pas terminé pour tenter d’éradiquer ces rondeurs et cette graisse qui semblaient posées tant de problèmes de désir et de dégout. », « Vers 16 ans au cours de théâtre où j’étais inscrite, je me suis rendue compte que pour 10 rôles d’hommes il y en avait 2 ou 3 de femmes et qui offraient peu de possibilités d’identifications. «
Ces mots sont ceux de l’actrice et réalisatrice Agnès Jaoui lors de la troisième édition des Assises pour l’égalité, la parité et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.
De la petite fille abîmée par des blessures du passé à la femme engagée devenue actrice et réalisatrice, c’est à travers sa propre expérience, qu’Agnès Jaoui capte l’attention de son public.
Son discours intime et féministe livre aussi un combat d’une vie, celui d’être une femme dans un milieu majoritairement constitué d’hommes :
« Depuis quelques années on s’est rendu compte qu’une seule femme avait obtenu le César de la meilleure réalisatrice », « En 2020, on s’est rendu compte que la composition des votant·es aux Césars comptait une majorité de 65% d’hommes », « En 2020, 88% des films à la Télévision français sont réalisés par des hommes, au cinéma c’est environ 76% des films selon les années. »
« J’ai 56 ans et je ne me réjouis pas de ces chiffres. Je crois à l’influence immense des images et d’autant plus quand nous n’en avons pas forcément conscience » conclut-elle.