Articles récents \ France \ Société Romain : «Pendant le confinement, j’ai été le papa, le nounou, l’animateur, le cuistot, l’homme de ménage… »
Romain a 40 ans, il est éducateur sportif, diplômé d’état, avec une spécialisation dans le badminton. Il a une fille de 6 ans et un garçon de 3 ans et demi. Sa compagne Nathalie travaille en EPADH. Avant, pendant, après le confinement Romain est un exemple encore rare de compagnon et de père qui prend en charge les enfants et la maison.
Que faisiez-vous par rapport aux enfants et à la maison avant le confinement ?
Moi je ne travaille pas le matin. Cela me permet de voir les enfants, d’être avec eux et de pouvoir les gérer le matin. Il faut les préparer, les faire manger puis les emmener à l’école. Ma compagne Nathalie n’est pas là le matin parce qu’elle commence très tôt, c’est donc moi qui me charge des petit.es.
Je travaille plus l’après midi et le soir. Donc je ne vois principalement mes enfants que le matin et les soirs où je rentre tôt, mais ça n’arrive pas souvent, deux fois par semaine. Et sinon les week-ends.
Dans notre couple, nous sommes pour le partage. Avec Nathalie, nous nous sommes toujours dit que nous allions varier notre travail à la maison. Ce n’est pas parce que l’un.e de nous faisait telle activité avec les enfants une fois, qu’il allait le faire tout le temps. Nous n’avons jamais fait un planning des taches ménagères et des activités avec les enfants. C’est comme ça vient et c’est super parce que nous ne nous prenons pas la tête sur ces questions. En plus, c’est vrai que j’ai un petit coté, je n’irais pas jusqu’à dire maniaque, mais j’aime bien que la maison soit propre et donc je passe souvent le balais, je fais souvent la vaisselle et je m’occupe du linge. Nathalie, elle fait beaucoup plus la cuisine. Et quand elle fait le ménage, de temps en temps, elle le fait à fond. Moi je le fais tous les jours un petit peu mais avec elle ça brille de partout (rires), c’est un peu ça notre fonctionnement.
Moi j’adore faire la cuisine aussi mais le problème étant que dans la semaine, je n’ai pas d’occasion de la faire. Mais le week-end ou pendant les vacances, j’aime beaucoup faire à manger !
Alors pendant le confinement comme la vie s’est elle organisée dans votre famille ?
Je me suis retrouvé en chômage partiel comme beaucoup et donc confiné. Mais Nathalie a continué à travailler dans son EPAHD. Au début, je me sentais un peu comme en vacances avec un peu de devoirs à faire faire aux enfants. C’étaient des sortes de vacances ludiques qui étaient rythmées par les devoirs. Au début, pendant 3 semaines, 1 mois, tout s’est bien passé. Et c’est vrai que je faisais un peu tout. Pendant le confinement, j’ai été le papa, le nounou, l’animateur, le cuistot, l’homme de ménage…
J’ai été vraiment poly-casquettes pendant ce temps particulier. Donc pendant 1 mois ça allait mais c’est vrai qu’après, les enfants étaient un peu déboussolé·es. Elle/il avaient besoin de sortir de la maison, d’aller voir leurs copines/copains, de retourner à l’école, ce qui n’était pas possible… Donc elle/il me l’ont fait ressentir indirectement et j’avoue qu’il y a des moments où j’ai un peu craqué, c’était dur ! Nathalie était là, seulement, par moment ! Quand elle travaillait le matin, elle était là l’après-midi, et vice versa. Il y a toujours un moment où nous échangions et où elle prenait le relais.
C’est vrai que j’ai vécu une phase dure psychologiquement. Rester à la maison, sans voir d’autre personnes, sans reprendre le travail qui donne du lien social, c’était dur.
Et l’une des raisons pour laquelle le premier mois s’est bien passé, c’est aussi parce que j’avais mon petit frère et sa compagne à la maison, confiné·es avec nous. Cela faisait toute la différence, c’était donc un peu plus encore comme des vacances ! Nous avons fait pas mal d’apéros. Elle/il nous ont aidé à organiser des animations avec les enfants etc. Et quand elle/il sont parti·es, nous sommes rentré·es dans une routine à 4 qui était complètement différente et vraiment plus compliqué à gérer quand j’étais tout seul.
Mais il est vrai que nous avons un jardin, il a fait beau, nous sommes en pleine campagne donc franchement nous n’étions pas à plaindre par rapport à beaucoup d’autres personnes qui ont vécu le confinement dans des appartements à Paris ou ailleurs.
Est-ce que vous avez eu des changements à cause du confinement sur votre quotidien aujourd’hui ?
Non, il n’y a pas eu de changement particulier. Nous sommes assez zens et tranquilles. Cela m’a fait beaucoup de bien de reprendre le travail ! Nous avons un peu retrouvé notre rythme d’avant. Mais cela n’a pas vraiment changé en soi notre relation et notre manière de fonctionner. Je continue à m’occuper des enfants, du ménage, du linge….
Et nous avions déjà un rapport avec la nature et l’environnement qui était très fort. Ce confinement nous a permis de renforcer cela et nous avons encore plus cultivé notre jardin. Nous nous sommes bien amusé·es avec les plantes, avec les graines et toutes ces petites choses !
Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 magazine
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