Brèves En pleine pandémie du Covid-19, la Turquie bombarde les Kurdes
Alors que le monde entier est préoccupé par la propagation du Covid-19, concentrant ses efforts dans la lutte contre cette pandémie qui a provoqué une crise mondiale, la Turquie, elle, poursuit sa guerre infâme contre les Kurdes, au mépris des appels de l’ONU demandant à ce que les conflits cessent durant cette période.
L’armée turque a bombardé mercredi 15 avril la région de Behdinan ainsi que le camp de Makhmour au sud-Kurdistan. Dans ce dernier, trois femmes ont été tuées alors qu’elles étaient occupées à faire paître du bétail dans une zone de pâturage.
Le camp de Makhmour situé au sud de Hewlêr (Erbil), capitale du Sud-Kurdistan (Irak), abrite principalement des réfugié·es qui ont fui la répression sanglante exercée par le régime turc dans le nord-Kurdistan (Turquie), au cours des années 90. Les bombardements sont intervenus dans un contexte d’embargo imposé au camp par le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) depuis maintenant 9 mois. Par ailleurs, le camp observait depuis plusieurs jours des mesures de confinement, en prévention d’une propagation du Covid-19.
Selon Nuran Sezgin, coordinatrice de l’assemblée des femmes du camp, l’une des victimes est décédée du fait de la situation d’embargo qui a empêché les secours d’arriver à temps. Mme Sezgin a par ailleurs indiqué que plusieurs réfugié·es avaient été blessé·es et que certain·es se trouvaient dans un état grave.
Condamnant avec force cette attaque criminelle lâche et ignoble contre des réfugié·es, le Conseil Démocratique Kurde en France tient à rendre hommage aux victimes et exprimer sa compassion envers les familles et tou·tes les habitant·es du camp endoloris par ce massacre.
Nous appelons la communauté internationale, l’Europe, en particulier la France, à condamner cette agression terroriste et faire pression sur le régime d’Erdogan pour qu’il cesse immédiatement cette guerre infâme. Nous demandons par ailleurs au KRG de mettre fin à sa collaboration avec cet Etat criminel et lever l’embargo sur le camp de Makhmour.