Articles récents \ DÉBATS \ Tribunes Stop aux agressions fascistes du régime turc !
Mardi 23 juin, un drone de combat de l’armée turque a délibérément visé et tué trois femmes kurdes, dans le village de Helincê, à Kobanê. Zehra Berkel, Hebûn Mele Khelil et Emine Weysi étaient des activistes du mouvement des femmes Kongreya Star. La première était de plus coordinatrice du mouvement au niveau régional.
Cette attaque lâche vise non seulement Kobanê, le symbole de la résistance kurde contre Daesh, mais aussi les femmes qui sont au centre de la révolution sociale menée depuis 2012 au Rojava, une expérience démocratique unique au monde, basée sur le communalisme, la démocratie, l’égalité des genres, le pluralisme ethnique et l’écologie. Des valeurs qui font peur à la Turquie.
Le régime turc a toujours ciblé les femmes afin d’atteindre le cœur de la résistance kurde. Il l’a fait à Paris, en janvier 2013, avec l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, puis à Silopi, en janvier 2016, en exécutant les activistes Sêvê Demir, Pakize Nayır et Fatma Uyar. Plus récemment, en octobre 2019, le régime fasciste d’Erdogan a exécuté, par la main de ses mercenaires djihadistes lâchés au nord de la Syrie, la dirigeante politique Hevrîn Khalaf. Ces crimes odieux ne sont que quelques-uns de la longue liste des féminicides commis par la Turquie au cours des dernières décennies, dans sa sale guerre contre les Kurdes.
Le massacre des trois femmes s’inscrit dans une répression et une guerre tous azimuts et sans merci menées par la Turquie d’Erdogan pour anéantir le peuple kurde. Au nord de la Syrie, dans les territoires occupés par le régime turc, en violation totale du droit international, les Kurdes et les autres composantes ethniques de la région sont meurtris par les violations et exactions quotidiennes commises par l’armée turque et ses mercenaires djihadistes. Au Nord-Kurdistan, les élus et militants du Parti démocratique des Peuples (HDP) subissent une répression systématique destinée à empêcher toute expression politique du peuple kurde : pas un jour ne se passe sans des destitutions d’élus, des arrestations, des détentions et de lourdes condamnations prononcées par une justice aux ordres du dictateur Erdogan.
Depuis quelques années, le régime fasciste turc ne cache aucunement ses ambitions néo-ottomanes, cherchant à reconstituer les frontières définies par le Misak-i Milli (Pacte national, adopté en 1920 par le parlement ottoman). Cela se traduit par des campagnes d’invasion dans les régions kurdes du nord de la Syrie, ainsi qu’au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). L’armée turque dispose déjà de nombreuses bases dans cette région où elle mène, à sa guise, des incursions terrestres et aériennes, prenant pour prétexte la présence du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Les raids aériens quotidiens effectués par la Turquie depuis le 15 juin dernier ont fait jusqu’à présent au moins 8 morts ainsi que de nombreux blessés au Sud-Kurdistan.
La Russie qui contrôle l’espace aérien au-dessus de Kobanê, ainsi que la coalition internationale, sont autant responsables que la Turquie du massacre ciblé des trois activistes kurdes. En laissant faire la Turquie et en gardant le silence face à ses crimes de guerre, la communauté internationale encourage le régime d’Erdogan dans son fascisme expansionniste.
Le monde qui applaudit les Kurdes pour leur victoire contre Daesh n’a pas le droit de garder le silence contre les agressions et les crimes de guerre de la Turquie.
Ensemble, élevons la voix pour dénoncer le fascisme turc et ses crimes, et soutenir la résistance du peuple kurde.