Brèves 16 juin : journée internationale des travailleuses domestiques
Le 16 juin est la Journée internationale des travailleurs et travailleuses domestiques, qui assurent une mission essentielle dans des conditions souvent difficiles. Mobilisons-nous à leurs côtés !
Un travail peu reconnu et des droits bafoués. On parle de « travail domestique » pour désigner les activités rémunérées qui sont exercées pour le compte et au domicile de particuliers. Dans le monde, 67 millions de personnes sont concernées, dont 55 millions de femmes. En France on parle plutôt de “services à la personne”. Dans cette catégorie rentrent les employé·es de maison (ménage, cuisine, jardinage…), les aides à la personne (soins aux personnes âgées et dépendantes), les assistant·es maternelles et gardes d’enfant à domicile.
Outre le risque de troubles musculo-squelettiques (tendinites, sciatiques…), une travailleuse domestique s’expose à diverses maladies professionnelles, car elle manie souvent des produits toxiques : en moyenne, la concentration de produits chimiques dans le sang d’une femme de ménage est supérieure à celle d’un ouvrier ou d’une ouvrière de la chimie. La pénibilité physique et la charge mentale du travail domestique restent peu connues, et ne sont malheureusement pas les seules difficultés auxquelles s’exposent les millions de femmes concernées.
Avec d’autres associations, collectifs et syndicats, ActionAid France milite depuis de nombreuses années pour le respect de leurs droits, car partout dans le monde les abus sont nombreux : absence de contrat et de sécurité sociale, absence de temps de repos, sous-rémunération, surcharge de travail, isolement, violences psychologiques, physiques ou sexuelles, voire travail forcé ou esclavage. Or par définition, le travail domestique se déroule dans la sphère privée, ce qui rend difficile les contrôles extérieurs, mais aussi la mobilisation collective de personnes souvent isolées, surtout lorsqu’elles sont logées sur place.
En première ligne face au coronavirus. La pandémie du Covid 19 a encore aggravé leurs conditions de travail et révélé le manque de reconnaissance sociale des travailleuses domestiques. Dans le monde, de nombreux signaux d’alarme ont été tirés pour alerter l’opinion et les responsables politiques sur les conséquences de l’épidémie pour ces travailleuses invisibles, confinées dans les foyers de leurs employeurs ou renvoyées sans aucun moyen de subsistance.
En France, le secteur de l’aide à domicile, dans sa globalité, représente environ 2 millions de salarié·es, dont 97% sont des femmes qui travaillent majoritairement en temps partiel avec des salaires insuffisants. Le traitement que leur ont réservé les pouvoirs publics révèle un manque de considération pour ces professions nécessaires, et en particulier pour les aides à domicile. C’est pourquoi nous soutenons l’appel à mobilisations du 16 juin 2020.
La « sortie de crise » sanitaire doit être l’occasion d’une véritable reconnaissance et d’une revalorisation des métiers du lien.
Pourquoi se mobiliser le 16 juin ? Le 16 juin est la Journée internationale des travailleurs et travailleuses domestiques depuis que l’Organisation internationale du travail (OIT) a adopté une Convention qui garantit leur droit à des conditions de travail décentes. L’adoption de la Convention n°189 de l’OIT, le 16 juin 2011, a été une victoire historique pour l’ensemble des personnes travaillant au domicile d’une ou plusieurs familles : c’est-à-dire des millions d’employé·es de maison, de nounous, d’auxiliaires de vie… dont les droits ont été reconnus, au même titre que ceux d’autres travailleuses et travailleurs.
Depuis le 16 juin 2011, 70 pays ont pris des mesures pour mettre en œuvre cette Convention, et 24 pays l’ont ratifiée. Alors que le Parlement européen a recommandé en 2016 sa ratification par les pays membres de l’Union européenne, la France ne semble pas en avoir fait une priorité.