Brèves 8 juin 2020 : Remise de médailles aux premières de corvée

Le Président l’a dit : il veut réactiver la  » médaille de l’engagement face aux épidémies  » afin de  » récompenser les personnes qui se sont dévouées pendant la crise du Covid-19 «  . Nous le prendrons au mot le 8 juin prochain, 3 mois après la grève féministe et la mobilisation inédite et gigantesque du 8 mars 2020 dans de nombreuses villes de France.
Nous décernerons des médailles pour toutes les femmes en 1ere ligne durant la crise sanitaire et sociale créée par le COVID et qui gagnent des salaires dérisoires : dans la santé, le para-médical, l’aide à la personne (soins, assistance), le nettoyage, la grande et moyenne distribution, le petit commerce, la Poste, l’Éducation Nationale, l’agriculture… Aussi pour celles, les femmes à la maison, et pour beaucoup en télétravail, qui ont géré le plus souvent seules les enfants confiné·es, les courses, le ménage, l’éducation, l’école, les loisirs, le stress et l’angoisse…
Assez curieusement, à notre plus grand étonnement, le Président n’a pas prévu de médaille pour les femmes victimes de violences conjugales confinées 24 h sur 24 h avec l’agresseur… Pas plus pour les femmes désirant avorter et ne souhaitant pas se rendre à l’hôpital et pour lesquelles la seule réponse a été de permettre l’IVG médicamenteuse à 9 semaines à domicile malgré la mobilisation des associations et le succès de la pétition  » Covid 19 : Les avortements ne peuvent attendre ! Pour une loi d’urgence !  » : 50 000 signataires.

Nous refusons de revenir  » à la normale « . La gestion de la crise par le gouvernement a été calamiteuse !

À Paris, le collectif  » On Arrête Toutes « , qui porte la grève féministe, appelle à se retrouver à 18 h devant l’hôpital Tenon. Nous soutenons la mobilisation des personnels de santé, en première ligne pour lutter contre le COVID, dans un contexte de pénurie de personnels, de lits, de salaires misérables imposés ces dernières années par les gouvernements successifs.
Nous exigeons une revalorisation immédiate de toutes les professions féminisées et donc sous- payées : santé, soin, aide aux personnes, éducation, nettoyage, grande et petite distribution… L’hôpital doit retrouver sa vocation de service public, notamment en arrêtant une gestion libérale de la santé, symbolisée par le paiement à l’acte. Nous exigeons l’égalité salariale. Nous exigeons l’augmentation du délai légal pour avorter de 8 semaines, correspondant à la durée du confinement et les moyens nécessaires pour que les femmes puissent avorter alors même que le Sénat rejette sans cesse les prolongations de 2 semaines. Nous exigeons un milliard contre les violences masculines à l’encontre des femmes et l’application stricte de la loi existante. L’expulsion du conjoint violent doit être une priorité pour les violences conjugales. L’allongement du délai de l‘ordonnance de protection de 4 mois doit devenir définitif. Nous exigeons des hébergements pour les femmes à la rue ! Un logement est un droit !

Fières, féministes et en colère, nous continuons à nous mobiliser pour une société débarrassée du patriarcat, du sexisme, du racisme et du capitalisme. Rendez-vous ce 8 juin à 18 heures, hôpital Tenon, 4 rue de la Chine, métro Gambetta. Venez masqué·es. Nous respecterons la distanciation physique.

On Arrête Toutes

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