Brèves Prostitution en Allemagne : les dessous d’un business macabre
D’après l’hebdomadaire économique allemand Die Wirtschaftswoche, le chiffre d’affaire de la prostitution en Allemagne s’élèverait à 7 milliards d’€, pour une population de prostituées en bordels de 89 500, dans les services d’escort de 60 000, et dans la rue de 71000. Un nombre inconnu (en tout elles seraient presque un demi-million) de femmes est prostitué ailleurs, dans des appartements, des camping-cars, des lofts non déclarés. Depuis le début de la pandémie les bordels sont fermés et le « secteur » a connu la plus forte baisse d’activité de toute l’économie allemande, s’inquiète l’hebdomadaire. 35 % des femmes sont originaires de Roumanie et 19% d’Allemagne, toujours selon cette revue. Les autres viennent d’autres pays d’Europe : Bulgarie, Albanie, Ukraine, Pologne ou d’ailleurs : Argentine mais aussi Kenya et Nigéria.
Seules 5% de ces femmes seraient âgées de 18 à 20 ans, ce pourcentage décrédibilise complètement cette étude. Il est en effet facile de se rendre compte que la plupart des prostituées ont moins de 21 ans. La loi de 2016 les oblige à se soumettre à un enregistrement de leurs données personnelles et à une consultation de conseil tous les six mois si elles ont moins de 21 ans, tous les 2 ans au-delà. Leur état civil étant invérifiable dans la plupart des cas, les proxénètes et les propriétaires de bordels les enjoignent à se déclarer plus âgées qu’elles ne sont pour échapper à ce contrôle, voire leur fournissent les faux papiers correspondants. La perte financière pour l’économie allemande que l’article met au premier plan, masque l’aspect humain de ces femmes que la pandémie a rendues encore plus vulnérables et dont beaucoup ont dû continuer à se prostituer malgré l’interdiction… Elles sont nombreuses à avoir été verbalisées : 56 000 € d’amendes pour racolage ont été infligés pour la seule ville-état de Hambourg
Florence Humbert 50-50 magazine